lundi 30 avril 2012

Avril au balcon, Sarko aux tisons !

"Sarkozy exalte le sentiment national" Voilà comment le Figaro, officine de droite bien connue,  qualifie le curage d'égouts sans gants qu'effectue le président candidat.

A plusieurs reprises, l'histoire récente de la France a démontré comment une petite minorité prend en otage toute les aspirations et les espoirs d'un peuple. On continue malgré tout à appliquer les mêmes recettes qui font que 10 ou 12 % du noyau dur de l'électorat d'extrême droite joue les arbitres et impose ses thèmes dans une période d'expression démocratique cruciale pour tout un pays.

De quel droit ?

Pourtant les sujets à débat sont nombreux. Les idées et les propositions doivent répondre à la demande de la majorité des citoyens ... pas à une minorité d'excités de l'identité nationale, des salafistes ( littéralement : qui voudraient vivre selon les préceptes des fondateurs) de la civilisation et des racines occidentales, des apôtres de la peur et de l'enfermement.

Sarkozy a balayé tout autre sujet de façon bien opportune car le système électoral français l'y autorise ... l'y encouragerait presque. Toutes les études, les sondages, les rapports, les experts économiques et les sociologues sont d'accord pour dire que la peur d'un déferlement migratoire n'est pas à l'ordre du jour des préoccupation des français. Les vrais sujets qui inquiètent le plus les citoyens sont ceux auxquels le président n'a pas su répondre. Auxquels il n'a pas de réponse à venir... et il le sait parfaitement.

Tant que ce système existera, nous en tant que citoyens conscients, serons perpétuellement les victimes collatérales de ces professeurs de mensonges, zélateurs de tout ce qu'il y a de plus régressif dans la société. 

La démocratie nous est confisquée aux moments où on en a le plus besoin, c'est à dire aux élections et nous assistons avec le monde entier au spectacle ahurissant d'un président aux abois, débordé par ses propres contradictions, incapable d'apporter la moindre proposition concrète aux citoyens, proférer sans retenue un discours d'enfermement et de haine, empruntant les mots et les idées d'une extrême droite ... finalement marginale dans le paysage politique français.


Je ne sais pas si place Trocadéro il y a des palaces de luxe, mais demain, Sarko appelle les vrais travailleurs,  le peuple qui souffre, qui ne demande rien, qui ne dit rien (et qui souvent ne voit rien) à se réunir pour le soutenir ... il ne faudrait pas qu'il fasse comme la dernière fois place de la Concorde. Il  faudra que le peuple lève la tête bien haut pour bien voir cette fois-ci qui l'attend au balcon.

* Merci au Canard Enchaîné pour l'illustration.

vendredi 27 avril 2012

Débattons avec des gourdins

L'entrée de Sarkozy sur le plateau hier de France deux ressemblait fort à une montée sur un ring. C'est toujours le cas avec lui : il avance de son pas si particulier en roulant les épaules et en crispant la mâchoire, agitant des bras qu'on devine forts et noueux tel un haltérophile bulgare des années soixante-dix sur lequel reposent  les espoirs de tout le paradis communiste.

Je serais tenté de dire : mais pourquoi est-il si méchant ? ... si j'avais un psychothérapeute sous la main. Mais comme ce n'est pas le cas, je laisse mon interrogation en suspens en espérant que ça vous inspirera quelques réflexions.

Ses premières phrases, à l'image de son apparition, étaient pour son adversaire pour le qualifier (en de termes moins directs) de couard qui se dérobe face à ses incessantes sollicitations pour de nombreux débats.

DÉBAT. Le mot est lâché.

Voilà donc notre lutteur de foire, super-président qui décide de tout et ne négocie rien avec personne, qui découvre tardivement les vertus du débat. Laissez-moi rire ! Depuis qu'il est au pouvoir, Sarkozy n'a toléré ni proposé aucun débat avec quiconque. Même sa promesse de revenir tous les ans devant les journalistes pour une conférence de presse, a subi le sort de ses petites sœurs, qui jonchent le cimetière de ses engagements non tenus.

