Carlier se zemmourise.

Oui je l'avoue, moi aussi j'écoutais Carlier quand il faisait ses chroniques sur Inter et je le trouvais pertinent et drôle, jusqu'à ce jour où il perdit tous ses moyens devant Bernadette Chirac en lui proposant le plus sérieusement du monde son aide pour ramasser les pièces jaunes. Mais quelle mouche l'a piqué ! Après avoir nous avoir régalé sur le chignon, le sac à main, les tailleurs Chanel deuxième main, la morgue et le grand dadais à sa maman de l'ex-première dame, le type se met à faire carpette et renifler les vieilles culottes des gerces de droite.

Là je viens de finir d'écouter un billet qu'il a fait sur Europe 1, la radio cholestérol (qui stocke tous les has been de la planète média)  et je suis resté cloué par la violence de ses propos au sujet de Sophia Aram et de son billet sur les "Cons qui votent FN" . Sans aucun recul professionnel, il charge la jeune femme en croyant fin et pertinent de la comparer à Guillon, sans doute dans l'espoir de recevoir de ce dernier une bénédiction qui lui permettrait un retour en grâce chez les vrais méchants et drôles. Mais c'est raté.

Il commence son cirque en évoquant son ami et géant de la pensée contemporaine Laurent Cabrol qui officie dans le non moins renommé journal France-soir, le journal de l'élite des zincs et du cheval réunis. Dans son introduction, il se contente juste de comparer les électeurs du fn à des mecs en manque de caresses qui vont aux putes. Donc si je comprends bien, Guy donne raison aux types qui vont aux putes car leurs légitimes ne leur ont pas prodigué l'attention qu'ils méritaient d'une part, et refuse qu'on les appelle  gros cons d'autre part. Implicitement, il compare le parti d'extrême droite à une maison close où l'on viendrait se soulager les couilles.

La conclusion de son billet lui est inspirée par un courrier de ses lectrices, prétendument passée de gauche à extrême droite,  qui trouve qu'il y a trop de Moulouds agressifs dans les trains de banlieue. Guy, compréhensif et bonne âme décrit la dame comme instruite et émancipée et conclut qu'il n' y a pas que des gros cons qui décident de voter fn et qui, accessoirement, lui écrivent. Tant mieux pour lui.

A force de côtoyer les beaufs, Guy a fini par attraper le syndrome de Stockholm et il a pris fait et cause pour eux. Même si Sophia Aram a pu choquer quelques beaux esprits compatissants, il n'en demeure pas moins qu'elle a fait son métier de chroniqueuse comique et qu'on ne peut pas lui en vouloir pour cela. Je suis clairement d'accord avec elle sur le fait qu'il ne faille en aucune manière justifier le vote fn par la colère ou la déception. 

Rien ne justifie l'aveuglement. 

Ça sent le gaz.

Ce qu'il y a fantastique dans le doux monde du libéralisme c'est la notion de concurrence et les mythes qu'elle charrie pour amadouer le peuple. Presque élevée au rang suprême de service public, la concurrence n'a cessé de nous être présentée comme la panacée, le remède infaillible contre cette maladie dégénérative qui atteint nos comptes en banques : la baisse constante de notre pouvoir d'achat.

Donc faire entrer la concurrence sur le marché ferait baisser les prix. C'est sur ce socle de pensée que les crânes d'œufs des commissions européennes (les grosses), avec l'aide des partis populaires PPE (regroupement des partis de droite) légifèrent sans débander pour déreglementer  et obliger les pays à ouvrir leurs domaines stratégiques comme les communications,  les transports, l'énergie, la poste etc. Ainsi les anciens monopoles régaliens des états se trouvent soumis aux règles du marché qui ne reconnait qu'une seule et unique loi, celle de la rentabilité et il compte bien le prouver à chaque petite signature, à chaque main levée lors d'un vote et à chaque petit apéro champagne petits fours dans les salons privés, à l'abri des regards.

Seulement voilà, il se trouve qu'en préparation de l'entrée de fournisseurs privés de gaz dans le circuit  de distribution français, donc de la concurrence,  GDF augmente ses tarifs de façon éhontée. Bien sur on nous explique que c'est dû au prix du pétrole, que notre m3 est le moins cher d'Europe et d'autres fariboles du genre. La réalité est simple : GDF devra vendre son m3 dans une fourchette acceptable par rapport à ses futurs concurrents. Elle leur livrera des m3 sur lesquels elle devra en toute logique prendre de la marge. Cela s'appelle dans le jargon ne pas faire de distorsion à la concurrence. C'est un peu pour cela que tous les prix que vous payez sont à peu près identiques quelque soient les fournisseurs : internet, téléphonie, l'électricité, assurances, pâtes et smartphones.

Parfois, certaines sociétés sont soupçonnées d'entente sur les prix comme dernièrement les opérateurs téléphoniques mais l'affaire aurait fait long feu et est retombée faute de soutien médiatique et juridique. Pour les premiers, les principaux annonceurs ont menacé d'aller voir ailleurs pour les seconds, toujours la réticence obstinée des pouvoirs publics de légiférer dans le sens de class-actions à l'américaine. Les boites qui ont fraudé ont été quittes en payant une amende ridicule et ont recommencé leur manège. Demandez à vos voisins combien leur coute la minute de conversation sur le portable et comparez !

Le mythe de la concurrence qui fait baisser les prix a vécu. L'arrivée d'opérateurs privé du gaz est annoncée tambours et trompettes par une augmentation de 20% cette année et 20 autres pour les cinq prochaines années.Je rappelle que l'exploitation du gaz de schiste américain va permettre aux US de s'affranchir d'environ 20% de leur dépendance extérieure au gaz naturel faisant baisser en cela la demande mondiale de manière drastique. (je suis contre la production de ce gaz de toutes façons)

Malgré cela G. Mestrallet continue à demander des augmentations des tarifs à l'état tout en rêvant de Dolce Vita avec ses stocks options. Finalement les libéraux c'est un peu comme les communistes : ils veulent mettre tout le monde au même niveau, même les profits des grandes compagnies. Sauf que eux le font au détriment de l'état et de la société.

Résultat des cantonales.

Les mots me manquent et un seul geste me vient à l'esprit pour représenter ce qui vient d'arriver à la droite. 

Mettons nous d'accord, je ne suis pas un homme politique donc je ne vais pas m'embarrasser des formules du genre : faut rester humble devant les résultats, il ne faut pas oublier l'abstention record...

Je vous le dis tout net :  le droite s'est encore pris une volée mémorable,  même avec les additions improbables de Claude Guéant et malgré les petites vomissures de l'entre-deux tours du ministre de l'intérieur.

