samedi 20 octobre 2012

Les rayures lui siéent à merveille.

Je vous dis pas le mal que j'ai eu à trouver l'infinitif puis la conjugaison du verbe seoir que l'on utilise si peu dans la langue française et qui pourtant est bien utile lorsqu'on veut véhiculer une certaine idée de l'élégance. 

Par exemple, c'est le verbe parfait pour dire que la fatuité et la grossièreté siéent parfaitement à Karl Lagerfeld qui a cru utile de sortir de son périmètre de papier glacé (inefficace même pour une tâche aussi élémentaire qu'un torchage de cul en bonnet difforme) pour couiner lugubrement son avis de manière fort discourtoise envers mon président. Mais passons.

Mon soutien au gouvernement actuel ne doit néanmoins pas souffrir de manque de discernement afin qu'on ne puisse pas s'imaginer que ma revendication de blogueur de gouvernement me rend complètement aveugle.

Car comment ne pas pouffer de rire à la vue de cette Une qui montre notre flamboyant beau gosse affublé d'une marinière grotesque et tenant à la main un mixer, le tout enrobé d'un sourire béat mais néanmoins sexy. Je m'excuse auprès de mes camarades supporters de Arnaud Montebourg mais je crois qu'ils ne seront qu'à moitié étonnés et j'espère pas trop fâchés car j'ai déjà eu à donner mon sentiment sur le bonhomme.

Je continue à croire que ceux qui s'obstinent à enfourcher le cheval du made in France se fourvoient complètement et seront condamnés à aller se battre avec les moulins à vent. Je croyais pourtant qu'aucun membre de cet honorable et progressiste gouvernement (je le dis comme je le pense) n'allait tomber dans ce vieux piège éculé et sans résolution. Mais l'Arnaud l'a fait.

D'abord dire que le 100 % made in France n'existe plus, sauf à des échelles économiques microscopiques. Même votre coiffeuse, mis à part sa prestation physique, vous mettra du shampooing made in ailleurs, vous séchera les cheveux avec un truc de l'espace et vous peignera la raie avec un bidule fabriqué en Lituanie. L'idée qui consiste à vouloir s’agripper à des modèles économiques qui datent, au pire de la révolution industrielle en voulant à tout prix maintenir les bassins industriels (sic), et au mieux de l’après-guerre poujado-consumériste est tout simplement illusoire, voire dangereux.

Il est urgent de sortir de ces schémas dépassés et se libérer de ce pseudo-populisme économique qui certes pourrait donner dans l'immédiat quelques points de satisfaction dans le baromètre des vanités personnelles mais qui au bout du compte laisse notre société se complaire dans son cloaque, fait d'autarcie et d'enfermement borné. Et pendant ce temps-là le monde continue à tourner sans nous. Finir par accepter ce monde ouvert, dont les échanges n'attendront pas les politiques pour se fluidifier. Dans toutes les histoires des civilisations, aucun pouvoir politique n'a pu endiguer ou empêcher les échanges. Ceux qui ont essayé, ont fait long feu.

Le politique doit accompagner le mouvement et réfléchir aux meilleurs moyens d'en tirer profit au bénéfice de la société en mettant le paquet sur les nouvelles technologies et l'innovation. La remise en question des acquis et la formation. L'enseignement et la recherche. Car pendant que nous continuons à nous congratuler d'être encore capables de fabriquer des pulls que personne n'achète et des mixeurs inutiles, les autres publient dans les revues scientifiques et gagnent des Nobel.

Il nous faut aller de l'avant car à ce train-là nous finirons en attraction pour touristes fortunés. Un bordel raffiné. Une concentration de palaces, des musées et une population aliénée, tout juste capable de produire des rentiers ou des crétins.

2 commentaires:

  1. "Il nous faut aller de l'avant": L'intention est louable... C'est le chemin pour y arriver qui n'est pas si facile à trouver!

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  2. Je n'ai jamais dit que ça allait être facile. Mais une majorité de gauche a plus de chance d'y arriver ... il faut en profiter avant qu'une prochaine alternance remette le curseur encore plus loin en arrière.

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