D'ailleurs à l'occasion de sa sortie dans la vraie vie pour cette campagne électorale, il découvre plein d'autres choses : la pauvreté, le chômage, l'insécurité, les syndicats, l'opposition, les journalistes, la démocratie et j'en oublie.

Cet isolement qui confine à de l'autarcie autistisque a fait qu'il se retrouve à s'énerver tout rouge lorsque des vrais gens l'interpellent dans la rue et quand des journalistes non-choisis lui posent des vraies questions. Ce président a oublié une chose essentielle pendant son mandat (comme le dit si bien un bon camarade blogueur) : le monde continuait à tourner pendant qu'il était enfermé dans son château et sa vie au pays des merveilles.

Sarkozy croit que le seul fait d'aller vociférer ses mensonges sur son rival sur un plateau télé suffira à faire de lui un personnage crédible pour gagner les élections. Lui et ses conseillers misent absolument tout sur sa supposée capacité à débattre et prendre le dessus sur François Hollande. Ils parient leur dernière chemise sur le fait que le citoyen encore indécis attend de voir qui restera sur le carreau pour se décider. L'espoir fait vivre, car je sais de Hollande qu'il n'est pas du genre à se laisser faire, contrairement aux apparences.

On a décidé qu'en France, le gagnant désigné (par on ne sait qui finalement) à la fin du débat entre les deux prétendants serait le favori et le futur président de la république. Dites-moi pas que c'est vrai ? Ce serait une insulte fait à une hypothétique intelligence des gens. Les programmes sont connus depuis un moment et le seul qui a une vision d'avenir pertinente pour la France et l'Europe c'est François Hollande, sans aucun doute possible.

Il propose tout le contraire de son rival : l'apaisement et le sérieux, la moralisation de la vie politique et la légitimation des contre-pouvoirs : la fin du règne du sale fric et des mauvaises fréquentations, des compromissions et des conflits d'intérêts.

Ce n'est pas le genre de combat où celui qui a la plus grande gueule ni celui qui a la plus grosse quéquette qui gagne ( dans cette dernière catégorie c'est invariablement moi qui gagne)  Une élection présidentielle n'est pas un combat entre deux coqs, nous attendons beaucoup mieux que ça. Nous espérons le respect par la confrontation des projets.

Manifestement, Sarkozy s'apprête encore une fois à nous faire son pitoyable show mais qui, à la fin,  nous fera soupirer de soulagement et de bonheur en pensant que ce sera le dernier.


jeudi 26 avril 2012

Le président du vrai mensonge

Il serait grand temps que cette campagne finisse. 

Jamais une campagne électorale n'aura été, à mon point de vue, aussi abjecte que celle que mène le président sortant pour sa réélection. On savait qu'en politique tous les coups étaient permis, mais là, Sarkozy a entamé l'os. Il a cassé la chaine qui le reliait à la politique et aux bonnes pratiques républicaines qui voudraient que l'on doive un minimum de respect à la personne de l'adversaire.

Mensonges et désinformation. Tous les jours le cirque UMP en tournée fournit les mêmes images et un candidat proférant les mêmes vannes, le même discours. Incapable de présenter aux citoyens le moindre bilan de cinq années de présidence ni de programme politique qui tienne la route, le président a choisi comme seule feuille de route la démolition systématique de son concurrent. L'anti-Hollandisme comme unique recours.

Cet entre-deux tours minable qu'il mène est à l'image de son quinquennat : inutile et destructeur. Incapable d'adopter un discours qui rassure et qui unit à l'image de son challenger, il préfère brandir les menaces et les peurs, poussant ainsi la frange des électeurs FN qui n'étaient pas encore complètement acquis au sentiment xénophobe historique de ce parti, à durcir leur point de vue. Il va encore plus loin que Marine Le Pen sur le sujet. Alors il faut rappeler à ces derniers le Sarkozy instigateur de l'UOIF, grand ami du prince du Qatar auquel il a offert un strapontin en or pour mettre ses billes dans le pays, en attendant mieux. 