Le fn est resté stable à 11 ou 12%  aussi, malgré les efforts de Patrick Buisson (ancien d'occident et patron de Minute le torchon d'extrême droite) devenu depuis, conseiller du président de la république française. Ce Patrick aura vraiment tout foiré : deux sièges de conseillers obtenus malgré tout le battage médiatique mis gracieusement à sa disposition par la république.

L'UMP bat de l'aile et son patron continue à piquer du nez. Même sa petite guerre lui file entre les pattes, il en perd le contrôle et les bénéfices électoraux  attendus. Sauf peut-être à Bengazi, le seul endroit au monde où l'on scande son nom . 

Eh bien messieurs, on est prêt à vous le céder... et pour pas un rond ! Non, ne nous remerciez pas ! Faut dire qu'à force d'avoir fréquenté et fait ami-ami avec votre ancien taulier  il n'aura aucune difficulté à s'intégrer et devenir le nouveau prince des sables. 

Dommage qu'il faille attendre encore un an !

La génération poker.

Le poker est devenu la nouvelle mode chez les 25-35 ans. Un soir assez tard, j'ai zappé sur une chaîne qui montrait un tournoi de ce jeu de cartes et il faut dire que je suis resté assez perplexe devant le spectacle. D'abord, il faut admettre qu'au niveau de la production, ils y mettent les moyens, jugez plutôt : ambiance feutrée, harmonie de couleurs et musique de fond. Ils vous mettent dans un environnement visuel proche des séries américaines à la mode (enquêtes policières à Miami) . 

Les jeunes joueurs se fabriquent "une tronche" comme on dit dans le cinéma. Ils s'efforcent de se donner une contenance soit derrière des lunettes noires soit derrière un visage qu'ils croient vierge de toute expression (ce qui n'est pas tout à fait faux, comme semblait me le dire la tête de veau posée sur l'étal de mon boucher hier matin) . Bref, ils jouent aux cadors, aux affranchis, à ceux à qui on ne la fait pas. Les mises avaient l'air assez substantielles et ont poussé  le prof vacataire smicard que je suis à se poser des questions du genre : putain, mais comment avec ces tronches d'anciens échecs scolaires  ils trouvent tout ce pognon ?

La réponse ne tarde pas à m'apparaître de façon fulgurante : le fait d'avoir du pognon  n'a rien avoir avoir ton niveau d'études. Regarde autour de toi, regarde les hommes politiques (pas ceux-là, ceux qui ont réussi) regarde les hommes d'affaires,  les chanteurs, les footballeurs. Mais passons.

Les prémices de cette mode commençaient à m'apparaître subrepticement et par petits flashes. D'abord par les films de joueurs. Ces héros mi-escrocs mais portant beau, costume sombre, chemise ouverte sans cravate, barbe de trois jours et gueule de bois de même durée. Le personnage type à qui tous les trentenaires célibataires de l'hexagone affublés tendrement d' un prénom américain par une mère oisive aimant les feux de l'amour et les séries à 1044 épisodes, voudraient s'identifier. Seulement eux sont célibataires sans le choisir vraiment, ils ne sont pas New-yorkais malgré un patronyme trompeur et en lieu et place de casino de luxe, ils n'ont que le petit PC avec connexion ADSL sur le petit bureau conforama dans leur F2 pour vivre leur fantasme en jouant en ligne pour le plus grand bonheur des copains du président qui se sont partagés le gâteau des jeux d'argent sur internet. 

Et les yeux pour pleurer.

Puis ensuite il y eut les chanteurs à minettes qui font l'éloge du poker dans leurs vidéo-clips où l'on voit une bande de copains d'enfance faire la tournée des grands ducs "cigarette, whisky et petites pépées". La belle vie quoi ! Puis l'explosion arriva avec les chaînes cablées, la TNT et surtout Nicolas S. C'est dans la mouvance Blingbling que la tendance se confirme ( tous les sociologues de gauche vous le diront ) argent facile, montres couteuses, nanas de luxe, yachts, weekend de rêve dans les palais royaux, avions privés...comment avec tout ça voulez-vous que la machine à rêve ne se mette pas en branle ?

Un type qui voulait faire gagner plus en travaillant plus a mis des paquets de gens au chômage. Il voulait mettre la valeur travail au cœur de la société, il exonère les frais de succession et gave les héritiers et libéralise sauvagement les jeux en ligne,  la boucle est bouclée. Il fournit à ses copains milliardaires le droit de faire entrer des bandits manchots dans les foyers des chômeurs qu'il a fabriqué et qui voulant s'en sortir, tentent leur chance au jeu. Fatalement perdants, ils se mettent en colère et ne trouvent plus de Nutella dans la cuisine.

Note de l'auteur : ce billet n'est nullement stigmatisant envers une partie de la population française. De plus j'ai rien personnellement contre la tête de veau.

Je réponds au tag de l'ami Coucou sur une chaîne improbable lancée par Nicolas et certainement inspirée par le diable lui-même.  A savoir comment je me sens dans mon blog et en suis-je satisfait. Oui car je ne vois pas comment je pourrais vous faire partager mes profondes réflexions sans cette page ni comment à l'allumage de ma bécane chaque matin, la première chose que je lis c'est ma blogroll (bien avant les mails et les news). Je sais que je ne remercie pas assez les personnes qui passent ici mais sachez que vos intrusions dans mon espace ainsi que tous les links que vous y faites sont grandement appréciés.

Jean Luc Ronchonchon.

Malgré le titre un peu moqueur, je dois dire que j'aime bien Mélenchon. C'est un type qui tient des propos toujours bien argumentés qui font de lui quelqu'un de cultivé et connaissant bien ses dossiers. De plus, il donne l'air d'être quelqu'un avec qui je boirais quelques canons bien volontiers tellement il doit être sympa dans la vraie vie.

Ces derniers temps, il a un peu fait  le beuze médiatique avec l'histoire du petit masturbateur qui est venu l'emmerder avec ses questions stupides lors d'une manif (je crois) et s'est proprement fait piéger.  Depuis, on lui a collé un étiquette de type irascible et coléreux n'aimant pas les journalistes. Même ce réac de Plantu a cru bon le comparer avec la fille du pen et on l'a planté dans le décor politique français comme un populiste et un irresponsable.

Depuis, Jean Luc refait parler de lui en creux, à l'occasion des cantonales en n'apparaissant pas sur la photo de l'entre deux tours avec la leader socialiste, celle d'EELV et le patron du PCF pourtant son allié officiel. Je pense qu'il a raté ici une bonne occasion de montrer son aptitude à jouer en équipe et se refaire la raie sur le côté. Je dis cela car j'ai toujours plaidé pour la mise en commun des forces de gauche pour arriver à battre ces clampins de l'UMP avec leurs pousse-mégots du FN.

