vendredi 3 août 2012

Bernard-Henri l'homme déçu

A l'instar des déçus du sarkozysme, BHL y va de son couplet sur le bilan du nouveau président socialiste. Pas assez haut, pas assez loin , pas assez fort (devise olympique des mauvais joueurs)

Ce professionnel de la déception revient sur tous les médias en ligne (pensez-vous en ces périodes d'indigence médiatique) pour dire toute la douleur qu'il ressent pour le peuple syrien vu de sa belle demeure marocaine finement restaurée par un  architecte de renom. 

L'Hemingway du pauvre déplore le manque de fermeté de Hollande dans le dossier syrien qu'il contraste avec l'activisme effréné de son ancien ami en Libye. Il rappelle que ce dernier avait dit qu'il  "passerait outre" si d'aventure les russes et les chinois s'opposaient. Encore une promesse non tenue car s'il y a eu des réticences des deux superpuissances, elles furent extrêmement molles étant donné le peu d’intérêts stratégiques de Kadafiland . La fanfaronnade était éventée et n'engageait que ceux qui y avaient cru. 

Avec la Syrie, la communauté internationale a à faire à forte partie et les enjeux sont plus graves. La situation exige prudence et diplomatie et n'a que faire de la précipitation feinte et calculée d'un Tartarin en manque de considération. Hollande s'inscrit dans un processus de décisions collectives qui doivent impliquer la responsabilités de la majorité de la communauté internationale en vue des conséquences qui fatalement découleront du prochain changement de régime. Gérer les conséquences est un acte de plus grande responsabilité.

C'est ce qui a manqué au couple Cameron/Sarkozy, qui une fois montés sur le podium pour se faire acclamer, se sont évaporés dans la nature en laissant la région aux mains de groupes ultra-armés qui menacent à présent l'ensemble de la région du Sahel. Je rappelle que cette région est à nos portes et qu'un gros bordel s'y installe.

Alors, si la question est : la France se lancera t-elle bille en tête dans un conflit où les enjeux en présence sont plus forts et les conséquences cruciales pour la région, juste pour admirer un Bernard-Henri Lévy en costard noir impeccable et chemise en soie blanche, entouré de  beaux combattants pour la liberté dans les ruines d'Alep ? 

Je dis non. 

Avec un tel talent en écriture, il pourrait refroidir ses ardeurs guerrières en tentant une réflexion sur le rapport amour-haine entre philosophie et politique. Ou bien : la soie sauvage est-elle la meilleure alliée du treillis militaire ?

8 commentaires:

  1. "Avec un tel talent en écriture, il pourrait refroidir ses ardeurs guerrières en tentant une réflexion sur le rapport amour-haine entre philosophie et politique. Ou bien : la soie sauvage est-elle la meilleure alliée du treillis militaire ?"

    Ah mais c'est que BHL n'a pas vraiment de talent d'écriture, il n'a guère que le sens de la formule et surtout, il n'a de philosophe que le nom.

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    1. C'est cruel. Tu pourrais au moins admettre qu'il n'y pas ou peu d'images à colorier dans ses livres :)

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  2. Lui, je l'aime pas mais pas du tout: bien envoyé!

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    1. Moi je l'aime un peu car il apporte parfois de l'eau à mon moulin.

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  3. C'est bien lui...

    (tiens ! Y'a Dorham qui étudie ma blogroll).

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  4. Faut pas lui en vouloir : le Botulisme l'a sévèrement touché
    et l'a laissé très amoindri.

    Oui, cette région est à nos portes, ce n'est pas rassurant.

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