jeudi 20 mai 2010

PS ou l'art de se faire piéger.

Le PS s'est mis en mauvaise posture en dévoilant les détails de son projet sur les retraites avant que le gouvernement ne détaille le sien.
Il était saisissant et presque surréaliste de voir des membres du gouvernement fustiger ce projet à l'assemblée. A ce que je sache , et jusqu'à nouvel ordre, l'opposition c'est le PS, non ? Eh , bien à voir cette scène, on aurait cru le contraire. Comment les socialistes ont-ils pu laisser la droite les enfoncer à ce point en leur tirant dessus à boulets rouges et prenant l'opinion à témoin alors que normalement ce rôle était pour eux ?

Certes, les dirigeants du PS ont subi, ces derniers temps, des pressions au niveau externe dans l'espèce défi que leur a jeté la droite devant l'opinion. La réponse en fut d'ailleurs un peu caricaturale : on ne dévoile rien de peur de se faire piquer des idées. On a vu mieux comme argumentation.

Il est aussi fort probable que la pression soit venue de l'intérieur. Des personnages comme Valls, Lang ou d'autres, ont dû pousser Martine Aubry à la faute en l'encourageant dans cette précipitation. L'idée de se montrer comme une force de proposition c'est également très séduisant mais encore faut-il pouvoir gérer librement le temps et les délais d'intervention et surtout examiner les risques encourus sous toutes les coutures.

Résultat : le gouvernement ne chiffre toujours pas en détails sa réforme, il dévie l'attention en adoptant une opposition farouche au PS, bien servie médiatiquement (hier sur France 2, Pujadas a littéralement fait exploser en vol l'intervention de la première secrétaire en la rendant inaudible ) . Le gouvernement se pare des habits du père de famille, gestionnaire rigoureux et fait passer les autres pour des dépensiers, des cigales irresponsables, des tueurs de l'économie française et d'ennemis des classes moyennes ! Du grand art !

En attendant, l'UMP prépare le terrain pour son plan socialement dévastateur et le PS passera son temps à se défendre.
Le monde à l'envers !

On dit que gouverner c'est prévoir. Les socialistes ont encore des leçons à apprendre de leurs adversaires et devraient raccourcir les laisses de certains de ses membres.

4 commentaires:

  1. C'est amusant, on n'a pas du tout la même vision de la chose. Voir un peu mon billet de ce matin. La droite a été ridicule de taper sur le PS qui apparait comme le seul à faire des propositions. En plus, Fillon s'est planté dans les chiffres, il est ridiculisé par la presse ce matin. Alors que la droite fait semblant de lancer une concertation en montrant qu'elle ne sait pas où aller, le PS arrive avec un projet ficelé.

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  2. Nicolas, je viens de lire ton billet à l'instant. Oui, ma vision de la chose est différente. J'ai été un peu scandalisé par le ton du discours de Fillon à l'assemblée : cette histoire a l'air de lui avoir redonné un nouveau souffle à un moment où il se trouvait au bord de l'asphyxie de ne pouvoir présenter un truc valable. Lui et son camp.

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  3. Oui, mais les gens ne regardent pas Fillon à l'Assemblée et ne retiennent qu'une vague image globale de l'actualité.

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  4. Espérons que la vague image globale
    de l'actualité aille dans le bon sens cette fois.

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