Surtout que son alibi pour ne pas venir sur la péniche (qui n'est pas un gros mot en portugais) ne tient pas trop la route vu que le NPA s'est essoufflé méchamment et ne présente que des nano-résultats électoraux. Non, franchement, puisqu'il appelle au rassemblement autour du candidat de la gauche au second tour, pourquoi ne pas envisager d'apparaître avec ses partenaires naturels  sur la photo ?

Depuis son histoire avec le petit con, Jean Luc ferait bien de se débarrasser de cette image catastrophique qui lui colle au pattes comme un étron avec lequel il semblerait s'accommoder. J'ai l'impression qu'il se sert  un peu de ce côté cador, la bouche fielleuse et l'air menaçant. Il ne devrait pas car cela pourrait devenir lassant à la longue déjà que les journalistes qui l'interviewent le mettent en situation et organisent l'entretien de façon à ce qu'il sorte de ses gonds. L'on finit par attendre qu'il fasse le spectacle au lieu d'écouter ce qu'il dit et c'est bien dommage.

Son copain Besancenot malgré toute la sympathie qu'il peut susciter, a fini par lasser tellement il était attendu lors de ses interventions. Il ratait les rares occasions médiatiques qui lui étaient offertes en déballant avec célérité et sans distinction ni nuance un argumentaire répétitif à en devenir creux. Il faisait exactement ce qu'on attendait de lui et entrait dans le personnage que lui ont taillé des médias bien malveillants à son égard. Il s'est laissé piéger.

Je ne crois pas qu'il faille ainsi continuer à mâcher ses rancœurs vis-à-vis de ses anciens camarades du PS et moquer M. Aubry en la comparant à une mante religieuse et ce devant les médias et en pleine campagne électorale. Faudrait peut-être digérer toute cette histoire personnelle une bonne fois pour toutes et mobiliser son énergie et son temps pour continuer à battre l'UMP au lieu de se donner en spectacle et faire bander tout le staff rue de la Boëtie avec sa vanne à deux sous.

Non Jean Luc, tu n'étais pas obligé.

Merde, y a plus de Nutella, je vais voter FN alors !

Qu'il est beau de voir les rois de la communication à l'œuvre ! Après avoir fait exploser le microcosme avec un sondage pré-cantonal aux petits oignons pour le fn et nous le mettre en bouche, ils ont jeté toutes leurs forces pour orienter nos regards sur les résultats soi-disant en hausse de ce parti. Je dis soi-disant car il est incontestable que ce parti est bien loin de faire des résultats extraordinaires : à peine 2 ou 3% de plus que d'habitude.

Oui ami, là où tu devrais voir un défaite pitoyable de l'UMP on ne te montre que les courbes électorales du front. Là où tu croyais voir une vraie victoire de la gauche on ne te montre que des radio-trottoirs où des gens disent qu'ils ont voté pour Marine "parce qu'il y du chômage et pis y en marre" .

Ce qu'on évite soigneusement de t'expliquer c'est pourquoi les candidats du fn ne tiennent presque pas meetings dans les villes et villages. On ne te dit pas non plus pour quelles raisons sur la plupart des affiches de  campagne ne figure que le portrait de l'adjudante en chef et que dans la plupart des cas, les gens ont voté sans trop savoir pour qui. En fait personne n'a les mots pour t'expliquer pourquoi l'électeur de droite lambda a voulu sanctionner le parti majoritaire et a préféré voter pour le fn .

La seule question qui revient dans la bouche des commentateurs est de savoir si le front national est devenu un parti fréquentable. Est-ce qu'il le devient parce que les suffrages lui sont un peu plus favorables, ou bien pour permettre au ministre de l'intérieur d'additionner (encore) ses voix pour cacher la déculottée de son propre parti. Le fn n'est pas plus fréquentable qu'hier et n'a pas de meilleures idées ni meilleure idéologie. Le parti qui est désormais devenu infréquentable c'est bien l'UMP, une bonne partie des députés de la majorité vous le diront. Ils pensent de plus en plus à virer l'encombrant et ses sbires.

 

Les politiciens sont conseillés par les mêmes communicants qui trouvent les slogans pour vendre les yaourts et les boîtes de cassoulet, c'est des produits. Une publicité martelée finit par entrer par tous les orifices béants du spectateur passif et surmené, il suffira juste de lui chanter la bonne chanson au moment fatidique où il sera face au produit  dans les rayons de ce supermarché de cons.

En ce qui me concerne les deux uniques conclusions qu'il faut tirer de ce premier tour :

1/ La droite a perdu.

2/ La gauche a gagné 

Le reste n'est que de la com' et de la manipulation.

Le médiator de la république.

Une espèce d'atavisme inexplicable me pousse à allumer Inter chaque matin ( je ne me sens pas assez fini intellectuellement pour écouter Culture, mais à force de côtoyer certains blogueurs, ça finira peut-être par m'arriver)  et donc entre deux spots publicitaires, l'un pour vous encourager à prendre une mutuelle et l'autre à vous faire dépister le cancer du trou du cul, je tombe sur Jean Paul Delevoye qui vient nous faire une synthèse du rapport du médiateur de la république. 

Que dire ?

Cet ancien de l'industrie agro-alimentaire, passé ministre de la fonction publique sous Raffarin (l'inoubliable premier ministre des routes droites) vient expliquer doctement que la majorité des citoyens se sent abandonnée des pouvoirs publics et voit se retreindre de jour en jour son accès aux services du même nom. Dans un style rédaction de CM2, ce monsieur bien brave ( comme on dit  par chez nous )  vient dénoncer la désertification médicale, la distance qu'il faut dorénavant parcourir pour obtenir que la justice règle vos problèmes et d'autres joyeusetés du genre.

L'interviewer n'a pas manqué de lui signaler à juste titre que son rapport dénonçait les conséquences attendues des politiques d'économie budgétaire dans les appareils d'état ainsi que les multiples déceptions qu'ont occasionné les promesses non tenues du candidat-président du parti dont il est lui-même issu. Mais Jean Paul qui n'a pas qu'une seule division dans la tête répond tout-à-trac qu'il s'agissait des conséquences d'une politique menée par tous les bords politiques. Il n'hésita pas à mettre dos-à-dos la gauche et la droite et à aucun moment n'a reconnu la faillite de ses copains au pouvoir depuis dix ans.

