dimanche 16 novembre 2014

Pourquoi Willy Sagnol doit être poursuivi

La nouvelle bien-pensance de droite croit malin d'atténuer des propos bassement beaufs et racistes en se retournant systématiquement contre ceux qui les fustigent juste pour en faire oublier la source et la dédouaner. 

Une guerre des tranchées où cette belle droite rend coup pour coup usant des ficelles devenues à présent des cordes (à nœud) qui consistent à démonétiser la parole anti-raciste dans le discours national et opposer l'argument de la bien-pensance d'une sorte de gauche prompte à s'indigner.

Les raisons pour lesquelles la droite moisie choisit ce biais pour affaiblir la gauche sur ses principes, sont diverses.

Appelons cela une conséquence de la dédiabolisation de l'extrême droite : qui ne voudrait pas montrer un soutien direct à l'auteur des mots racistes, comme elle le faisait auparavant sans aucun complexe, attaque aujourd'hui par la bande. Détourne l'attention et s'en prend aux "bonne âmes, castratrices et liberticides" celles qui dénoncent. Mais comme tous les chemins mènent où vous savez, prendre le moins boueux idéologiquement rend la chose présentable et par là, reproductible, voire soutenable par certains à gauche. L'ennemi de mon ennemi n'est pas forcément mon ami, ne nous trompons pas de sujet. (je dis cela à l'attention de mes deux camarades blogueurs frisés, le noir et le blanc... enfin souvent gris,hips !)

Appelons cela le refus de digérer la loi Gayssot.  En effet, cette loi, dont l'auteur qui avait eu l'heur d'être communiste pénalise les propos qui contestent les crimes contre l'humanité avait trouvé des ennemis parmi les amis de la "liberté d'expression". Sont venues d'autres lois comme la loi "Taubira" -vous voyez qui c'est ? Cette dame qui a retrouvé la Banane selon Minute- loi portant sur le déni de la traite négrière etc.. En gros la droite a toujours défendu son droit à la liberté d'expression surtout lorsque celle-ci est truffée de propos racistes ou révisionnistes. Chacun à droite voudrait raconter "son" histoire car selon les moisis, il n'y aurait pas de "vérité officielle". Certes, la vérité ne se décrète pas, mais on ne doit pas laisser l'histoire aux mains de n'importe qui pour autant.

Appelons cela la fatigue généralisée par rapport aux indignés professionnels qui enfourchent leur chevaux habituels sur tout et n'importe quoi. La gauche de la gauche qui défigure tous les bons principes avec son outrance langagière et intellectuelle rémanente. Qui transforme l'or en plomb dès qu'elle ouvre la bouche, au point que les gens s'en défient et lui accorde des scores électoraux de plus en plus microscopiques.

Dans le cas de Sagnol, n'allons pas trop loin tout de même. Le racisme dans le sport existe justement parce que les caractéristiques physiques diffèrent de façon majoritaire en fonction de ce que vous êtes : noir ou blanc... Mais je parle bien de caractéristiques "physiques" seulement. Si je dois faire une autre différenciation, je fais du Willy débile, donc du racisme. 

Willy a parlé comme on parle dans le sport : cru et raciste et ça ne le dédouane pas pour autant.

Willy a parlé comme Sarkozy a parlé aux moisis de la manif pour tous hier : il leur a dit ce qu'ils aiment entendre, ce qu'ils aiment répéter, ce qu'ils aiment penser. Pour se faire aimer d'eux.

Willy veut se faire aimer des supporters qui jettent des bananes dans les stades, des gus qui lèvent le  bras droit tatoué dans les virages des stades et qui achètent les billets de matches, s'abonnent à canal + et les maillots à 75 euros pièce.

Willy véhicule toute la connerie de son environnement proche. Faut-il l'exonérer pour autant et l'autoriser à dire que les noirs ont de gros mollets, voire une (très) grosse bite mais un petit cerveau ?

Si on laisse dire cela, laissons aussi dire que les bonnes femmes n'ont leur place que derrière les fourneaux ou bien avec une culotte fendue accrochées lascivement à une barre de pole-dance, hein ! Je ne parle même pas de salaire égal ou de capacité à diriger une boîte : "elles ont un beau cul, mais dans la vie, y a aussi l'intelligence". On peut multiplier les cas sur les pédés, les arabes, les juifs etc... indéfiniment. 

Il se pourrait très bien que Willy ne soit pas raciste au fond, mais il donne l'air de quelqu'un qui ne mesure pas l'étendue de ses propos puisqu'ils sont banals dans ce milieu. Nous ferons le procès des footeux et des sportifs un autre jour mais pour le moment je dis oui, je suis d'accord pour que Willy soit poursuivi car le racisme n'est pas une opinion, c'est un délit. 

Un jour la beauferie crasse deviendra aussi un délit. Je l'espère aussi. 

Mais y a beaucoup de travail encore !

19 commentaires:

  1. "le racisme n'est pas une opinion, c'est un délit." Tu as d'autre clichés à nous refiler ? Un délit est un truc puni par la loi. Le racisme en est pas un. On ne peut pas empêcher les gens de penser, même mal. Même avec les pires abominations. Au pire ou au mieux on peut les empêcher de les exprimer.

