Pingou et le président moderne.

La rupture annoncée en 2007 et l'avènement de la présidence moderne qui allait banaliser la pratique de la conférence de presse a fait long feu. Troisième conférence depuis trois ans, ce n'est pas ce qu'on peut appeler un rythme frénétique pour un candidat qui voulait être entendu par tous, partout et pour tout.

Le Président du G20 s'adresse aux français,  alors prière de ne pas le déranger avec nos petites affaires nationales. C'est un peu le ton donné lors de cette dernière conférence où il fut strictement interdit de poser des questions de politique interne.

On parle ici et là de reconquête, de représidentialisation, d'internationalisation de la fonction, d'une prise de hauteur. Attention aux vertiges quand même !  

Nous avons eu droit aux mêmes (im)postures déjà entendues sur la taxation des transactions financières et sur le code de conduite (?) sur les flux de capitaux . De la mise en place d'un socle de protection sociale au niveau mondial et d'un internet civilisé ! Notre homme est un  grand incompris. Il veut mettre en place des choses qu'il est incapable de faire dans son propre pays. Nous ne le méritons vraiment pas !

Sur le plan diplomatique, il a reconnu sa cécité, ainsi que celle de ses services diplomatiques sur les événements tunisiens. Sur la Côte d'ivoire plus aucun ultimatum lancé à Gbagbo et pas d'ingérence dans les affaires des anciennes colonies (il a dû en discuter longuement avec Michelle Alliot Marie) .

En qui concerne le terrorisme international, ça y est, maintenant  la France est devenue une cible particulièrement visée par les communiqués d'Oussama, ce qui nous met au niveau des États-Unis . Grâce au providentiel barbu, nous avons acquis une carrure internationale pour traiter d'égal à égal avec Obama. 

On est bien loin du " Carla est moi, c'est du sérieux ".

Il faut être vraiment naïf pour ne pas voir dans cette agitation un positionnement supplémentaire pour 2012. Certes les journalistes étaient gentiment priés de la fermer sur la plan politique française mais ce n'était que pour mieux en parler. Contrairement aux apparences, le discours et les salades du jour étaient  bien destinés au marché interne, son crédit international étant épuisé depuis un moment déjà.

Après un bref compte-rendu du  cirque présidentiel, nous avons eu droit à un reportage très sérieux sur la disparition mystérieuse d'un pingouin en carton pâte  (JT France 2 de 13 h ) . Il réapparaîtrait  sur un blog ( anarcho-autonome gauchiste sûrement) faisant le touriste avec en fond musical la BO d'Amélie Poulain. On y voit Pingou à Disneyland, Pingou au Mont st Michel, Pingou en Champagne. Bientôt on aura Pingou préside le G8 à Pittsburgh, Pingou à Pékin, Pingou réunit les chefs d'états du G20 à Tokyo ...

A la fin du journal télévisé je ne savais plus qui était le plus pingouin des deux.