Il est un peu facile de tirer sur la ficelle de la sauvegarde du mode de vie français, fable inventée en 2001 par George W Bush le lendemain de l'attentat du 11 Septembre, alors que de l'autre côté on protège les conseillers spéciaux d'anciens dictateurs arabes. 

Ce qui menace notre mode de vie ce sont ces personnages avilis et rendus stupides par l'argent. Ils menacent les retraites de nos vieux,  notre santé, l'éducation de nos enfants. Ils menacent notre démocratie en écrasant tous les contre-pouvoirs : conspuent le syndicalisme, haïssent les juges et méprisent les journalistes.

Ce qui menace notre mode de vie ce sont ceux qui par leurs mensonges discréditent la politique et les politiciens aux yeux des citoyens. Faire perdre toute considération de l'homme public à l'homme de la rue pour ensuite mieux orienter ses choix.

Vivement qu'on en finisse.

Le changement c'est maintenant.

mardi 24 avril 2012

Le FN va assécher l'UMP

Tel est pris qui croyait prendre : Sarkozy voulait phagocyter le parti d'extrême droite et c'est bien lui et son parti qui risquent de se faire manger en route par les petits cochons.

Sarkozy finit par exprimer tout haut ce qu'il pense à l'occasion de cette fin de campagne. Il dévoile petit à petit ce que jamais il n'osait dire. Depuis quelques temps déjà, il donnait par petites touches ... du civilisationnel par ci, de l'identitaire par là sans jamais vraiment sortir du bois. Sans doute restait-il un fil "Gaulliste" qui le retenait ou bien n'avait-il pas ressenti l'urgence impérieuse et vitale pour lui de faire son coming-out.

Le voici au pied du mur et qu'on ne vienne pas nous dire que c'est par nécessité électorale. Je crois le bonhomme profondément acquis aux idées qu'on disait d'extrême-droite avant que le FN ne repeigne ses murs du blanc de la dé-diabolisation idéologique. Je ne vois pas au nom de quoi on vienne s'étonner de ce qui arrive en France alors que dans la majorité des pays européens les partis d'extrême droite, à la faveur d'un changement d'enseigne, ont jeté des ponts vers les droites dites classiques pour gouverner.

Le curseur idéologique occidental a été poussé à droite pour toutes les raisons qu'on connaît : crise économique, islamisme ... etc et cela il faut l’intégrer. L'accepter pour mieux le combattre.

On apprend que l'électorat UMP est favorable à une alliance majoritaire avec le FN pour les législatives soit ! Quoi de plus naturel lorsque de part et d'autre on défend les mêmes idées et on poursuit les mêmes objectifs. On a vu parfois l'électeur sarkozyste tenir un discours plus acéré qu'un frontiste. La jonction est faite : les deux cousins n'avaient qu'un pas à franchir pour être ensemble.

Seulement il reste à Sarko un gros problème à régler : comment se maintenir à la tête d'une telle alliance ? La présidente du FN étant la plus légitime idéologiquement et historiquement, ne cédera jamais la place. Il faudra qu'il propose définitivement un ticket à Marine LePen et conclure un vrai accord avec elle, je pense que Buisson et Pelletier qui connaissent bien la maison, trouveront les bons verrous à ouvrir. Les chefs s'entendront peut-être ... mais les électeurs suivront -ils ? Toute la question est là .

La donne politique française va peut-être changer car ce mouvement de droitisation mettra fatalement les tenants de la droite classique en dehors. Ils se sentiront trahis et c'est bien le moins,  ils devront se recentrer face à la gauche. Et sachant la qualité des personnalités qui la composent, on peut dire que la nouvelle droite alliée UMP/FN se retrouvera très vite assez démunie au niveau expertise et intellectuel.

Lorsqu'on sait le chemin parcouru par de telles alliances en Europe, on est vite rassurés que ça ne pissera pas plus loin car sans vraie solution crédible pour les citoyens. 