    Tant que des types de gauche sortiront ce genre de connerie, le racisme n'est pas un délit, on n'est pas prêt de le combattre. Au contraire.

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  2. Disons que je m'exprime mal : avoir une expression publiquement raciste est diffamatoire et dont peut constituer un délit.

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  3. Ah, je vois que l'adjudant Bembelly fait donner la piétaille !

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    1. Possible. Moi je vois que l'évocation de la bien-pensance de droite qui se croit étanche, commence à fuir par ses petits trous.

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  4. Pour autant que j'ai pu l'observer, en ce qui concerne "l'affaire" Sagnol, la bien-pensance de droite est assez répandue à gauche et même à la gauche de la gauche.

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  5. les cons se liguent pour défendre un des leurs.

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  6. IL doit être poursuivi épicétout!

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  7. Ce commentaire de Nicolas est une perle (à conserver)

    " "le racisme n'est pas une opinion, c'est un délit." Tu as d'autre clichés à nous refiler ? Un délit est un truc puni par la loi. Le racisme en est pas un. On ne peut pas empêcher les gens de penser, même mal. Même avec les pires abominations. Au pire ou au mieux on peut les empêcher de les exprimer.

    Donc, le racisme n'est pas puni par la loi? ! 1ère nouvelle... Je garde, Wahou!

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    1. Oui, vous pouvez même l'encadrer splendidement et l'accrocher dans votre salon, car le racisme, en soi, n'est effectivement pas une infraction pénale.

      Vu qu'en France on s'abstient de poursuivre les délit d'opinion ce qui fait que la république est démocratique et pas totalitaire.

      En fait il ne faut pas confondre le slogan "le racisme n'est pas une opinion, c'est un délit." qui a une vertu didactique (le racisme n'est pas une opinion anodine) et la réalité juridique, qui est autre.

      Le slogan ne doit pas être pris au pied de la lettre.

      Il y a d'autres slogans du même genre, comme: "mon corps m'appartient". En fait, non: le droit de propriété porte sur des choses, pas sur des êtres humains, donc même mon corps ne m'appartiens pas car je ne suis pas une chose, mais un être humain.

      Etc.

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    2. Oui, c'est l'expression du racisme qui est diffamatoire. tant qu'on la chance de ne pas entrer dans le cloaque intellectuel de ce connard à crampons !

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    3. Et encore, certaines expressions seulement, essentiellement les discours haineux et qui incitent à la discrimination.

      Par exemple, le fameux discours de Sarko, sur les Africains qui ne sont pas entrés dans l'histoire, reposait sur un racisme paternaliste, qui n'a rien de haineux, bien au contraire même.

      On appelle ça le "racisme du chien" (le chien est le meilleur amis de l'homme): on aime son chien, mais il a un statut inférieur.

      Vous avez aussi le racisme du cheval: le cheval est la plus belle conquête de l'homme. Dans ce cas, l'être prétendument inférieur est admiré pour sa beauté, sa force, ses qualités physiques. Mais il reste un être inférieur, lié à la nature, et dont l'homme blanc doit s'occuper et prendre soin.

      Ces deux formes de racisme, qui sont amoureuses de l'être qualifié d'inférieur se rencontrent souvent dans la mentalité coloniale: le colon aimait le colonisé, comme un éleveur aime ses bêtes.

      Ces formes de racisme font penser au statut de la femme, dans l'ancien temps: un être fondamentalement aimable (accessible à l'affection) mais qui jouit d'un moindre considération et qui est placé sous l'autorité de l'homme.

      S'il fallait interdire l'expression de ces racismes-là, il faudrait foutre à la poubelle des pans entiers de la littérature et du cinéma.

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    4. Le racisme du chien, comme vous l'appelez, est également très vivace chez les progressistes autoproclamés antiracistes, dans la mesure où, pour eux, les Africains ne sauraient jamais être responsables en quoi que ce soit des malheurs qui leur surviennent : là encore, mépris paternaliste, dont s'offusquent à bon droit un certain nombre d'intellectuels de ces pays.

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    5. Oui, mais l'antiracisme partait d'une bonne intention.

      Aujourd'hui, les antiracistes autoproclamés poursuivent d'autres buts que la lutte contre le racisme et veulent clairement instaurer une police de la pensée en se servant du racisme, et de l'impératif de lutte contre le racisme, pour imposer des conceptions d'ordre assez générales et qui n'ont souvent rien à voir avec le concept de racisme au sens strict.

      Le racisme, au sens strict, c'est une idée de suprématie d'une race sur une autre dans le but de justifier un ordre de domination fondé en général sur la discrimination, l’humiliation et la protection de la pureté de la race dite dominante.

      Comment, vu ce qu'il a dit, concevoir des poursuites judiciaires contre Sagnol, en restant à l'intérieur de ce cadre strict?

      Aucun des propos qui lui sont reprochés ne correspond en effet de près ou de loin à l'apologie ou seulement la promotion de la suprématie d'une race sur une autre à des fins de domination.

