En parcourant distraitement ce demi-article (car payant) sur ce site je me rendis compte que j'avais déjà vu ça quelque part.
J'ai enfin retrouvé l'image qui illustre parfaitement le phénomène dont cause cet article et qu'il nomme si justement : gentrification vestimentaire.
J'ai remarqué depuis deux ou trois ans (la mode parisienne venant heureusement illuminer nos quotidiens par petites vagues lors des transhumances estivales dans ma région quasi-provençale) que certaines personnes bien mises et dans la force de l'âge portaient des chemises façon bleu de travail ou bleu Shangaï (comme on les appelait à l'époque lorsque ça se vendait 10 balles au marché de Belzunce ou Barbès) pendant que leurs nanas, elles, s’attifaient de combinaisons de garagistes des plus disgracieuses.
Après avoir vidé les ateliers au fond des belles impasses pavées de Paris, les prolos ont abandonné meublés et cambouis pour aller s'enterrer au fond de banlieues peu amènes et se sont offert grâce aux dividendes de la lutte des classes le privilège d'avoir deux bagnoles, un pavillon et des heures de bouchons pour aller trimer dans le tertiaire.
Mais la nature ayant horreur du vide, la gentry s'est installée dans ces espaces lumineux pour créer des lofts et des ateliers d'artiste. Pour ceux qui n'en avaient pas les moyens, il restera la mode "indus" s'inspirant de lampes d'ouvriers, de tables et mobilier en zinc brossé. Les autres se contenteront de toc pour se croire dans la tendance.
Enfin, il ne reste que la mode pour s'emparer de ce phénomène. Méluche avait commencé à distiller la tendance à l'époque où il était encore désigné comme "grand tribun" arborant à qui mieux mieux une chemise prolo chinoise ou bien une veste à petit col et gros boutons grise ou bleue pendant ses tirades écumantes.
Sur mon marché d'été, j'ai bien retrouvé ces chemises mais elles n'étaient pas à dix balles malheureusement !
Tant pis pour les prolos qui restent.
Là où je bosse, un beau matin quelqu'un, quelque part a décidé que les cadres et les maitrises devraient porter une veste de bleu pour aller sur le terrain...
RépondreSupprimerPourquoi ? Je n'ai jamais su le fin mot de cette lubie.
Cette veste prend la poussière sur le dos de mon fauteuil de bureau depuis un sacré bon bout de temps...
Et pendant ce temps-là, les filles et les gars dans les ateliers n'arrivent pas à avoir de vêtements de travail...
Tu devrais la mettre sur Vinted. Captainhaka
SupprimerPutain ! Depuis qu'ils ont réparé le VPN du bureau, j'ai accès à ton blog.
RépondreSupprimerA part ça, je n'ai pas trouvé de bleu à ma taille. Pourtant, il parait que ça amincit.
Ne cherche pas à te cacher, tout le monde sait que tu es un col blanc vendu à la finance. Le prolo c'est maigre d'origine... captainhaka.
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