Mais ça c'est l'affaire de la droite ... à eux de se démerder et laver leur linge souillé !

En attendant, nous avons une élection à gagner et il faudra à notre candidat François Hollande garder le cap et surtout ne pas céder, ni à la provocation ni à la précipitation.

lundi 23 avril 2012

Vous avez dit populaire ?

Nous voici au milieu du gué en cette quinzaine cruciale où tout se décide. Je crois que tout reste à faire lorsqu'on fait les constats qui s'imposent :

1- Un président sortant sans programme et réputé détesté par tout le monde obtient quand même 27% des suffrages.
2- Un challenger sérieux doté lui d'un programme et une vision, à peine deux points de plus.
3- Un front national très haut.
4- Un front de gauche surestimé
5- Un modem en chute libre.

Le gué c'est l'endroit où on a les hémisphères sud des couilles qui touchent l'eau et où l'on se demande si on risque le rhume en allant plus loin. Moralité :



1- Il ne faut pas obligatoirement de programme pour faire un bon résultat.
2- Il ne suffit pas d'un programme et d'une vision pour faire adhérer les gens.
3- Allo Houston, nous avons un problème !
4- Les grands rassemblements n'ont jamais fait les grands votes.
5- Le centre est fortement démonétisé.

Lorsqu'on observe la carte de la France, un remarque s'impose : les régions dans lesquelles le vote est allé massivement à droite sont les zones les moins déshéritées du pays, voyez plutôt :

L'ouest parisien comprenant les luxueux seizième et huitième plus la partie la plus huppée des Hauts-de-Seine. Le score à la Ceaucescu de Neuilly n'est certes pas étonnant mais reste impressionnant. Puis en remontant de la côte d'Azur avec Nice et sa jolie promenade vers l'est, les Alpes jusqu'aux rives du Léman où le dernier des millionnaires pourrait fuir en Suisse à chaque fois qu'il va acheter sa baguette de pain. Que des endroits populo !

Alors je le dis solennellement à ceux qui croient que Sarkozy est le candidat du peuple : attendez un peu d'avoir gagné au loto pour aller voter.

Sarkozy a asséché le vote front national tout comme il a cherché la croissance avec les dents, fait gagner plus en travaillant plus et fait la république irréprochable.

Moi je commence à avoir frais aux roustons* ... pas vous ?


* Je suis naturellement conscient qu'une partie de mes lecteurs sont des lectrices et loin de moi l'idée de les stigmatiser. La question s'adresse donc aussi à elles.

vendredi 20 avril 2012

La démocratie c'est caca

Fin de campagne électorale : les sondeurs donneront les derniers chiffres en prenant bien soin de mettre à égalité les deux candidats en tête afin de bien nourrir le suspense pour les 48 heures à venir.

Aucun grand fait divers, aucune crise grave ni attentat islamiste n'ayant opportunément venu donner un coup de pouce à la campagne du président sortant, il achève ses interventions en balançant ses derniers pétards mouillés sur le temps d'égalité de parole de tous les candidats les jugeant archaïques et débiles car défavorables à sa personne. 


Je vous laisser le temps de savourer le terme "inaudible" qui convient si bien à ce président. Cinq années de présence permanente dans les journaux, les télés, et internet l'ont laissé inaudible pour une partie des français en fin de quinquennat : c'est un comble et un triste record. Tant d'agitation et de bruit pour en arriver là.

"La conception de l'égalité à la française, c'est neuf contre un!"

Après avoir lâchement accusé son ex-femme pour son attitude désinvolte de début de mandat, le candidat de la droite s'est retourné contre l'Europe puis le système et maintenant les règles du CSA.  Il nous fait la poule qui trouve un ouvre-boîte !

Tous contre lui ! Le fauve est devenu petit Calimero. L'égalité à la française ... pour les autres, pas moi.

