samedi 3 mai 2014

Valoriser les veaux

Une question qui continue à tarauder les esprits torturés et Hervé Mariton : pourquoi ne pas octroyer un salaire au mérite pour les enseignants ?

Indexer les salaires des profs aux résultats de leurs élèves... en voilà une question qu'elle est bonne  !

Je travaille par intermittence pour cette fabrique de "générations futures" et déjà on sent passer un vent de défiance sans précédent chez les parents qui multiplient les contestations en cas de punition ou de simple remarques sur le carnet des élèves.

De plus en plus souvent, les parents contestent jusqu'aux contenus des cours. Des parents qui se croient suffisamment compétents pour juger si un cours est utile ou non à la scolarité de leur enfant.

Aujourd'hui, quand le petit amène un bulletin catastrophique à la maison, les parents viennent au charron demander des comptes au professeur jusqu'à devenir franchement menaçants. Quand je ramenais des mauvaises notes quand j'étais chiare, c'est moi qui me prenais la volée de bois vert et la raclée ! Autres temps etc ...

La droite a bien pourri les mentalités à l'égard du prof :  fonctionnaire donc forcément fainéant qui jouit d'un temps de travail minimum et de vacances interminables, le prof est réputé en arrêt maladie chronique et reste une caricature du soixante-huitard permissif qui fume son bédo en classe en se caressant le zob devant les petites filles.

Que les esprits malades et autres grenouilles de bénitier qui enragent à l'idée que l'enseignement républicain existe encore malgré l'entêtement de Sarkozy à vouloir le démolir, se rassurent : on entend de plus en plus de discussions dans les salles de profs où il est question de voter à droite pour gagner plus en notant plus. C'est bientôt fini la gauche systématique chez les profs... une légende.

A cause de la menace d'un papa violent ou d'une mère en furie, certains enseignants surnotent déjà le petit Brian tout en lui permettant de faire  des beaux dessins au compas sur le bras du petit Kévin à côté ! A cause de recommandations rectorales, il est demandé aux conseils de classe de valoriser les veaux et les laisser accéder au niveau supérieur pour dégager de la place aux suivants.

Alors, leur donner des primes pour des trucs qu'ils font déjà, c'est une bonne idée.

14 commentaires:

  1. C'est amusant à observer dans "l'histoire". Ma mère a pris sa retraite vers 87 (de mémoire). Les parents étaient déjà des connards.

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  2. Oui, des connards mais qui accordaient encore un peu de crédit à l'école comme marchepied social et vecteur de réussite. Aujourd'hui les modèles sont les marseillais à Rio et les footballeurs.... quand ce n'est pas les dealers de shit et les rappeurs.

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  3. J'ai l'impression que rien ne change, ou alors je suis loin de tout ça malgré moi.

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  4. Moi aussi quand j'étais au collège et que je ramenais des heures de colle à tour de bras, je me faisais pourrir par ma mère qui n'avait qu'une devise:
    "Ecoute-moi bien ma petite chérie, sache qu'avec moi, les professeurs auront toujours raison."
    La seule fois où elle a pris ma défense en 16 ans de scolarité, c'est après un RDV avec un prof d'espagnol dont elle n'a pas compris un traitre mot de ce qu'il lui avait dit... Tout en me disant "Ce n'est pas parce qu'on ne comprend rien à ce qu'il raconte que tu toi te foutre de lui".
    Dont acte.
    Et je n'ai pas l'impression de m'en être mal sortie.
    Tout fout l'camp, c'est un truc de pouf.

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    1. ta mère devait savoir ce qui était bon pour toi... ce qui est normal pour tout géniteur. Aujourd'hui on a persuadé les parents que c'était eux qui payaient les profs, donc il se comportent comme des patrons avec leurs salariés.

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    2. Ben c'est bien un peu eux avec leurs impôts non...?

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    3. J'aimerais aussi les voir aussi teigneux et flambards avec les médecins qui les opèrent en urgence après un accident ou autre dans les hôpitaux ... publics payés aussi par les impôts.

      Chat, payer des impôts ne donne pas le droit aux gens de chier sur les fonctionnaires!

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  5. Dieu se rit de ceux qui déplorent les effets dont ils continuent de chérir les causes.

    Bossuet (de mémoire…)

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    1. Euh... C'est pas "Les hommes s'affligent des effets mais s'accommodent des causes" plutôt?

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    2. Dieu rire, j'aimerais bien voir ça ! Dieu ne rit pas... il grimace peut-être parfois. Putain, Bossuet faisait des phrases vachement complexes, je m'ai cramé toute une caisse de neurones pour essayer de piger.
      je comprends maintenant parfois ta détresse ami Didier.

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    3. Elooooody, tu sais Bossuet il a dit plein de trucs aussi.... on se demande.

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  6. De toute façon, le problème est dans le nom de l'institution "Education Nationale". Ce n'est pas à un quelconque état d’éduquer un enfant, mais c'est le rôle des parents. L'instruction, elle peut être donner par l'état dans ses écoles. Peut être faudrait-il changer le nom de l'institution....

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    1. C'est une réalité : l'éducation c'est les parents. D'ailleurs souvent la confusion règne et certains abandonnent leurs gosses à l'institution dont ce n'est pas le rôle. Changer le nom ne suffira pas hélas.

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