Delevoye est un coupe-faim politique. Il proclame sa neutralité (avec une carte UMP à jour de cotisation dans la poche) et se contente de dénoncer en évitant soigneusement de nommer ceux qui creusent le fossé entre la république et les gens. Il fait un diagnostic de l'état de la société française sans apporter la moindre solution de rechange. 

Volontairement ou pas, le gugusse tient le  discours du tous pourris,  préférant  tout jeter par dessus bord  plutôt que d'admettre les errements de son camp.  UMP ou la politique de la terre brulée ?

Sans étiquette.

Le parti présidentiel se prend une jolie veste à l'occasion du premier tour de cantonales. Cela confirme l'urgence pour la droite de changer de canasson vite fait sous peine de se voir annexer par le parti d'extrême droite. 

Les candidats de L'UMP aux cantonales se sont dilués dans une fade bouillasse de "sans étiquette" afin de brouiller les pistes et perdre leur électorat : mission accomplie. A force de se dire sans étiquette, ils finiront sans électeurs.

Dorénavant le FN fait jeu égal avec l'UMP et les deux partis font vases communicants. Copé confirme en appelant ses électeurs à ne pas voter pour le PS en cas de duel avec le FN. 

Reste à savoir si les gens suivront les consignes, ce qui n'est pas du tout acquis vu la côte d'amour du taulier.

Les résultats du second tour laisseront clairement apparaître le schisme qui guette le parti de Toto 1er et le comptage des voix se fera surtout dans le sens de la transversale. Qui a dit que les cantonales comptaient pour du beurre ? Je pense qu'au contraire elle sont cruciales pour la droite ainsi que pour les courants qui la traversent. Chaque camp va compter ses effectifs et la bataille sera sanglante sans aucun doute. Bon courage et bonne bourre les gars !

Pendant ce temps le ministre de l'intérieur additionne les voix au lieu de faire simplement son travail en  rapportant officiellement les résultats. A force de vivre reclus dans un palais, ce type a oublié que nous étions en république. Nous vivons vraiment une triste époque ! 

Les chiottes de l'histoire.

Le Tartarin du Fouquet's dans un dernier soubresaut, voudrait graver son nom dans l'histoire en faisant entrer dans un conflit armé la France.

D'abord il faut dire qu'il n'a obtenu qu'un demi-acquiescement de la part des américains qui ont tenu à affirmer qu'ils étaient pour une intervention limitée et qu'ils n'étaient pas favorables à une réponse militaire. L'armée US étant la seule à disposer de missiles capables de détruire les radars anti-aériens sophistiqués de Kadafi, a réussi à les mettre hors-combat pour permettre l'intervention des français. Sur ce, Obama s'est quand même rendu comme prévu au Brésil laissant entendre que son pays ne prendrait pas le leadership de ce qui s'apparente à une mascarade.

Ensuite, on remarquera que l'accord de la ligue arabe, institution connue pour sa faible influence,  n'a donné lieu à aucun soutien militaire de pays arabes. En fait de soutien des pays arabes, il n'y avait que le Qatar qui promettait de prendre part aux combats et qu'on attend toujours. Pourtant ce n'est l'armement qui manque dans ces pays. Tout le monde connaît l'amour des  richissimes bédouins pour les sacs Vuitton, les bagnoles de luxe et les défilés militaires.

Lorsqu'on observe la carte des pays qui effectivement ont proposé un appui armé on voit : la Belgique, la Hollande, le Danemark, la Lituanie (?) et l'Angleterre . Pour le reste il ne s'agit que d'aide logistique. La photo des coalisés était belle et on avait l'impression qu'il y avait du monde. Dommage ! 

Manquaient quand même la Russie et la Chine qui malgré une abstention à l'ONU, ont tenu à dire qu'ils avaient de sérieuses réserves sur l'opération. Enfin,  absent de taille: l'OTAN décide de ne pas se mouiller (Mongénéral se retourne encore dans le caveau familial)

Autan dire qu'il n'y a que la volonté d'un seul homme et rien derrière.

Les médias n'émettent absolument aucun doute sur la pertinence de cette guerre, qu'ils appellent pudiquement "frappes aériennes". Les représentants de la nation n'ont pas eu droit au chapitre. Je rappelle que la république française est dotée d'une assemblée nationale représentative, d'un sénat et d'une opposition. Dans les autres pays, USA et GB les militaires ne tirent pas une seule balle sans discussion préalable et accord avec leurs parlements.

Avoir de la compassion vis-à-vis des citoyens libyens qui veulent la démocratie et la liberté c'est une bonne chose mais une fois qu'on a dit cela, on fait quoi ? 

La résolution des nations unies exclut toute intervention terrestre et Kadafi le sait très bien. Il faudra soit aller jusqu'au bout et encourir les énormes risques géopolitiques et militaires consécutifs, soit négocier avec le patron de Tripoli encore. On ne peut pas dérouler le tapis rouge à des tyrans reconnus mondialement et les armer jusqu'aux dents et vouloir en même temps le bonheur de leurs peuples. Ce n'est pas la bonne méthode.

Ce sont juste les dernières cartouches d'un président qui n'hésite pas à utiliser "du gros rouge qui tâche" comme il l'admet lui-même pour remonter sa courbe de popularité, il n' y a rien d'autre derrière, ni compassion ni droits de l'homme ni désir de démocratie ni même un plan concerté pour faire sortir Kadafi du pays. 

Il inscrira son nom dans les murs crasseux des chiottes de l'histoire.

Par ici la bonne soupe.

Finalement pas besoin de se ruiner le portefeuille national en payant des salaires mirobolants à de conseillers bac + 12 et des heures de piges ruineuses aux stratèges en communication.  Nul ne peut lutter contre le bon sens populaire et la sagesse des anciens. 

Une bonne petite guerre, y a que ça de bon ma brave petite dame !

La France revendique le commandement des forces militaires qui iront bombarder la Libye.

Les deux amis d'enfance ont finalement décidé d'en découdre. Pourtant ils s'entendaient tellement bien jusqu'à récemment. Les observateurs politiques les plus fins leur avaient trouvé tant de points communs : le désir d'être aimés et adulés par le peuple, un sens aigu du commerce, un égocentrisme phénoménal, un attrait pour les amazones, un autoritarisme affirmé et une volonté inébranlable de vouloir tout contrôler. 

Si l'on ajoute à cela la forfanterie et un sens inné du baratin et des retournements inattendus on dirait qu'ils étaient faits pour s'aimer d'amour.

