vendredi 10 décembre 2010

Les dîners ... quand il y en a un ça va.

Lorsque j'étais étudiant rue Gay-Lussac à l'institut d'études Hispaniques, je traînais pas mal dans le quartier latin et le soir,  nous étions assaillis par les rabatteurs des restaurants grecs qui vous vantaient leur bouffe hors de nos moyens avec  fin de soirée garantie  bouzouki et vaisselle cassée. 

Plus tard, il m'arrivait de m'aventurer vers Pigalle et pareil, les mecs t'accostaient pour te vanter les mérites de leur bouic qui sentait les chiches et ses gogo danseuses édentées.  

Aaaaah Paris ! Ville des lumières !

C'est Jean-Louis Borloo qui m'a fait penser à ces curieux personnages qui font le pied de grue dans le froid pour harponner le chaland en perdition dans les rues de Paname.  Comme mon lecteur assidu le sait, j'avais déjà exprimé mon doute profond sur la sincérité de cette pseudo-rupture entre Notre Maharadjah et l'avocat de Tapie. A mon sens, le gus n'a été remis en liberté que pour rentrer les centristes dans la bétaillère du chef en 2012. 

Donc, il invite une brochette de personnalités  "de tous horizons professionnels et politiques" pour venir goûter sa soupe. Il s'inscrit dans la nouvelle tendance (déjà éprouvée) du Dîner. (qui a dit : de cons , là-bas au fond ? )

Le parterre d'invités est en majorité composé de mêmes personnalités qui fréquentent les dîners de la haute. Ce sont, quelque part, les membres d'une confrérie insaisissable de Taste-Centre qui vont manger la soupe chez l'un puis qui vont la recracher chez l'autre.

Dîner du Siècle par ci, Café de Flore par là. Son  Dîner Républicain  a réuni 800 convives  dont de très gros amateurs de bonne chair . Lors de son discours, JLB exprimait son inquiétude sur l'état du pacte républicain français et se donnait des accents et des trémolos dignes d'un candidat à la présidentielle. 

En effet, à l'entendre parler on croirait la république en danger. Mais de quoi ? De qui ? 

Cela ne fait même pas une semaine qu'il est dehors et il voudrait déjà nous faire croire qu'il n'a jamais appartenu à ce  gouvernement. Ce même gouvernement qui chassait les Roms à coup de circulaires officielles, qui traite de manière indigne les demandeurs d'asile, qui met en centre de rétention  même les enfants. Ce gouvernement qui raye méthodiquement le programme du CNR et qui vaporise les principes de la République Sociale ?  Le centriste est-il à ce point dépourvu de mémoire pour se laisser prendre ainsi ?

Ce même Borloo qui siégeait au conseil des ministres avec à sa droite ce grand animateur de débats sur l'identité nationale et à sa gauche le spécialiste des auvergnats et de la neige "qu'elle est si froide et qu'elle fait glisser" .

Je pense que Borloo ne sera vraiment sincère que lorsqu'il aura clairement et publiquement renoncé  à sa carte UMP. Mais peut-on déceler de la sincérité dans l'œil d'un requin de mer rouge qui s'apprête à démembrer une touriste américaine  ?
 

4 commentaires:

  1. D'une justesse à toute épreuve.

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  2. Bien. J'aime assez la dernière remarque... Sauf que le Borloo m'a plus l'air d'un poisson clown que d'un requin.

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  3. Gwendal, merci pour ton retour ;)

    Poisson clown deviendra grand !

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