dimanche 1 décembre 2013

Prise d'otage à deux vitesses

En fonction de la nature de l'alternance politique, on remarque que les revendications et  ceux qui les portent changent également de nature, ce qui est logique.

Lorsque la droite est au pouvoir, il est de coutume de voir les fonctionnaires, les enseignants sortir dan la rue pour revendiquer des droits et critiquer des réformes allant à l'encontre de leurs intérêts.

Lorsque c'est la gauche c'est le petit patronat, les réactionnaires et les poujadistes de tout poil qui descendent dans la rue et tentent de se faire entendre.

Jusque-là rien d'anormal. Chacun est dans son rôle puisque chacun a choisi son camp.

A l'époque de la droite au pouvoir, nous étions assaillis de reportages télé sur les citoyens "pris en otage" lorsque les agents de la RATP faisaient grève ou bien les agents dans les aéroports. Les jours de grève, c'était un festival permanent sur les chaînes d'info continues, dans l'info privée comme dans le public. Normal.

Ce qui est moins normal aujourd'hui, c'est cette poignée de petits patrons routiers qui bloque les accès de Paris avec tout ce que cela implique comme désagréments, arrivées en retard au boulot et autres pertes économiques à grande échelle sans qu'il n'y ait la moindre interview sur le terrain. Personne !

On n'entend pas les gens bloqués, on ne voit pas ces gros plans insistant sur la colère si légitime de l'usager et ces caméraman compréhensifs zoomant sur ses yeux exorbités, dont les filaments veineux traduisent toute la haine écumante à l'égard de cette caste de privilégiés qui suce le sang des braves gens qui se lèvent tôt. Rien, pas une image ! 

Du coup, la cause en devient tout de suite plus noble, plus légitime.

Pas normal.

(Lui aussi, il n'a pas l'air normal, non ?)


8 commentaires:

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