Les centres d'appel ont permis l'émergence une nouvelle lower-middle class dans les pays en voie de développement car ils disposent d'une main-d'oeuvre qualifiée et massivement dotée de diplômes universitaires. C'est ainsi que l'on a pu se rendre compte que les appels que nous faisions pour tenter de régler un problème de box, de connections ou d'abonnement à tout et n'importe quoi, aboutissaient fatalement quelque part au Maroc, Madagascar ou bien Maurice. Nous tombions alors dans les filets d'une mystérieuse Claire Blanchard doté d'un accent exotique fort charmant mais guère convaincante. Le côté machinal de la discussion agace un peu car Claire doit ab-so-lu-ment s'en tenir mot pour mot à l'argumentaire écrit pour elle et les autres membres de la famille Blanchard qui, fort opportunément, travaillent dans le même centre.
Cette conséquence logique de la mondialisation délocalisatrice, si préjudiciable pour l'emploi dans nos froides contrées, restera inoffensive tant qu'elle ne touche qu'à des services commerciaux qui peuvent se régler à distance. Qu'en sera t-il lorsque les services de l'état, si prompt en ce moment à vouloir faire des économies en éradiquant le fonctionnaire, trouveront l'idée géniale et se mettront à délocaliser les services vocaux à l'étranger ? Verra t-on nos chômeurs appeler un numéro qui les relieraient d'abord à une boîte vocale puis à une Claire Blanchard lointaine qui très courtoisement leur débiteraient son pénible laïus ? Ou bien, un contribuable demander des détails sur sa feuille d'impôts à un diplômé de la fac de science-éco de Tannanarive ?
Ou bien pire encore...
Vous avez demandé police-secours ... veuillez patienter. (Bip Biip Biiip...)
Le phénomène décrit par notre hôte n'est pas réservé qu'à nous Français.
RépondreSupprimerUn ami à moi qui est né à Bletchley en Angleterre, et y a vécu toute sa vie, a du, il y a de celà deux ans appeler sa banque (Barclays). Après avoir taper une vingtaine de numéro sur son téléphone pour être redirigé sur la bonne option de sa boite vocale, il trouve enfin une voix à qui adresser son problème de compte bancaire.
A ce point de mes ecrits, je dois préciser que Barclays a délocalisé ses services d'aide téléphonique en Inde (pays Anglophone).
Une jeune femme lui répond en anglais avec un accent hindou très poussé. Après plusieurs questions d'usage, elle lui demande où se trouve la branche de sa banque. Il lui répond bletchley.
Quelle ne fut pas sa surprise d'apprendre par cette employée de Barclays en inde, que Bletchley n'existait pas! Il lui dit qu'il y était né, qu'il y avait vécu toute sa vie, et qu'il était à la branche de barclays Blectchley depuis plus de 15 ans!
La jeune femme ne voulait rien savoir, lui disant que Blectchley n'existait pas, puisque la branche n'apparaissait pas sur son écran. Il épelât le nom de la ville à deux reprises, sans aucun succès. Il demandat à parler à un responsable, mais la personne lui disait que cela ne servirait à rien puisque la ville n'existait.
Après plus de vingt minutes à se quereller au téléphone, il raccrocha, et se rendit lui même dans la branche de Barclays à Bletchley, qui était bien toujours là, et a résolu son problème en trois minutes en parlant avec un conseiller.
Il n'oublia pas de mentionner à son conseiller que cette branche de la banque n'existait apparement pas.....
PS: Bletchley est une ville qui est en plus très connu en Angleterre, car c'est ici que les Anglais créèrent le premier ordinateur qui leur permit de décoder les machines Egnima qu'utilisait les UBoat Nazis durant la seconde guerre mondiale.
merci Chat pour cette anecdote sympathique.
RépondreSupprimerL'évocation de la machine Enigma, me rappelle ma lecture de la série de Franck et Vautrin " Boro photographe" La machine Enigma est au centre du tome IV. Excellente série.