Marseille capitale européenne de la cultchure

Ce matin Inter était à Marseille.

- Oui, bing tu n'aa pas rézong Maryzeuh, tu te trompeuh camplétemang !

-  Naaaang, Menucci  y me sért toujours le maime refraing, on dirait Gauding. Alooors là, si j'avé sue que j'allais tommmbé sur ung traquenard paréille, j'seré pas venue hé.

- Quelleu traquenart ? Ce tu dis é faux, tu le sais bieng, la communôté c'est bang pour tout le mande, té.

- Hé oui, tu a amenéeu ta quelaque pour te faire applaudir, je ne suis pas d'accôôôôr. Marseilleuh c'est pling que de délainkangs !

Lorsque j'éclaire ma radio (comme on dit chez nous) le matin, je tombe nez à nez avec Olivier Mazerolle qui craque son sac en direct contre le journaliste qui a eu le malheur de le questionner sur l'influence de Bernard Tapie en tant que propriétaire du journal la Provence, qu'Olivier semble diriger. Scandale ! Comment osez vous ! Moi journaliste indépendant soucieux de l'éthique et de mon indépendance rédactionnelle !! Que nenni,  au grand nenni, je n'ai reçu d'ordres de la part de l'actionnaire ! M'enfin pour qui me prenez vous ?

Ensuite Olivier oublia toute pudeur et se mit à développer un long plaidoyer en faveur de son patron tout en trémolisant profond de la voix que s'en était émouvant. Quel veinard ce Nanard ! Ensuite il n'oublia pas de déverser son tombereau d'immondices sur la politique de François Hollande comme il se doit. On se souvient tous de la belle époque des présidentielles où Olivier ne cachait pas ses préférences sarkozystes sous des pudeurs et des cris de pucelle apeurée à la vue d'une queue turgescente.

Ensuite, comme l'indique mon petit script d'entrée, nous eûmes droit à un délice de dialogue entre la maire d'Aix et Patrick Menucci sur le projet de  grande agglomération Aix-Marseille-Provence. Un vrai conte  provençal. 

Moi je dis que des gens qui font tant d'effort pour tenter de ressembler à leur caricature forcent le respect. Et nul n'a le droit de leur enlever le fruit de leur travail acharné, alors je caricature !

Je ne sais pas si Inter fait du replay dans ses émissions matinales, mais ça vaudrait le détour pour celui qui a dix minutes à tuer. Un vrai voyage auditif : la mémère s'exprime avec la voix voilée de celles qui ont trop crié pour vendre leurs daurades, martelant les mêmes arguments qu'elle ne voudrait pas voir sa belle ville envahie par la délinquance. Patrick avec ce bel accent parfumé à l'anisette et un tutoiement amical tentait de la ramener à la raison en la persuadant que c'était une opération bénéfique pour tous. 

Du Pagnol remasterisé ! Un grand moment cultchurel !