Cervelle sous perfusion

Les limites de l'insupportable bêtise sont atteintes : je dis stop !

A droite on ricane à l'annonce de l'inversion de la courbe du chômage et de la poursuite, 3 mois de suite, de la baisse des chiffres concernant le chômage des jeunes : Copé crie au scandale en qualifiant les emplois aidés d'emplois sous perfusion. Il clame haut qu'il aurait préféré des baisses de charges.

J'aimerais juste rappeler au président de l'opposition le plus impopulaire de tous les temps : 1% d'opinions positives (hahahaha) que baisser les charges des entreprises c'est quoi, sinon maintenir le secteur sous perfusion ? 

L'allègement des charges sociales des entreprises est le cheval de bataille de la droite depuis toujours. Au pouvoir, elle a joué la carte des aides et allègements  à coups de milliards d'euros sans aucun effet positif sur l'emploi. Les entreprises se contentaient d'empocher le fric du contribuable sans aucune obligation de résultats.

Alors : entre une politique efficace qui consiste à utiliser de l'argent public pour créer des emplois aidés, même si ce n'est pas la panacée, et une politique de déversement à fonds perdus de ce même argent public pour enrichir les actionnaires, les patrons de boîtes et augmenter les ventes des grosses berlines allemandes, y pas photo !

Oui, l'inversion de la courbe a eu lieu et la France gagne...

Mais la droite n'aime pas quand la France gagne.

C'est déjà noël au Figaro

Les médias généralistes français utilisent les mêmes techniques de vente que les supermarchés : ils présentent leur camelote de noël sur les rayonnages dès la fin octobre.

Dans cette frénésie anticipative où il faut annoncer l’événement avant qu’il n’arrive histoire de griller la politesse aux collègues qui forcément pris au dépourvu, suivront dans un instinct moutonnier vers le précipice de la connerie, au Figaro, ils ont plongé. Ils sont tellement pressés d’annoncer que la promesse de Hollande d’inverser la courbe du chômage en France ne sera pas tenue qu’ils ont craqué leur sac et ont déjà fait dire au président les résultats désastreux des chiffres de novembre et décembre.

Comme dans une course de clébards le Figaro a lancé le lapin et a déchaîné la meute qui a suivi comme un seul homme, sans prendre le temps de la réflexion ni de l’analyse.

Comme d’habitude maintenant, la tentation de jeter l’opprobre et le désaveu sur le président a été la plus forte. Le Figaro a pris le pouvoir dans toutes les rédactions des médias de ce pays, c’est Dassault et la droite décomplexée de Copé et Sarkozy qui imprime le mouvement. Ils font répéter tout le monde comme des perroquets ! C'est eux les patrons !

Avant, il fallait trois semaines pour avoir un début d’explication, aujourd’hui un site, le Lab a fait exception et a tiré sur les freins du Figaro pour arrêter le suicide collectif de cette corporation.

De là à ce qu'il dressent le bilan d'un quinquennat en 18 mois de pouvoir il n' y a qu'un pas.

Fornication rationalisée

Comme toutes les femmes libres de ce pays, j’aimerais rendre hommage à Lucien Neuwirth.

L’auteur de la loi autorisant la pilule contraceptive en France est décédé aujourd’hui.

L’occasion de revenir sur ce qui a pu se dire à l’assemblée à cette époque-là, c’est d’une fraîcheur incroyable. 

Même Boutin n’y retrouverait pas ses petits !

 Extraits :

«Une flambée inouïe d'érotisme menace le pays !»

« les femmes ne seront plus qu'un objet de volupté stérile»

« les femmes et les filles vont s’envoyer en l'air à tous les coins de rue»

«les troubles psychologiques impressionnants qu'occasionne toute forme de contraception, sur les hommes comme sur les femmes»

«mutations génétiques et chromosomiques» qui ne manqueront pas d'affecter les générations suivantes et donneront naissance à des «supermâles asociaux… »

«Avez-vous songé que, désormais, c'est la femme qui détiendra le pouvoir absolu d'avoir ou pas d'enfants en absorbant la pilule, même à votre insu ?»

Et la meilleure :

«les hommes vont perdre la fière conscience de leur virilité féconde»

Je précise que cette dernière phrase n’est pas d’Eric Zemmour.

Allô docteur Copé !

Fidèle à lui-même, Jean François est, encore une fois, monté sur son petit poney en marche vers le merveilleux pays des moulins à vent.

A l'occasion d’un double retournement de veste politique du maire d’un petit douar de la Somme qui ne craint pas le tête à queue, Jeff, mélange tout et vient crier à qui veut, qu’il n’aime pas beaucoup que Christiane Taubira ait été élue femme politique de l’année. Il lui reproche de chercher à baisser la population carcérale en oubliant que c’était Sarkozy qui avait démarré le mouvement en mettant sur la paille des dizaines  de juges d’instruction de la financière pour qu’ils n’enquêtent pas sur ses amis fraudeurs et optimiseurs fiscaux.

La garde des sceaux actuelle ne fait que libérer la place : virer les petites frappes pour pouvoir accueillir les grosses.

Façon de rétablir les équilibres, tout comme la remise à plat de la fiscalité…

Copé et ses petits amis, emportés par une indignation toute légitime pour la droite, qui fiscalement préfère faire des chèques à l’héritière de l’Oréal et continuer à gaver une minorité de céréaliers millionnaires en subventions arrachées aux petits paysans français (…) oublient qu’une majorité de français a voté pour le changement.

Et le changement justement, il consiste à inverser la vapeur du sarkozysme triomphant et décomplexé sur tous les plans : social, sociétal, fiscal, économique et international. Sur le plan culturel, je préfère m’abstenir étant donné que l’actuelle première dame est nulle à la guitare sèche.

Dans le même article, il termine son envolée désordonnée du poulet sans tête en promettant que si son parti revenait au pouvoir, il gouvernera par ordonnances, foulant au pied la légitimité des deux assemblées de ce pays ainsi que la démocratie.

Il avait lui-même dit qu’à l’UMP, ils faisaient l’apprentissage de la démocratie... il n’a pas précisé combien de siècles ça leur prendrait.

Et mon cul, c'est du poulet ?

Ce qui est marrant avec la presse de droite c’est qu’elle s’empresse d’emboîter le pas et fonce tête baissée dans le bad buzz lorsqu’il s’agit d’allumer des feux contre le gouvernement mais ce n’est que trois semaines plus tard qu’elle se met vraiment à réfléchir et à se documenter sérieusement.

Ainsi en témoigne l’article édifiant trouvé ici : on nous raconte l’histoire des poulaillers bretons et l’origine de leur fortune.

On y apprend en substance que les patrons de la filière du poulet breton ont eux-mêmes organisé la mort de leur activité en rachetant à prix d’or une entreprise brésilienne spécialisée dans le poulet. Encore une histoire de plume dans l’oigne et de samba frénétique.

Ils sont admirables ces entrepreneurs français !

Ils organisent leur propre concurrence mondiale pour tirer profit des bas salaires des pays émergents dans lesquels ils s’installent puis demandent une prime compensatoire dite de restitution, censée corriger des conditions défavorables aux Européens par rapport aux… brésiliens !

760 millions d’euros tirés de la poche du contribuable français et européen en 10 ans seulement !!!

Ces mecs sont très forts : ils ont fait les poches des ouvriers qu’ils vont bientôt licencier et en guise de dédommagement, ils leur offrent un bonnet rouge pour défiler.

Vivement que le Point tire une édition en langue bretonne !