mercredi 29 septembre 2010

L'affaire Gregory.

Toujours coincés entre deux publicités, les bulletins d'informations sont débités machinalement et ne doivent en aucun cas empiéter sur le temps généreusement offert aux annonceurs. Un timing parfait avec une durée invariable quelque soient les sujets, marronniers ou bien insolites du moment. 

Tiens par exemple, le train reliant Moscou à Nice. Trois jours de reportages détaillés et d'envoyés sur place pour assister au départ en (vraie) fanfare de cette belle réminiscence de la glorieuse époque du tsarisme qui a tant fait pour l'humanisme mondial et les taxis G7. Arrivée à Nice dans le luxe et la volupté. Les joyeux privilégiés à l'haleine visiblement chargée nous font visiter avec des yeux éblouis,  leurs compartiments équipés comme des suites royales et les salons où de riantes armoires de l'ancien KGB accompagnées de frêles Irinas fêtaient dans les vapeurs de vodka leur providentielle fortune.

Lorsque ce genre d'informations  foisonne dans les médias,  il y a lieu de s'inquiéter. Le temps imparti aux journaux radio et télé est incompressible et le fait divers est si fréquent et si tentant . Le balai médiatique continue à refouler sous le tapis de l'insignifiance la poussière des scandales et des mensonges politiques. 

La pratique des vases communicants continue allégrement à s'exercer au profit des nantis et aucune des émissions culinaires qui  saturent nos médias ne donnent la recette de la sauce avec laquelle les citoyens seront bouffés

Illustration de Bansky.

2 commentaires:

  1. Ouf ! comme je ne regarde pas la télé, je n'ai pas vu le reportage sur le train russe. La radio suffit à mon bonheur, l'idéal étant les infos de France Culture dont les horaires, malheureusement, me conviennent mal: l'essentiel de l'actualité mondiale et nationale, et faits divers rares…

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  2. Coucou, tu as raté un truc quand même essentiel dans la compréhension du monde qui nous entoure : le départ, avec la fanfare du train !!!
    Inoubliable ! On aurait dit un document historique reconstitué avec des anachronismes volontaires. On s'attendait presque à apercevoir le bout de la longue et fine bacchante de l'architrouduc de l'empire austro-hongrois et le voir monter.

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