Mais il se trouve que  l'un et l'autre se situent au fond du trou question popularité.  Le premier se fait houspiller par son peuple pour cause de voisinage bruyant et le second pour avoir laissé la combinaison du coffre au voleurs. 

Le premier remontera sur le podium lorsque les bombardements ciblés feront les premières victimes civiles et redeviendra le héros d'une nation. Le second, après avoir fait douter ses détracteurs sur ses intentions, finira par les rallier à sa cause et verra sa côte grimper en flèche. On dit même qu'il serait réélu.

Je ne crois pas une seconde en la sincérité d'une attaque sur la Libye pour soi-disant aider à y établir la démocratie. Si les autres ont réussi à dégommer leurs dictateurs sans trop de heurts, c'est parce qu'ils avaient bénéficié d'un soutien rapide et puissant au niveau diplomatique et cela n'a pas été le cas pour la Libye.  

Les dictateurs du monde entier doivent faire dans leur froc de voir enfin se dessiner en France une union sacrée autour du président. Vous hésitez ? Ça tombe bien, on a besoin de vous !

Le doute m'habite.

Le bureau politique du parti présidentiel a arrêté «unanimement», mercredi, sa ligne: «pas d’alliance avec le FN» mais pas non plus de «front républicain», si jamais l’UMP était éliminée, dans certains cantons, dès le premier tour.

La droite dite républicaine va bientôt se retrouver au pied du mur et devra clairement prendre position et dire si oui ou non elle acceptera de se faire phagocyter par le FN et laisser les nouveaux leaders de l'UMP continuer leur danse du ventre à l'extrême droite. Elle devra assez vite proposer un candidat issu de ses rangs pour concurrencer celle du petit nabab et le faire tomber de son socle.

Si déjà pour les cantonales, Copé tergiverse et ne veut pas entendre parler de front républicain, qu'en sera t-il pour les présidentielles en 2012 ?

Pourtant des personnalités de premier plan ont déclaré qu'elles n'auront aucun état d'âme pour voter contre le candidat d'extrême droite. Ajouter à cela les pauvres déclarations du ministre de l'intérieur et vous avez au final un parti de droite dans lequel se joue "règlements de comptes à ok corral".

Une sourde bataille fait rage entre ceux qui pensent qu'à la prochaine grande échéance il faudra clairement proposer une coalition avec les fachos et ceux qui continuent à cultiver le mythe de la droite gaulliste républicaine et sociale.

La gauche est prévenue, il n'est pas question pour l'UMP d'appeler à voter républicain comme le PS l'avait fait sans hésitation pour faire élire Chirac en 2002.

La messe est dite.

Le bal des cocus.

Le conseiller technique à l'intégration, Abderrahmane Dahmane a été congédié fort brutalement par son employeur suite à des critiques qu'il avait formulées l'encontre de Copé sur la tenue d'un débat sur l'islam . Il explique son parcours à l'UMP et fait état de son amertume dans un édifiant article.

– Ou il prend la décision d’arrêter ce débat ou alors il fait de moi un ennemi implacable. Il n’aura pas une demi-voix des musulmans.

Étrange personnage que ce Dahmane qui se prétend dépositaire du vote des musulmans de France. Il s'autoproclame commandeur des croyants de pacotille et ennemi implacable de son ancien patron. Pourtant il admet lui-même avoir été appelé à la rescousse lors de la campagne de 2007, puis dernièrement pour préparer celle de 2012. Il ne nous dit pas si entre-temps il a obtenu des avancées en matière "d'intégration" . Pour le moment toujours rien de visible sinon un calamiteux passage de Rachida Dati à la justice. Maigre résultat quand même.

Je ne peux pas laisser ma communauté se faire insulter de la sorte ! 

Curieuse cette notion de communauté dans la bouche d'un ex-conseiller du président d'un pays dont la politique d'intégration est fondamentalement opposée à tout communautarisme. Là, il faut qu'on m'explique !

Délicieux encore cet autre entretien où l'on apprend que :  Jusqu’à maintenant Nicolas Sarkozy a toujours respecté la diversité en nommant des préfets, des sous-préfets, des diplomates et des ministres issus de la diversité. 

J'ai tenté de retrouver ces préfets et ces diplomates issus de la diversité sans grand succès. Par contre j'ai cherché (un peu) le sens de ce mot qu'on entend souvent dans la bouche des politiques et qui sert à désigner un groupe qui ne possède pas les caractéristiques du modèle type du français tel qu'il est représenté dans l'imaginaire collectif. 

(Toute cette dernière phrase n'est que précaution oratoire pour dire finalement que "la diversité" c'est les noirs, les arabes et les asiatiques)

La diversité : c'est l'état de ce qui est divers et différent. Synonymes : pluralité, variété. 

Monsieur Dahmane aura beau gesticuler, il n'est pas propriétaire du vote musulman, si tant est qu'il en existe un en France. Il ne doit s'en prendre qu'à lui-même pour avoir servi de caution à un parti et un président qui n'ont jamais caché leurs penchants droitiers. Il leur a servi la soupe et entériné le principe de diversité qui est contraire à l'esprit de la république. 

Il est simplement en colère car il a compris qu'il a été instrumentalisé par son champion.

  

Comme tous les autres.

A la guerre comme à la guerre.

Areva a fait évacuer tout ses personnels de la zone de Fukushima et s'apprête à rapatrier ses employés en France.

La patronne de cette entreprise stratégique pour l'économie française est accourue à la télévision pour dire qu'il n' y avait pas de quoi s'affoler sur la situation et qu'il ne fallait pas "instrumentaliser" les événements et rouvrir le débat du nucléaire en France. 

Je rejoins les camarades sur le fait qu'il faut justement qu'on en parle et que des décisions fortes soient prises dans ce domaine en France à l'instar de ce qui se passe dans le reste de l'Europe. A moins que nos dirigeants se croient plus intelligents que la moyenne et qu'ils considèrent l'opinion publique française plus con que les autres.

En même temps, il est plus facile de prétendre qu'il n y a pas de risques lorsque l'on sait qu'il nous est plus facile de fuir. Ceux qui parlent, sont ceux qui sont assurés de sauver leur peau en cas de péril grave en Europe et Areva le prouve avec ce sauve qui peut. Pourquoi ne pas rester et faire profiter les japonais du savoir faire français en la matière ?

Où fuiront les japonais désormais ? Et nous on ferait quoi ? Où fuirions-nous ? Qui nous rapatriera et où ?

C'est un peu comme à la guerre : l'espérance de vie d'un officier , resté à l'arrière, est bien plus longue que celle du troufion de base.

I-télé et les frères grincheux.

