Parfois un petit reportage anodin peut en dire long comme le bras. Le jité du week-end de France deux est à peu près sculpté dans la même masse grisâtre et peu appétissante que celle du reste de la semaine. Les lectrices objecteront à raison que l'insondable Pujadas est beaucoup moins glamour que le jolissime Delahousse mais je leur rétorquerai que la différence s'arrête bien là. A part qu'hier, un minuscule reportage a attiré mon attention qui, à ces heures, commence habituellement à s'envelopper dans le voile rassurant de la somnolence, prélude à un sommeil d'assez bonne qualité.
Un certain nombre d'hommes et de femmes politiques sont inscrits au barreau en tant qu'avocats. Le reporter expliquait qu'ayant exercé diverses fonctions d'élus ou bien travaillé dans des ministères, ces personnages, souvent très en vue, demandaient leur enregistrement en tant qu'avocat sans avoir à passer le CAPA, sorte de qualification qui offre la possibilité d'exercer. Dernière en date, la brillantissime Rachida Dati. Ex-ministre de la justice je vous le rappelle (en fait je vous le rappelle juste pour vous foutre une trouille rétrospective ). D'autres, par contre, étaient avocats avant de se faire embaucher dans les ministères tout comme Borloo surnommé l'homme-Grenelle.
Alors, les esprits tordus (comme le mien) pourraient se mettre à faire des apparentements louches, des rapprochements zarbis, imaginer des liaisons obscures entre le monde politique, les cabinets d'avocats et les grands intérêts financiers et industriels.
Le premier cas où les politiques se mettent à leur compte dans des cabinets d'avocats et de conseils, soulève certaines questions cruciales. Exemple : comment se mettre au service de riches intérêts après l'avoir été au service de l'état en utilisant la notoriété acquise dans les cabinets ministériels et profiter de ses réseaux sans risquer un mélange des genres en travaillant par exemple pour des groupes de pression ?
Le second cas où les avocats, souvent d'affaires, se retrouvent à des postes importants au niveau de l'état soulève, lui, cette question : peut-on rester crédible en prétendant servir le bien commun après avoir été défenseur d'intérêts privés ?
Le reporter a finement fait remarquer que Jean Louis Borloo fût salarié par Bernard Tapie en tant qu'avocat. Que JF Copé mélange allègrement les genres en étant simultanément avocat dans un cabinet conseil et député de la nation. Et il finit son reportage en apothéose, rappelant que notre leader Maximo a été avocat ( je précise : en droit immobilier ).
Ce petit reportage en dit plus long que tous les discours. Il peut aussi amener à expliquer l'idéologie qui motive la gestion actuelle des affaires de notre pays.
Dans le lot, tu as aussi Julien Dray qui comme Dati essaye de devenir avocat. Et comme elle, il rencontre quelques difficultés… Mais tu as raison de pointer cette « particularité » qui pose en effet pas mal de questions.
RépondreSupprimerDans la liste des hommes politiques devenus avocats sur le tard et somme toute assez facilement, tu as aussi Jean-François Copé (tu l’as dit), Frédéric Lefebvre, Dominique de Villepin, Noël Mamère, Jean Glavany…
A quand une justice vraiment séparée de la tutelle de l'état.
RépondreSupprimerPar contre, je pense qu'il est raisonnable pour le garde des sceaux d'avoir exercer à un certain niveau dans la justice.
Ce qui n'est pas le cas de MAM qui même si elle possède le CAPA et est diplomée d'études supérieures de droit privé, elle n'a jamais exercé dans ce domaine (mais à fait de nombreuses conférences sur le droit).
Les choses iraient peut être mieux dans notre pays si on mettait à des postes de ministre, des gens qui ont actuellement exercé leur activité dans le domaine du ministère en question. Mais il est vrai qu'une fois que l'on entre en politique, on ne veut plus en sortir, et je ne doute pas que l'on soit prêt à prendre ce qui l'on nous propose pour rester en poste.