mardi 16 novembre 2010

Le centre ou comment avoir le cul entre deux chaises.

Ils m'impressionneront toujours les hommes politiques qui viennent devant les micros pour dire et redire leur foi inébranlable en leur destinée historique. Des types qui ne voient pas leur futur autrement qu'en leader de la nation. A ce niveau là ce n'est plus de l'ambition, c'est de la prédestination mystique. 

Un psychanalyste de mes connaissances dirait qu'il présentent le profil caractéristique de l'enfant qui a manqué d'affection maternelle ou paternelle et qui s'est donné comme unique objectif de montrer à quel point il était méritant et capable. Le syndrome du fils parfait en somme.

Prenons l'exemple de Bayrou. Je l'écoutais ce matin sur Inter en me disant que certains ne se doutent vraiment de rien. Après la sévère branlée du MODEM lors des dernières régionales et la fuite de ses principaux lieutenants vers des cieux plus cléments ( Lepage, Lemaire etc...), le gus continue à débiter ses sempiternelles phrases comme quoi gnagna et gnagna pour aboutir au raisonnement suivant : personne d'autre que MOI n'est en mesure d'incarner un meilleur candidat pour la présidentielle dans n'importe quelle combinaison de son parti  avec d'autres. Il vante son indépendance d'esprit alors qu'il n'a plus personne qui le représente à l'assemblée (oui d'accord, il y a Lasalle) et il se prétend chef  légitime et naturel du centre juste parce qu'il veut épater papa , maman et Valéry Giscard d' Estaing.

Le centre est drôlement bousculé en ce moment après l'arrivée tambours et trompettes du soi-disant déçu du dernier remaniement. Je donnais mon point de vue sur le billet précédent sur le  rôle de Borloo en tant que sous-marin de l'Élysée pour torpiller toute velléités  de récupération du centre par Villepin, Morin, Ségolène, Cohn-Bendit et Bayrou . Ça fait beaucoup de prétendants pour un gâteau électoral des plus incertains.

Cette guerre du centre suppose qu'il y aurait un potentiel d'électeurs pouvant faire pencher la balance et il serait utile de se demander ce que veulent réellement ces électeurs tant convoités. 

Veulent-ils seulement la peau du président ? Ce qui n'est pas une caractéristique spécifique pour appartenir à un camp. Veulent-ils une politique plus sociale ? A ce moment-là ils devront naturellement se reporter sur le PS. Veulent-ils une politique qui épargnerait les classes moyennes ? Il rejoindraient donc les tenants de la droite sociale composante et alliée de l'UMP et tenue à la solidarité. Veulent-ils une politique sociale mâtinée de vert et de libéralisme ? Ils iraient plutôt grossir les rangs des écologistes.  

Tout cela mène à penser que le centre n'existe pas. C'est un phénomène qui résulte d'un mauvais marquage à droite et à gauche . A droite on tente d'agréger tout le monde, de l'extrême droite à la gauche libérale et on finit pas se fâcher avec tous. A gauche on maintient un flou artistique et on multiplie les têtes de listes de la gauche de la gauche aux socio-démo en passant par les écolos, et c'est le bordel.  Un embryon d'espoir de centre apparaît alors dans la vie politique française et permet à certains de recommencer à rêver. (comme Bayrou) .

Mais dès que les résultats tombent, le centre disparaît comme par magie. Il fait pshiiit et se dissout dans le camp victorieux. Moralité : les centristes aiment la soupe .

6 commentaires:

  1. Mais ça faut pas le dire à JFK hein ?...

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  2. Si je peux me permettre, je doute que Borloo soit un sous-marin, peut être une épave, plutôt...

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  3. Le député Lassalle ? le seul député qui fait la greve de la faim mais qui ne repond pas à ses électeurs qui crèvent de faim !

    http://corto74.unblog.fr/2009/08/09/depute-lassalle-folie-passagere/

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  4. Nicolas, mon côté péremptoire peut-être ?

    Courtial, JFK jean François Kopé ?
    non, Kahn !!! Jamais pu le situer!

    MHPA, les centristes doivent se méfier de son côté brouillon et de son sourire narquois, c'est un requin, il va les empailler et les accrocher dans la salle des trophées de NS en 2012.

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  5. Corto, zarbi ce mec, il traite sa femme de cochonne et il chante dans l'hémicycle. Le MODEM c'est "vol au dessus d'un nid de coucou". Normal qu'il soit le dernier à rester avec Bayrou.

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