Cette ultime manœuvre montre bien à quel point ce président qui a accompli son mandat dans la désinvolture et l'incompétence, l'achève dans le déni. C'est bien pratique de dénoncer des règles qu'il avait tout le temps d'amender et de réformer (à juste titre parfois lorsqu'on voit un Cheminade raconter ses conneries à la télé) mais au lieu de cela, Monsieur menait grand train, faisait le beau à l'étranger et jouait les fiers-à-bras en tapant sur les plus fragiles. 

«Quels sont ces personnages à qui on donne des temps de parole extraordinaires, qu'on n'a pas vus avant, qu'on ne verra pas après? Quelle curieuse façon d'exprimer la démocratie!»

Voilà donc un président qui sent la fin de son règne arriver et qui aura tout essayé pour redorer son triste blason. Ses soutiens se défilent un à un et ses ministres sont introuvables. Il a voulu montrer qu'il pouvait tout faire seul jusqu'à finir ... seul !

J'ai déjà une vague idée du titre de mon billet du lendemain du second tour : Adieu tête de nœud !  Et vous ?

Tous les copains suivants sont tagués sur cette épineuse question.



samedi 14 avril 2012

Un animal de compétition

Sarkozy n'est plus que l'ombre de sa caricature. 

Voilà qu'on apprend que la candidat de droite a triché en 2007 en prenant des médicaments calmants afin de retenir ses chevaux devant la candidate socialiste. Il aurait également continué à alterner les calmants avec les excitants pendant tout son quinquennat.

Rétrospectivement, on comprend à présent tous ces changements. Le j'ai changé qu'il nous assénait tous les six mois était donc vrai. Un coup il nous fait le président Xanax, celui qui apaise et qui protège. Pondéré et grave,qui aborde les meetings importants style G20 débourré comme une mule pour faire face aux leaders du monde et se donner un stature internationale. 

Un autre coup il est le président amphétamine,  survitaminé et hyperactif, qui transpire à grosses gouttes et qui montre du doigt. Agressif et hypernerveux comme un footballeur farci à l'Ephédrine, il s'est bâti  la réputation de président actif, qui n'abandonne jamais, volontariste et énergique.  La légende est née sur un malentendu.

A force de cravacher et de tirer sur la corde, le malaise vagal n'a pas tardé. D'ailleurs assez rapidement, on avait fait taire ceux qui ont parlé de malaise cardiaque à l'époque ... conséquence normale d'une supposée prise de "chocolat et de chouquettes". Même qu'on frémit de ré-entendre Carla exprimer ses craintes sur la santé de son étalon comme elle l'a fait tout récemment.

Manquait plus que ce genre de triche pour parachever un portrait peu flatteur de ce président : le dopage.

On se doute que ce métier requiert un santé et un moral d'acier pour l'exercer.  L'histoire nous rapporte que déjà tout petit, Nicolas était de faible constitution et d'une santé fragile. De plus, moralement, il grandit  au sein d'une fratrie qui l'avait négligé et d'un père démissionnaire. Son parcours professionnel bien que médiocre lui a permis cependant de se payer une collection de Rolex et d'obtenir de haute lutte son diplôme d'avocat. On peut donc comprendre qu'arrivé à l'âge adulte, il n'avait pas les pleines compétences pour exercer le pouvoir suprême et qu'il ait eu à faire appel à de la potion magique.

Le mythe de l'hyperprésident a vécu, on nous a vendu une ganache maquillée en étalon.


dimanche 8 avril 2012

Sentez-vous monter la vague ?

La cuvette est pleine n'en jetez plus ! Le candidat sortant finit en beauté sa semaine en faisant meeting dans une région bien connue pour abriter une majorité de prolétaires et comme pour joindre l'utile et l'agréable, il en profite pour passer son week-end tranquille dans sa masure pour gens modestes du Cap nègre juste à côté.

La schizophrénie c'est nous !

