samedi 6 août 2011

Bouge ton pied que je voie les algues

Par Toutatis ! Les sangliers bretons meurent en masse sur les plages armoricaines sans que cela n'émeuve les gaulois vivant dans ces contrées. On n'a même pas eu droit à une chanson ritournelle à  faire tourner les toukenn et faire claquer les boutou coat de Nolwenn la reine.

De sa lointaine contrée tropézienne de villégiature, la ministre de l'écologie de l'UMP a estimé qu'il fallait attendre les résultats complets des analyses, que personne ne veut publier, pour affirmer que les cochons sauvages sont morts de la varicelle, de la coqueluche ou bien d'avoir respiré l'air vicié des plages bretonnes. Elle s'est rangée dans le sillage de son patron qui, il y a quelques semaines avait officiellement déclaré que les algues était un phénomène naturel dont la couleur égayait le paysage gris de la région.

L'embarras de la droite se traduit également dans ses journaux : aussi le JDD a eu besoin de titrer si malicieusement "Eva Joly du côté des agriculteurs" pour  que ses nombreux lecteurs qui ne lisent que les titres, croient que la candidate verte se place aussi dans le camp officiel contrant ainsi les écolos locaux qui incriminent l'agriculture et l'élevage intensif. Ce titre tronqué et discutable cache en réalité une réflexion qui consiste à pointer du doigt l'irresponsabilité de la droite qui fait du déni et qui encourage ce mode de production. E.Joly dénonce également la pression que subissent les agriculteurs les plus fragiles qui décident d'en finir en se suicidant.
Dans la même veine schizophrénique, nous apprenons que les lobbys des pesticides phytosanitaires veulent mettre des bâtons dans les roues d'un mode moins polluant de culture de légumesLe ministère de l'agriculture (pour qui l'écologie, ça suffit comme ça) a adressé une mise en garde contre les utilisateurs de Semafort, produit sans danger pour l'environnement et fort efficace pour prévenir les attaques de mildiou contre les plantes potagères. Cela rappelle cette lamentable comédie d'interdiction du purin d'orties, recette ancestrale qui éloignait les pucerons et stimulait la croissance des végétaux , qui fut interdite pendant un moment car elle allait à l'encontre des intérêts des fabricants de pesticides.

L'administration est toujours plus rapide à accorder des autorisations de mise sur le marché lorsque les lobbies poussent derrière et mettent la pression sur les politiques. Ainsi les OGM sont autorisés dans certaines préparations industrielles à base de soja et de maïs pour nourrir massivement l'homme et la bête et en même temps, l'agroalimentaire  n'oublie pas d'apposer hypocritement sur les boites de conserves des mentions telles que "Produit Sans OGM" pour rassurer le chaland.

Si tous les sangliers bretons crèvent, avec quoi fera t-on la fête le soir dans les villages des irréductibles gaulois ? Devra t-on sacrifier la tradition au méridional méchoui de mouton ? Pourrait-on au moins garder la coutume de bâillonner le barde et faire taire Nolwenn pendant les agapes  ?

13 commentaires:

  1. Ces algues vertes, que l'on peut également appeler "algues tueuses" car elles ont déjà sévi, est un vrai problème qu'il faudra bien traiter car elles ne sont pas naturelles et sont bien imputables à l'agriculture intensive.

    De l'autre côté, le ministère de l'agriculture met effectivement en demeure les producteurs de légumes qui utilisent le Semafort car il n'est pas homologué !
    Mais les coûts d'homologation de ces substances et durée d'homologation sont prohibitifs. C'est le meilleur moyen d'obliger à prendre des produits chimiques dont les risques écologiques et sur la santé sont démontrés.
    On peut importer en France des produits traités par les Semafort importés d'Allemagne mais les mêmes produits et les mêmes traitements deviennent nocifs lorsqu'ils sont produits en France.
    Quelles conclusions en tirer ?

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  2. Même si ces algues sont au départ naturelles, leur prolifération anormale ne l'est pas.

    Derrière les interdictions d'homologation de produits écologiques il y a bien évidemment les lobbies. Voir l'excellent reportage de Marie-Monique Robin "notre poison quotidien" à ce propos (et aussi concernant les additifs, autre poison). Les grandes marques sont derrière toutes les décisions d'homologation et ce sont eux qui fixent les doses journalières autorisées derrière les agences de sécurité sanitaires.

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  3. Qui veux tu faire taire déjà ?
    Répète !!!
    Répèèèète !!!
    ...
    Ah ! Nolwenn ? Ça va alors !...
    :)

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  4. Dominique Lemoine, le coût prohibitif d'homologation facilite la main mise des groupes qui sont plus puissants financièrement. Pour rappel, l'association Kokopelli ne pouvait homologuer toutes les semences par manque de moyens, c'est fait littéralement exploser par les gros semenciers. La conclusion c'est qu'il faut arrêter les conneries et cesser de voter pour des mecs qui bossent pour les industries.

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  5. Lena 26, oui. Notre président du Fouquet's avait autour de lui tous les décideurs qui veulent notre peau. Et on n'est pas sortis de l'auberge...

    Gildan, j'ai eu peur que tu fasses partie du fan club de la joyeuse fée bretonne :)

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  6. Le cochon cela rapporte pas mal de sous à la bretagne, un vrai lobby.

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  7. Les industriels du cochon donnent aux villages juste de quoi faire de beaux rond-points et quelques gymnases. Le gras va dans la poche de l'actionnaire ....parfois il y en a qui sont bretons :)

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  8. Malheureusement en Bretagne, et plus particulièrement dans les Côtes-d'Armor, après la destruction systématique de l'emploi industriel, les deux principaux pourvoyeurs "d'emplois" (précaires et mal payés) restent l'agroalimentaire et le tourisme...
    Et l'industrie agroalimentaire est en train de détruire le tourisme...C'est le cochon qui se mord la queue !

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  9. Comme quoi les politiques locaux ne devraient jamais céder au chantage à l'emploi des industriels, car ils finissent toujours par avoir le beurre, l'argent du beurre et le cul de la crémière ...sans compter les gens sur le carreau !

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  10. Ha ha ha, ah oui, très fort le JDD! ;o)

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  11. Le sanglier étant un cochon sauvage, c'est en fait une lutte fratricide :-)

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  12. Iboux, le cochon d'élevage, bien docile, a supplanté le cochon sauvage(on). Belle morale !

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