Pour être au courant de ce qui se passe au Japon,  je  regarde les chaînes d'information continue et j'ai découvert le monde fabuleux de i-télé. Faut dire que cette chaîne appartenant au groupe canal + aurait dû s'appeler chaîne de publicité continue tellement c'est les programmes d'info qui entrecoupent les longues plages de spots publicitaires et non le contraire. C'est normal, faut bien vivre .

Par contre j'ai été stupéfait de découvrir que Menard et Zemmour,   les deux vilains petits canards de la nouvelle droite y tenaient salon et avaient leur rond serviette dans deux émissions : "Menard sans interdit" pour le premier et "ça se dispute" pour le second. Que dire !

Ces deux-là sont frères à ne pas douter. Élevés tous deux dans le mythe de la terre perdue (Algérie française) et ayant tété aux mamelles de la droite réactionnaire le lait acide de la haine du gauchiste, ils sont devenus les plus fidèles zélateurs du sarkozysme triomphant (à 30% d'opinions favorables) .

A longueur d'émission, ils sont dans la contradiction de leurs interlocuteurs. Ayant un avis d'expert en tout et sur tout, ils assènent leurs vérités avec une voix qui porte haut et des jugulaires tendues dans un fracas verbal proche de l'invective. Du genre à t'apporter des arguments infaillibles sur un truc aujourd'hui, et te persuader du contraire le lendemain avec la même force tout en te faisant passer pour un débile ignorant.

Ils se déchaînent plus particulièrement  sur les questions passionnelles et affichent des positions ostensiblement droitières sur la peine de mort, la délinquance, l'homosexualité, l'immigration, le racisme. Il sont devenus les fers de lance intellectuels de la droite décomplexée qui pourrit le climat de ce pays. Ils sont les instruments d'une classe politique faible et incompétente, incapable de proposer à la société la moindre perspective de progrès et de renouvellement. Un avenir ressemblant effroyablement à celui de papa et maman. 

Bref  Zemmour et Menard me fatiguent, ils deviennent des clowns pathétiques et déprimants à mouliner ainsi leur rancœurs et une héritage mal digéré. 

Je crois que je vais attendre les JT  habituels de 20h pour voir les dernières images d'actualité.

Le 5ème élément.

Il faut croire que notre président ne lit pas les journaux, n'écoute pas les radios ni ne regarde les télés car il est bien le seul à ignorer que la France s'est dotée d'un ministre des affaires étrangères de toute première bourre après MAM. Le meilleur d'entre-eux, le hyper ministre, le  brillantissime qui a pour mission de redorer le blason de la diplomatie française. 

Sinon comment expliquer la dernière boulette internationale de G1 et ses conséquences sur la crédibilité d'Alain Juppé ?

Le président a non-seulement préféré mettre en action le fabuleux et multi-entarté philosophe  pour redonner du souffle à sa politique Arabe (?) mais ce n'est pas le plus grave dans l'histoire : il a  également réussi à se mettre à dos l'ensemble des membres de l' Union Européenne et a surtout suscité la colère de Angela . 

Encore une fois, il a été bien conseillé le Nicolas (enfin, si je peux me permettre) . Sa sortie surprenante sur la reconnaissance du Conseil national de Transition libyen et les possibilités de frappes ciblées devait lui présenter un beau paquet d'avantages : 

- Reprendre la main d'une présidence du G20 essoufflée voire nulle.

- Apparaître en leader intransigeant et se donner des airs de faucon .

- Tenter d'effacer l'image catastrophique de la réception en grandes pompes de Kadafi à Paris .

- Tenter d'affaiblir l'Allemagne au niveau européen en créant un nouvel axe fort  avec le royaume uni au détriment de l'idée du "moteur" franco-allemand.

Bien tenté si ce n'est que, d'une part, personne n'a marché dans la combine guerrière à part Cameron qui a trouvé en notre président ce que Blair avait trouvé en W.Bush : un bon maimaître à son caniche. 

D'autre part la reconnaissance du CNT libyen n'est pas entièrement acquise par l'UE tant la décision unilatérale et prise dans le secret des cabinets a été ressentie comme désinvolte et méprisante par les pays membres. Ceci causera fatalement un effet inverse et jouera en défaveur de la cause des libyens. Ils se met à dos (encore) les leaders européens et affaiblit les instances sensées parler au nom de l'UE d'une seule voix. Bref il  est bien loin de faire avancer l'Europe et donner de la force à sa diplomatie internationale.

Le pire dans tout cela c'est le mépris affiché pour le premier partenaire européen de la France. Il est vrai qu'à force de lui rappeler que les allemands malgré la crise, continuent à faire mieux que la France dans les domaines économiques et industriels, il a fini par craquer et se détourner du modèle allemand, bien moins à sa portée que celui, catastrophique du Royaume-Uni. On a les partenaires qu'on mérite.

Et les conseillers aussi.

Pour finir, le tsunami vient (malheureusement pour le peuple japonais) de balayer toute cette vaine agitation présidentielle et la reléguer à son vrai niveau : le négligeable . Faut jamais se battre contre les éléments.

Papillon de nuit.

On a tendance à croire parfois que les hommes de l'ombre, les éminences grises, les conseillers occultes sont des personnages hors-normes. Des êtres fantastiques dont l'invisibilité  confère une incroyable intelligence et des  pouvoirs extraordinaires. 

Ils détiennent un pouvoir immense car c'est eux qui  déterminent les grandes orientations de la politique du chef de l'état et lui fixent les objectifs à atteindre. Malgré ce poids, leur situation les prive systématiquement de gloire et de célébrité. Quelle ingratitude ! 

En même temps, leur position est plus confortable que celle d'un ministre par exemple puisqu'en cas d'échec, nul ne peut mettre un visage, ni même un patronyme sur le héros du jour. Si on prend l'exemple de Guéant, on se dit qu'il aurait dû rester dans l'ombre de son patron (façon de parler évidement). Il aurait continué à bénéficier des avantages multiples que lui procurait son poste dont cette aura d'entité supérieure.

Le pauvre zig se retrouve propulsé dans le costard de ministre de l'intérieur   alors qu'il arrive juste à entrer dans celui de sous-préfet de province. Une fois sous les projecteurs, on aperçoit un petit bonhomme dans sa période d'essai, qui voudrait convaincre en allant au devant des désirs de son patron. Il se rend à Menton, charmante résidence de vieillards fortunés, pour guetter l'arriver des hordes de milliers de migrants qui ne viennent pas. Il se montre dans la gare de Nice à l'arrivée du 13h53 de Vintimille espérant pouvoir appréhender en direct devant les caméras et sous les yeux des 23 % des sondés de LePen quelques centaines de terroristes migrants. En vain ! 