      Il n'est pas davantage question de préserver la pureté d'une race par rapport à une autre.

      Donc, pour le poursuivre, il faut étendre le champ du racisme à l'interdiction d'énoncer publiquement une différenciation quelconque entre individus fondée sur une origine raciale, au sens large. Là, ça marche, et on pourrait poursuivre Sagnol et obtenir sa condamnation pour propos racistes dans ce cadre large.

      Mais quelle n'est pas nôtre surprise de voir notre hôte se livrer lui-même à une telle différentiation, lorsqu'il écrit:

      "Le racisme dans le sport existe justement parce que les caractéristiques physiques diffèrent de façon majoritaire en fonction de ce que vous êtes : noir ou blanc... Mais je parle bien de caractéristiques "physiques" seulement."

      C'est bel et bien une différenciation en fonction de l'origine raciale, puisqu'il se réfère au fait d'être blanc ou noir.

      Mieux que cela, notre hôte ajoute:

      "Si je dois faire une autre différenciation, je fais du Willy débile, donc du racisme."

      Autrement dit, la seule différenciation non raciste à ses yeux est celle qui porte sur le physique en fonction de l'origine raciale, justement...

      Paradoxale, n'est-ce-pas?

      Sans s'en rendre compte, Captainhaka reprend à son compte le discours qu'il fustige. Il est en pleine autocontradiction. C'est ce qui arrive lorsqu'on utilise un concept strict pour l'appliquer à toute sorte de choses.

      En fait, il vaudrait mieux dire qu'il nous est interdit de parler publiquement des différences entre êtres humains, plutôt que se référer au concept de racisme qu'on emploie souvent de façon décalée.

      Le modèle de société qui est alors véhiculé est celui-là: pour vivre ensemble, il faut taire nos différences, voire interdire d'en parler et gommer le mot de "race" de notre vocabulaire et d'une façon général, tout mot qui fâchent.

      Et là, nous sommes effectivement dans un faux discours progressiste qui se sert hypocritement de l'antiracisme pour vendre une société d'ordre par la négation de la différenciation: on a le droit à la différence, à la condition d'être tous pareils.

      Le mérite de Captain haka est d'avoir fait un post qui donne dans le mille de ce point de vue.

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  8. Nicolas a parfaitement raison : le "racisme" n'est nullement un délit ; c'est son expression qui l'est et peut, à ce titre, être poursuivi (ce qui est en soi discutable, mais c'est un autre sujet). En gros, même si vous êtes certain que votre voisin est le pire des "racistes", tant qu'il ne l'aura pas exprimé devant témoin, vous ne pourrez rien contre lui.

    Je sais : ça doit être très pénible pour vous… tous ces bons procès perdus…

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    1. Didier, j'ai dû rectifier le propos à l'endroit du buveur de bière frisé car je sais l'effet de l'alcool, mais plus sérieusement : qui s'en branle de savoir ce que les gens pensent, tant qu'ils ne se croient pas obligés de partager leur pauvretés avec le reste du monde. J'entends aussi expression, ça va de soi.

      J'avais parié que ce genre de billet te ferait lever une paupière, depuis le temps... comme quoi, hein !

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  9. J'approuve entièrement cet article. Et vu les réactions, le racisme est encore un aspect inavouable de la mentalité des français. (Surtout à l'égard des noirs africains et antillais)
    https://www.youtube.com/watch?v=ojJxGRgU0KE

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    1. Le racisme, il n 'y a que ceux qui l'ont essayé qui peuvent en parler. Les autres n'ont que des théories.

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    2. Je l'ai essayé: je suis raciste.

      (nan je blague)

      (je me moque juste de votre façon d'invalider d'emblée la parole de l'autre)

      J'ai testé le racisme anti blanc aux Antilles, c'était... inattendu. Ca fait effectivement tout drôle d'être mis dans la situation de celui qui subit le truc. Rien de grave, mais à la longue ça doit être pénible.

      J'ai aussi testé le racisme anti français aux Etats-Unis. C'est feutré et non violent, mais on vous fait comprendre que vous êtes un être inférieur et dépravé, avec courtoisie et fermeté. C'est un racisme de WASP qui doit venir d'Angleterre, peut-être, et qui contient souvent un cliché du type "le Français, ce jouisseur pervers et transgresseur des lois".

      Dans les aéroports, j'ai testé le racisme des gens qui viennent de sociétés de castes et qui font le coup du "la prince il te parle pas".

      Comme tout le monde, j'ai testé le racisme anti français en France, mais à mon niveau, rien d'insurmontable.

      Donc, finalement, j'ai une certaine pratique du racisme en tant qu'objet de racisme, même en tant que blanc. Et cette pratique permet de théoriser...

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    3. Ton expérience bien qu’inconfortable, n'en reste pas moins à durée limitée. C'est l’avantage des personnes qui n'ont pas eu à "partir" vivre définitivement chez d'autres "différents" et majoritaires. Certains ont vu dans le communautarisme une façon de mieux vivre la situation, mais ça reste un leurre.

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