Moi vous me connaissez, je trimbale mes goûts et mes certitudes sur ce blog en dévoilant pan après pan mes tatouages intérieurs, alors parfois, je peux paraître obstinément juché sur mes à-priori et mes préjugés, voire mes idées préconçues (ce qui revient strictement au même étant donné que je ne suis pas au synonyme près).
Il reste un domaine où je ne transige pas, là non plus, c'est la musique. J'entends d'ici les amoindris de l'ouïe, les empêchés de l'oreille interne qui vont venir croire que je suis élitiste dans mes choix culturels mais, je suis ainsi : j'aime le jazz.
S'il y a bien un genre de musique qui dédaigne le côté tape-à-l'oeil-strasse-paillette-charts-hit-parade à la mord-moi-la grappe, c'est bien le jazz.
Pour s'en rendre compte, observons d'abord une scène de jazz : un piano, une petite batterie et une contrebasse ... et rien d'autre.
Le piano, noir. Posé là comme une grosse bête luisante et endormie qui offre ses 88 ratiches ivoirines à la vue de l'amateur éclairé qui suppute déjà les notes à venir, les accords prodigieux et les passages compliqués. Au milieu de la scène, la contrebasse, vieille mémé en bois posée sur le flanc qui attend nonchalamment l'étreinte du musicien et que ses doigts viennent lui caresser les cordes avec langueur ou vigueur parfois. Enfin, la batterie qui fait face au piano comme un pendant désordonné. Qui par sa nature vésiculaire contraste avec le côté harmonieux des courbes presque féminines des deux autres compères. Voilà que je commence à causer poétique maintenant !
Puis arrivent Keith, Jack et Gary ... saluent sobrement et en silence ... s'installent puis rien d'autre que la musique, l'émotion et l'art.
Hier, j'ai assisté à un des plus émouvants et plus beaux concerts de ma vie à jazz à Juan. Un des plus grands trios sur la scène du Jazz mondial. Une chance !
Comme quoi sur la côte d'azur, il peut y avoir autre chose que des péquenots endimanchés, des pouffiasses botoxées, des Prostiputes ukrainiennes mineures, des maquereaux en chaîne en or et des putain de yachts qui te bouchent la vue !
Passez un bon été, où que vous soyez ! Allez, rien que pour vous.
Merveilleux, mais j'en ai déjà dit trop (bavardages que tous ces commentaires quand il y a un formidable silence et qu'on aimerait bien y goûter toutes les nuances)
RépondreSupprimerOui, des moments où les mots ne suffisent plus.
SupprimerJe découvre, j'aime...
RépondreSupprimerContent de te faire découvrir un artiste majeur (encore bien vivant) pour nous les jazzeux. Merci camarade :)
SupprimerMerci pour ce moment de pur delight.
RépondreSupprimerJ'aime le jazz, Chicago et ses "cafe", les chics, tel Donna's et les improbables ... musique qui berce ou arrache l'âme.
Oui, c'est une bonne expression : Keith et ses potes m'ont arraché l'âme en jouant "I remember Clifford"
RépondreSupprimerLe silence qui suis du Jarrett est encore du Jarrett ...
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