Ensuite il se croit obligé d'aller expliquer à la face du peuple incrédule que non madame, l'esprit de la loi du dispositif  loppsi2 issu du discours fondateur de Grenoble a été préservé par le conseil constitutionnel. On croit rêver ! Tout le monde s'accorde à dire que c'est du jamais vu sous la cinquième qu'un conseil constitutionnel (qui est loin d'être un repaire de gauchistes)  pilonne 13 dispositions préconisées par un gouvernement. Pauvre Guéant, on dit que le ridicule ne tue point. Heureusement pour lui car la lumière pourrait lui être fatale !

Un autre ministre fraîchement arrivé et qui vient  juste de commencer son festin de reptiles est évoqué de manière fort élégante par Le Coucou, que je conseille d'aller lire .

Doit-on paniquer, chef ?

Des voix dans les rangs du PS commencent à couiner de travers et tentent de mettre à profit les derniers sondages pouilleux pour assouvir de basses rancœurs confraternelles. Les rois de la discorde donnent de la voix pour réclamer la suspension des primaires au nom d'une urgence imposée par les événements.

Les primaires sont le marqueur qui permet la différenciation entre le PS et les autres partis politiques. Il permettra à ses leaders de se présenter la tête haute devant les électeurs et d'honorer ainsi la démocratie. 

Elles permettront au PS de trouver un leader derrière lequel (j'espère) la gauche se mettra en rang . Toute la gauche j'entends car l'intérêt réside aussi dans le fait que des voix autres que celles des sympathisants puissent s'exprimer.

Une telle droite avec à sa tête speedy Gonzales n'a pas encore saisi la nuance entre  vitesse et  précipitation et voudrait entraîner tout le monde dans sa chute vertigineuse. L'UMP voudrait absolument imposer son tempo au calendrier pour attirer dessus tous les feux de l'actualité et pendant ce temps, personne ou presque ne parle des vrais problèmes, des affaires et de l'incompétence crasse de cet exécutif.

Certains leaders du PS ont bien compris qu'il fallait rester calme et attendre sagement les échéances. Laisser les chiens continuer à s'affaiblir en s'entre-déchirant et compter les points. Dénoncer la mauvaise gouvernance de l'UMP et rappeler aux français que c'est à la droite seule de soumettre son bilan et ses résultats à l'opinion étant donné qu'elle est aux affaires sans discontinuer depuis une décennie.

La droite n'a plus d'excuses et aucun alibi à fournir. Il faut qu'elle passe à la caisse maintenant.

Et ils jetèrent la carcasse aux hyènes.

Selon un scénario bien rôdé qui a toujours fonctionné à merveille depuis l'invention de la raie sur le côté,  les rares élites  possédantes :  industriels et propriétaires terriens se sont toujours appuyées les politiciens de droite pour assurer leur pouvoir et constituer un rempart contre la foule dépenaillée et la populace des faubourgs.

Aujourd'hui comme hier, les gouvernements de droite nous expliquent que si la France va mal c'est à cause de la crise économique mondiale qui les pousse à mener une politique de rigueur dont les citoyens les plus faibles en ressentent les conséquences. Cela se traduit par une baisse notable de leur pouvoir d'achat conséquent d'une part, à la politique de stagnation des salaires et une diminution des protections sociales et d'autre part à l'augmentation des prix de l'alimentation, du logement et de l'énergie.

Lorsqu'on observe les chiffres, on constate que la charge est uniquement portée par le citoyen et le produit de son travail. Les actionnaires ainsi que les héritiers sont les seuls qui voient leur pouvoir d'achat augmenter alors que justement l'actuel zozo au pouvoir avait été élu sur la promesse de remettre la "valeur travail" au centre de la vie économique et sociale française.

Le constat est accablant et sans appel : la droite fabrique du pauvre à tour de bras et en grand nombre.

Lorsqu'on observe les statistiques sur les tendances des votes des français, on s'aperçoit que le plus gros contingent des personnes disant vouloir voter pour le FN vient des milieux les plus pauvres. Une partie moindre venant des déçus de la droite classique et le reste qui constitue le noyau habituel, le fond de commerce historique sans marqueur social particulier : anciens de l'Algérie-française, nostalgiques du maréchal, intellectuels aigris dont quelques écrivaillons à compte d'auteur* etc ...

Les thèmes du programme du FN sont traités exclusivement sous l'angle de l'immigration et plus particulièrement celle du Maghreb, qui par bonheur, se trouve être musulmane ou sensée l'être. Ils deviennent la cause de tous les maux : déficit de la sécurité sociale, des allocations familiales, de la crise du logement, du chômage...tous ces domaines qui touchent au plus près les préoccupations des citoyens les plus pauvres  qui sont devenus le cœur de cible de l'extrême droite.

La part du gâteau s'est considérablement réduite et les miettes de la république sociale et protectrice sont jetées à une foule grandissante de citoyens qui se la disputent âprement. Le FN est là pour organiser ce festin des pauvres en désignant ceux qui méritent leur place à la table et ceux qui en seront exclus. La hiérarchie est respectée et chacun est dans son rôle séculaire : le propriétaire, le gérant, le contre-maître et les soutiers.

La droite s'est repue et a jeté la carcasse de la république aux vautours et aux hyènes.

* Pas de lien mais je vous laisse deviner.

Journée de la touffe.

Les lecteurs (trices) de ce blog qui commencent à me connaître savent parfaitement qu'il est impossible de me taxer de macho mais il faut admettre que l'irruption ces dernières heures de quelques mégères dans l'actualité,  ont de quoi vous refroidir sur vos positions (du missionnaire) féministes et vous pousser à sortir dans la rue en brandissant une banderole arborant un beau slogan pétainiste faisant l'éloge de la journée de la femme (et du moulin à légumes) .

Ainsi donc, telle une marée haute qui vous décore la plage d'une belle brassée de détritus, l'événement de la semaine fut donc l'arrivée en tête de Mamzelle Marine  dans des sondages truqués pour la présidentielle de  2012. Maintenant que l'affaire est éventée, il n'est pas trop tard pour M. De Villepin  de reprendre ses 8% d'électeurs. Un second arrivage de galettes de fioul est venu souiller notre plage du jour en la personne de Mme Brunel, brillante députée UMP qui ne trouve rien d'autre à dire pour se distinguer en ce jour de fête (à neuneu) que de proposer tout simplement de remettre les immigrés dans les bateaux. On appréciera cette touche de féminité et cette délicatesse qui ne lui font pas ajouter "puis les envoyer par le fond" .