Conspuer "la gauche caviar, si loin du peuple" devant un parterre de rentiers de la côte d'azur embagouzés et botoxés d'importance, fallait l'oser celle-là. Venus exposer leur dernière chirurgie et avec leur chéquiers sous les bras, ils sont descendus de leurs luxueuses villa pour admirer et applaudir l'homme qui leur a permis de s'enrichir sans rien faire, l'homme qui va enfin les libérer de toute contrainte légale vis-à-vis de leurs domestiques et salariés.

Pendant ce temps, la gauche "caviar" visite les banlieues et propose des solutions précises et chiffrées aux citoyens. Rencontre tous les acteurs qui font ce pays et qui s'impliquent pour construire un projet d'avenir. La gauche qui parle aux citoyens soucieux de l'avenir de leurs enfants et de la France. Celle qui donne l'espoir à une société plombée par une droite arriérée et conservatrice, xénophobe et homophobe et uniquement inquiète du sort des plus riches. 

Un permis pour rêver à une France meilleure, plus solidaire et plus fraternelle.

Il a raison Sarkozy : moi aussi je la sens bien monter la vague.


samedi 7 avril 2012

Derniers hoquets avant trépas

Le loup est enfin sorti du bois. Le président candidat, après avoir passé deux long mois à tourner autour du pot un coup à droite un coup à gauche, il se retrouve avec un derrière gros comme ça à force d'avoir le cul entre deux chaises. 

C'est un peu normal lorsqu'on n'a pas de programme. C'est un peu normal lorsqu'on n'a pas non plus eu de gouvernance cohérente pendant cinq ans qui permet de défendre un bilan. Normal lorsqu'il n' y a personne d'autre qui compte.

Sarkozy a tout essayé, tout tenté. D'abord en entrant dans la campagne le plus tard possible pour ne pas s'essouffler en chemin et ruiner son parti. Ensuite, il a joué la carte du discrédit de l'adversaire, puis l'invective et l'insulte. On a eu droit au chapitre sécuritaire qui vient de finir ce matin avec une relaxe générale de tous les figurants engagés pour l'occasion. Les caméras de télés ont-elles été relaxées elle aussi ?

Puis est venu le temps du croisement des courbes et du retour de la gonflette. Un fascicule avec des proposition bidon. Et puis hop, on en profite pour donner un petit coup de polish et quelques pourcentages à Mélenchon pour le mettre dans les roues de Hollande, histoire de mettre la discorde à gauche.

N'y tenant plus, à quelques jours du premier tour, il sort son va-tout en allant directement parler aux électeurs de M.Le Pen et à ceux de Bayrou. Pour les premiers, la relaxe des islamistes présumés va faire un effet bœuf ! Il faudra que Guéant trouve vite autre chose : genre affaire de Tarnac avec terrorisme à la clé, ou bien un papy Voise version 3D.  

Puis voilà que du jour au lendemain, après l'avoir fait encenser, il réoriente Mélenchon vers les centristes en le désignant comme repoussoir. Je crains, lors de cette dernière ligne droite, une nette diminution des intentions de vote pour le candidat du FDG chez les sondeurs.

Se peut-il que la manipulation de l'opinion soit aussi perverse ?

vendredi 6 avril 2012

Demandez le programme !

Annoncé depuis quelques jours comme un coup de tonnerre politique, le programme du président sortant ne se résume, en fin de compte, qu'à une vilaine liste de démentis, dont le dernier en date eut lieu ce matin sur une radio luxembourgeoise. 

Voici pour vous en exclusivité la lettre que le président-candidat s'apprête à envoyer à des millions de  français dans laquelle il apporte ses 32 démentis officiels. Que toute son action a été déformée et caricaturée par le petit monde et les bien-pensants.

