samedi 18 février 2012

Le président du peuple

Je ne suis pas loin de penser que l'électeur français est un peu à l'image d'une partie de mes élèves : leur mauvaise mémoire m'oblige à chaque retour de vacances de faire face à une page blanche sur laquelle il faut à nouveau tout réécrire, tout recommencer.

Enfin, pour tous ceux qui, de retour de vacances de ski ou des îles, seraient encore tentés de croire les nouvelles sornettes du nouveau président candidat qui se prétend maintenant proche du peuple et aussi pour les 3 % d'abrutis qui ont le pouvoir démocratique suprême de faire pencher tout le destin d'un pays en votant à la dernière minute. 

Oui ceux-là même qui nous tiennent par les couilles et dont dépend notre avenir proche et celui de nos enfants. Ceux dont le vote n'est motivé que par l'intensité de la dernière stimulation sensorielle envoyée par les candidats.

A ceux-ci, j'aimerais rappeler la liste des bienheureux qui étaient assis à la table du seigneur le soir de son élection de 2007.

Examinez bien les noms et prenez-en au hasard.

Mathilde Agostinelli, responsable de la communication de Prada-France et épouse de Robert Agostinelli
Robert Agostinelli, fondateur du fonds d’investissement Rhône Capital, membre du Council on Foreign Office et de Friends of Israel Initiative
Bernard Arnault, président de LVMH, numéro un du luxe français, première fortune de France
Nicolas Bazire, secrétaire général de LVMH
Antoine Bernheim, banquier d’affaires, président de la compagnie d’assurances Generali
Vincent Bolloré, PDG d’Havas, sixième groupe de communication mondial
Martin Bouygues, PDG de Bouygues, premier actionnaire de TF1
Conrada de La Brosse, dirigeante de la maison de l’Esprit de Château
François de La Brosse, publicitaire
Agnès Cromback, présidente de Tiffany France
Bruno Cromback, joaillier, PDG d’Augis 1880
Jean-Claude Darmon, ex-président de Sportfive, ancien grand argentier du football français
Serge Dassault, PDG de Dassault et du journal Le Figaro
Jean-Claude Decaux, PDG de JCDecaux, leader mondial de mobilier urbain
Paul Desmarais Sr, milliardaire canadien, PDG de Power Corporation, actionnaire de plusieurs groupes français
Dominique Desseigne, PDG du groupe d'hôtels et de casinos Lucien Barrière (dont fait partie le Fouquet's)
Patrick Kron, PDG d’Alstom
Alain Minc, président d’AM Conseil, conseil de grands dirigeants
François Pinault, financier et collectionneur, 77e fortune mondiale en 2010.
Henri Proglio, PDG de Veolia, ex-Compagnie générale des eaux
François Sarkozy, frère du président, vice-président du conseil de surveillance du groupe Bio-Alliance Pharma
Guillaume Sarkozy, frère du président, ancien vice-président du Medef
Xavier de Sarrau, ancien associé et responsable mondial de l'organisation des services de gestion de la société Andersen, conseiller juridique
Albert Frère, première fortune de Belgique

Maintenant que c'est fait, vous constatez que premièrement, il n' y a vraiment personne qu'on pourrait qualifier de peuple ou de classe moyenne . Deuxio, la plupart de ces richissimes sont liés entre-eux et représentent le système que le président nous dit s'élever contre. D'autre part, vous remarquerez que leurs activités bien que très lucratives ne présentent que peu d'intérêt sur le plan économique pour le pays. 

Ensuite, la plupart d'entre-eux ont été décorés et font partie d'autre cercles confidentiels et prestigieux qui ont tous, de près ou de loin, été les heureux bénéficiaires d'une ou plusieurs lois et dispositions décidées sous cette présidence.

Finalement, certains sont trempés jusqu'à l'os dans de sombres affaires financières et font souvent le bonheur de la chronique des palais de justice français.

Bref, des gens à mille lieux du commun des mortels et à des années lumières des préoccupations réelles des citoyens français. Loin de les affaiblir, la crise les a renforcés et enrichis. Ils n'ont rien de populaire. Ni eux ni leur candidat. 

Et ils risquent de revenir à la table, festoyer à nos dépens une nouvelle fois.

    10 commentaires:

    1. ou alors on n'a pas la même conception du "peuple" ^^

      RépondreSupprimer
    2. Je pense qu'il s'agit d'une erreur d etraduction. Le mot "people" en anglais peut se traduire par peuple... mais il a une autre signification, surtout à notre époque. sarko est surtout le président des "people".

      RépondreSupprimer
    3. Stef, le peuple c'est ceux qui votent.

      @papygrognon, oui. People veut bien dire peuple, mais parfois les anglicismes changent de nature une fois à destination. Sinon bienvenue sur le rafiot pour un premier comm.

      J'ai déjà une commentatrice dont le pseudo est @mamierebelle. Une connaissance ?

      RépondreSupprimer
    4. 3 % d'abrutis ? Personnellement, je pense qu'il y en a plus, mais sans doute suis-je victime de la trop haute considération que j'ai de moi même...
      Cependant ton analyse est juste, et on voit bien que la campagne qui est menée n' pas d'autres objectifs que de faire basculer les "3% d'abrutis"...
      C'est notre système "démocratique" qui veut cela, mais une "démocratie" sans une véritable éducation populaire, ne peut que déboucher sur ces aberrations.
      Le siècle des lumières est bien loin...Le bouillonnement progressiste du 20é siècle l'est également...La finance internationale et ses affidés nous ramènent dans les ténèbres du 19é siècle... Faudra t'il rétablir la dictature du prolétariat pour que le peuple existe ?

      RépondreSupprimer
    5. Un président qui connaît autant de beau monde ne peut pas être foncièrement mauvais ? ...?.
      OK, je sors.

      RépondreSupprimer
    6. Kalondour, la volonté populaire est souvent dévoyée. Ce mot me fait penser à un enclos géant qui finit par un goulet dans lequel la bête finit par s'engouffrer...

      Solveig, non ...reste :)

      RépondreSupprimer
    7. ça fait froid dans le dos. Bon, je rentre, je vais tomber malade.

      RépondreSupprimer
    8. MHPA, et encore je n'ai mis que les invités bussiness. Y en avait plein d'autres pipoles et tout... mais ceux-là te flanqueraient plus une crise de rire qu'autre chose :)

      RépondreSupprimer

    Bienvenue sur le rafiot. Je n'ai aucune tolérance pour les commentaires : injurieux, vulgaires ou racistes. Restez courtois envers les autres commentateurs et prenez un pseudo car les anonymes ne seront pas admis à bord.