mardi 22 février 2022

Se tromper d'adversaire

 

L'autre fois j'entendais Maurice Szafran affirmer qu'avec JFK, ils avaient créé Marianne en réaction à ce qui s'est passé pendant les élections de 2002. 

Aujourd'hui avec Natacha aux manettes, je tombai presque de mon bidet de toilettes en regardant le teaser vidéo que la dame propose pour vendre la dernière édition de son torchon en papier glacé.

Sous l'intitulé : Qui sont les macronistes et pourquoi il en reste? Pas moins !

Elle se demande "qu'est-ce qui fait que les électeurs continuent à croire en lui, puisque les sondeurs le donnent toujours à 25%" malgré... 

Malgré quoi ?

Elle précise à deux reprises - pour ceux qui n'auront pas bien compris, cons ou malentendants - 25 % des électeurs,  et non pas 25 % des Français, hein... "ceux-là auraient gain de cause contre (silence éloquent) tous ceux qui ne partagent pas une vision aussi positive de la France". Histoire de déligitimer d'avance le vainqueur de la prochaine présidentielle.

Le journalisme d'opinion prend un sacré coup avec Natacha. 

La dame qui émarge dans plusieurs radios et télévisions, se répand en anti-macronisme primaire presque pavlovien de cette génération qui a vu élire un président plus jeune qu'elle et qui le déteste  déjà rien que pour ça. Je passe sur le ton très "Ah vous avez bien vu ma brave dame, ses revirements, et son bilan catastrophique !" Mais c'est de bonne guerre : les journalistes ne sont pas là pour cirer les souliers du président.

Mais là, ça confine un peu à la mauvaise foi populardière et criarde. 

Ensuite reprendre à son compte, l'idée qu'en France tout va mal et que les 25% qui adhèrent font partie de la France qui "va bien" c'est un peu limite de raisonnement. Le déclinisme n'est pas loin. 

Et oui Nat, il "reste" encore des macronistes comme moi, pourtant je ne vais pas si bien : locataire, vieille bagnole, rares vacances, au chômage la plupart du temps (et j'en passe). Macron est, depuis 2017, le meilleur candidat de la gauche et ça se confirme une nouvelle fois. On ne cesse de nous seriner que Macron : président centriste, européen convaincu et laïque serait un vulgaire populiste sournois dont le seul but serait de détruire son pays.

Minute papillon.

Alors, le bilan il peut être incomplet, imparfait. On a vu pire. Les revirements : oui quelques uns mais pas de quoi fouetter un chat. Globalement la gestion de l'épidémie fut convenable humainement, économiquement efficace. Francis Lalanne n'est pas maire de Paris. Les chiffres du chômage sont plutôt bons et les gens font la queue aux tire-fesses aux stations de ski ! Royal !  

La France va plutôt bien, nonobstant le discours défaitiste et triste de ces oppositions qui ont juré la perte de ce président depuis la proclamation de sa victoire en 2017. Pour constater qu'ils ont eu tort, il n' y a qu'à regarder où ils en sont aujourd'hui : guéguerres de clans, ralliements improbables, défections et boules puantes ! Pitoyables !

Contrairement à ce prétend Natacha et les éditorialistes, ceux qui voteront pour un second mandat représenteront "La France qui réfléchit bien" plutôt que "La France qui va bien".


8 commentaires:

  1. La dame en question doit aller très bien avec tout le fric qu'elle se fait en disant partout que tout va mal... Vendre de la misère est devenu un métier qui rapporte..

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  2. Tu es bien macroniste : dire dans la même phrase que tu es chômeur et n'a pas assez de vacances... ;-)

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  3. Le en même temps ? bah oui, être au chômage (souvent) ne veut pas dire ne rien faire non plus, mais ça ne suffit pas pour se taper des week-ends à tout va et des semaines à la mer. A mon âge, on a le droit le lever un peu le pied. Cela dit je me plains pas remarque... sauf peut-être de payer encore des loyers et de rouler dans une cariole fumante.

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  4. Dans un premier temps, les grenouilles coassent de bonheur parce qu'on leur a donné un roi…

    Cinq ans plus tard, les mêmes grenouilles, devenues un peu plus vieilles, coassent de frousse et d'indignation, à l'idée qu'on pourrait les priver de leur monarque adoré.

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    1. Non, je coasse (comme je veux d'abord) contre le langage utilisé par les penseurs éclairés qui mènent l'opinion. Qu'on nous prive de Macron, c'est très mal parti, mais pour le remplacer par qui ? On peut coasser un peu sérieusement bordel ! Les postures héroïques pour parader devant les foules c'est bien, mener les affaires sérieuses d'un pays c'est une autre affaire.

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  5. Moi, j'm'en fous : je suis un vieux crapaud pustuleux qui se contre-pignole de savoir qui fait semblant de gouverner la mare.

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    1. Ne soyez pas si dur avec vous-même. Les pustules, ce sera pour plus tard. Quant à se contre-pignoler, c'est pas donné à n'importe qui.

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