1. Pas financement illégal de ma campagne de 2007.
2. Aucun cadeau fiscal fait aux riches.
3. Nulle intervention dans l'affaire Tapie.
4. Clearstream, je vois pas du tout ce que c'est !
5. Ziad qui ça ?
6. Pas de mallettes venant d'Afrique.
7. La baisse tendancielle du chômage est une réalité.
8. Les déficits c'est à cause de la crise.
9. Quand il y a grève, ça se voit.
10. J'ai jamais dit qu'il fallait supprimer les juges.
11. Je n'ai jamais prononcé le discours de Dakar à Dakar.
12. Guéant n'est pas raciste.
13. J'ai parlé des droits de l'homme à Kadafi sous la tente.
14. J'adore la musique manouche.
15. Mon appartement a été payé cash.
16. Je n'ai jamais rien promis à Gandrange.
17. J'ai trouvé mon avion sur le bon coin.fr
18. Je n'ai fait aucun amalgame entre étrangers et fraudeurs.
19. Eric Woerth n'a rien à voir avec ça.
20. Michelle n'a jamais envoyé des matraques en Libye.
21. Lefebvre n'achète pas ses costards en librairie.
22. On m'a forcé à prendre Morano.
23. Jamais assimilé homosexualité et pédophilie.
24. Monsieur Balladur a bien vendu pour 10 millions de T-shirts.
25. Je suis le premier à défendre la liberté de la presse.
26. L'affaire Merah ne m'a pas servi électoralement.
27. Christian Blanc ne fume que la pipe.
28. Le Fouquet's c'est juste un fast-food.
29. Je n'ai jamais aimé les chansons de Mireille Mathieu.
30. Depardieu n'est pas gros.
31. Mon fils Jean n'a jamais demandé l'EPAD.
32. J'ai jamais fait mon jogging à New-York !

Je pense qu'on retiendra que le quinquennat de Sarkozy n'était qu'un énorme malentendu.

jeudi 5 avril 2012

Ce que je ferais la première année

Le candidat socialiste a en quelque sorte asséné un bon direct de gauche à la droite et son candidat hier avec la sortie du détail précis des mesures fortes qu'il compte mettre en place pendant la première année de son quinquennat. 

Comme le souligne Nicolas, les portes-parole de Sarkozy en restent sans voix ! Seul un mince couinement ça et là pour dire qu'ils ne savent rien et je les crois sur parole. Je les crois et je les plains de devoir ainsi boire le calice jusqu'à la lie, de manger le marc avec leur petit café chaque matin, prendre chaque soir leur cuillerée d'huile de foie de morue (pour Morano). Leur favori prend un dernier plaisir à les laisser mariner dans leur solitude, interdits et sots, ne sachant quoi dire ni quoi penser. 

Normal me direz-vous, Sarkozy n'a jamais réellement respecté les personnes qu'il choisit de travailler autour de lui. C'est une constante dans les ménages bourgeois de considérer son salarié uniquement à travers le prisme de la domesticité. Celle-ci se doit d'être rampante, obséquieuse et souple d'échine. Le président s'est présenté comme un patron d'entrée de jeu (normal il est de droite) ajouter à cela le profil psychologique particulier du bonhomme, vous obtenez ce qui se fait de pire comme manager : un tueur, exécrable avec ses subordonnés, colérique, qui a horreur de travailler avec les autres car ne supportant pas la contradiction. 

Normal qu'il n'aime pas les syndicats et qu'il veuille les faire disparaitre du paysage social français : ils sont les derniers à encore pouvoir défendre les droits des salariés face aux patrons indélicats.

Je disais donc que les portes-parole restent sans voix malgré l'imminence de la sortie du fascicule sensé tracer la voie à la nation pour les cinq prochaines années, car ils n'en savent rien. Mon sentiment est que ce tract a été écrit dans le secret avec les conseillers gris de l’Élysée (d'aucuns diraient bruns !) et personne, ni aucun ministre n'est dans la confidence. Je serai tenté de dire si j'étais un peu hypocrite (et je le suis) que ce n'est pas très aimable pour tous les branquignols qui se sont escrimés pendant cinq longues années à ne rien faire dans les ministères ... mais passons.

Je crois savoir ce que Sarkozy ferait pendant la première année  ... du mandat de François  Hollande : il fera ses valises lui Carla et la petite et il ira couler une longue séquence de repos au Cap Nègre dans la modeste propriété de Madame jusqu'à la rentrée. Ensuite, il mettra de l'ordre dans ses comptes bancaires et s'entourera de ses conseillers bancaires pour optimiser le demi-million d'euros qu'il a engrangé sans effort durant son quinquennat. Il tentera comme son ami Bush de proposer ses services en tant que conférencier international à hauts émoluments mais étant donné la disgrâce langagière dont il est frappé ainsi que son bilan ahurissant personne n'accepterait de l'inviter ... à part peut-être le Qatar. Ensuite, peut-être auront nous droit à un exquis épisode judiciaire où il devra répondre à quelques interrogations sur les affaires qui ont défrayé la chronique pendant son mandat.

Voyez, lui aussi il aura une foule de choses à faire durant la première année.


lundi 2 avril 2012

Cinq semaines et demi

La campagne électorale du président sortant ressemble en tous points à son quinquennat. C'est un peu la version accélérée de cinq années de sarkozysme. Un quinquennat modèle réduit. Cinq semaines et demi dans lesquelles nous avons eu droit à tout le catalogue.

Une campagne sans programme mais jalonnée de décisions prises à chaud en fonction de l’événement.  A l'image de ce quinquennat où les réformes ont été appliquées tambour-battant, sans examen préalable ni évaluation. La plupart des décisions prises, l'ont été à chaud sans autre considération que la résonance populiste propre au fait divers. Aucun cap ni ambition nationale juste des miettes de pain jetées sur le chemin, vite picorées par les connivences et les compromissions.

Une campagne où les grandes questions sont escamotées, on ne parle pas des choses qui fâchent ou si peu. On n'évoque jamais la facture à venir des plans de rigueur qui ne disent pas leur nom. Pareil durant le quinquennat : toutes les questions cruciales pour les français ont été traitées de façon régalienne et par la seule volonté du prince. Les assemblées ont avalé maintes couleuvres et ont légiféré en loucedé, soit la veille des vacances, soit la nuit et parfois même en glissant des chevaux de Troie législatifs.

Une campagne où les seconds couteaux se mènent une lutte acharnée pour être aux avant-postes. Où les ralliements se font en dernière minute, sans doute suite à d'âpres négociations. Les alliances les plus bancales, le rouge au front et la queue sous le bras. Ainsi en était-il durant la présidence où les reniements idéologiques furent appelés ouverture et la promotion de quelques adjudants zélés à la tête de micro-partis appelés courants ou alliés. Même les porte-parole sont foulés au pied, NKM à l'image de l'imbécile Martinon, obligée la malheureuse de manger son étiquette écologiste et rester à la porte du salon de l'agriculture tout en délaissant ses hauts talons aiguille si familiers.

Une campagne où même les promesses du candidat se retrouvent réduites à l'état de poussière et se révèlent mensongères 24 heures après avoir été annoncées avec force conviction et trémolos à grand spectacle. Alors que nous avons eu cinq longues années pour constater que les promesses du candidat de 2007 n'étaient que du baratin de foire. 

Sarkozy n'attend même plus d'être élu pour démontrer qu'il a vendu des salades à ses supporters les plus motivés que sont les jeunes : ces jolies têtes blondes que son parti prend en otage à chaque meeting pour vociférer et brandir les drapeaux. Il fait conspuer l'assistanat et le RSA jeunes que lui même avait mis en place et promet une banque des jeunes qui s'avère n'être guère plus qu'un site internet qui jouera l'interface entre banques et jeunes en quête de crédit. Oh la belle bleue ! Sarkozy choisit l'endettement contre la solidarité. Il préfère un jeune avec une carte Visa qu'avec une carte de réduction pour étudiants.

Une campagne sens dessus-dessous à l'image du quinquennat. Sarkozy avance par à-coups, une opération de comm derrière l'autre. Il chiffre son programme sans en dévoiler la teneur, un peu comme si au restaurant on vous présentait l'addition avant le menu.

Vivement le changement !