Heureusement il y a sœur vaseline pour alléger un peu l'ambiance et ouvrir les cuisses  fenêtres pour chasser ces miasmes et ces malodorances.

J'oubliais de souhaiter une excellente journée de la femme à toutes les députées UMP, à toutes les ministres sans oublier Rachida Dati. 

Le retour de l'épouvantail.

Pour fêter dignement la journée de la femme, un institut de sondages nous fait cadeau d'une hypothétique victoire  de la blonde fille à son papa lors du premier tour des prochaines présidentielles. Cette piqure de rappel salutaire viendrait à point nommé révéler les failles et les défauts des uns, les tentatives de jouer avec le feu des autres. 

Les réactions de mes copains blogueurs ont été rapides et diverses, elles ont à peu près rejoint les analyses des médias sur la question. Rien à redire.

Une fois de plus donc, la famille LePen va jouer les arbitres ou les épouvantails de la vie politique française, c'est selon. C'est le triste lot de toute troisième force politique dont le gros de l'électorat réputé volatile, par définition, devient l'enjeu de surenchères. Quelques années auparavant, l'électorat à gagner était au centre. Autres mœurs...

A force d'être tirée vers la droite, la société française a fini  par se laisser haler paresseusement et a cédé au confort.

On lui a laissé croire que la fille était moins pire que le père car elle a troqué l'antisémitisme, devenu ringard et fâcheux contre un anti-islamisme bon teint et bien plus tendance . Pour  la rendre plus présentable, la droite a joué à sa médiatisation et l'a dédiabolisée en adoptant son vocable :  libération de la parole,  décompléxation,  lutte contre la soi-disant censure,  la bien-pensance et le politiquement correct. 

La droite a préparé la mariée pour les noces de 2012.  Les maquilleuses et les coiffeuses de l'UMP  sont à l'oeuvre : Marine négocie en ce moment ses places dans les ministères dans la sarkozie version  2.0 .

Remettre en selle la famille LePen est une façon de remettre au centre de la société les questions qui déchainent les passions et les clivages. Bref amplifier la bonne politique de comptoirs pour en faire, à tort,  des sujets fondamentaux pour notre société. Je dis à tort car toutes les études et tous les sondages sur les préoccupations des français mettent en première place le chômage et le déclassement social puis la retraite et le pouvoir d'achat et enfin la santé.  

Le français moyen (qui n'est pas forcément un troll de la gauchosphère) n'en rien à cirer des 350 grognaces qui veulent se distinguer en s'attifant comme des épouvantails dans la rue. Il n'en a cure du Don Juan des douars qui fraude les allocations familiales car il est conscient qu'un exemple martelé à longueur de journée ne fait pas la généralité et que les vrais voleurs sont ailleurs.

Ces sondages c'est de la manipulation des esprits et de la fumée. Cependant ils sont utiles dans la mesure où il obligeront certains à retirer leurs doigts du cul et à se bouger. En ce qui me concerne, je pose la question à ceux qui doutent encore : en cas d'Avril 2002 à l'envers est-il absolument certain et acquis que l'électorat de droite voterait en masse pour un candidat de gauche ?

La réponse est bien-sûr non. Alors il faut arrêter les jérémiades et refuser CE débat. Ne pas se laisser enfermer dans ces questions dont les droites se sont avérées depuis longtemps expertes et qui fatalement en sortiront vainqueurs.

Lui et moi on pense pareil.

Cette émouvante interview donnée par le caïd libyen au JDD aujourd'hui  a dû mettre du baume au cœur de notre président tellement meurtri par les vilains sondages qui le donnaient perdants devant la fille naturelle du gros blond ( lui n'en est que le fils putatif) . 

L'ami Mouammar vient donc de tendre une main chrétienne (?) et secourable à son ancien ami en le confortant dans l'idée que des hordes dépenaillées de terroristes viendront envahir le territoire national français si personne n'accourait à son aide. Il lui donne raison d'affirmer, comme lors de sa dernière allocution télévisée, que les révolutions arabes ne feront qu'augmenter la menace de l'immigration et du terrorisme. C'est une preuve supplémentaire que les grands esprits se rencontrent.

Le chef libyen fait un appel solennel à son ancien camarade pour que la France intervienne personnellement pour l'aider dans le conflit qui l'oppose à ses propres concitoyens  et ce au nom des relations économiques entre les deux pays et la paix avec les fachos européens. Pas complètement fou le Mouammar !

Cette intervention  met la politique française face un gros dilemme existentiel : soit on se  remet à soutenir un dictateur ou bien on  risque de se retrouver vraiment avec Marine au second tour en 2012.  Mouammar est drôlement bien renseigné sur la politique interne de la France.

A force de jouer avec sa bite, on finit par attraper des microbes.

( proverbe libyen ... enfin je crois )

Le petit bonhomme en mousse.

Le compositeur de cette chanson pourrait sans problème devenir le nouveau Rouget de l'Isle de  la sarkozie. Il a écrit un hymne national taillé sur mesure pour notre président.

Cet air a été porté par Patrick Sébastien le gendre préféré des mamies aux tifs bleus, inoxydable animateur  d'émissions variétoche, fort en gueule et populo, le seul qui permet à la 2 de faire la nique à TF1  en lui raflant son fond d'audimat bas du plafond.

Un portrait assez bien brossé nous raconte un animateur décomplexé, doué d'une forte personnalité et se disant proche des petites gens et du terroir. Gaulois invétéré, aimant la gaudriole, les bons mots bien gras, les soirées à paillettes et l'expression à la première personne du singulier. Ça ne vous rappelle personne ?  

C'est pourtant l'évidence qui s'impose à la fin de la lecture : Patrick est en tout points semblable à Nicolas.

La même verdeur langagière, le côté "je suis grossier et j'en suis fier", la méfiance à l'égard des "intellos". L'attirance pour les jolies femmes, les artifices et une mise en avant permanente de moi-je.  Une manière de se comporter et de s'exprimer  appréciée  des gens parce que populaire et consensuelle, plein de bon sens et de simplicité.  

La grande différence est que le premier est un clown et en assume la responsabilité. Son action se résume à deux heures de (lourds) divertissements sans grandes conséquences sauf pour la santé mentale de son public. Alors que second a érigé la grossièreté en  arme de conquête politique ,déloyale et avilissante,  et qui  va avoir des conséquences graves pour notre pays. 

Pour essayer d'obtenir le suffrage populaire le patron de l'UMP entretien le mythe du terroir, de la terre qui ne ment pas et du bon sens de la petite France. Il cultive la méfiance à l'égard de la justice, des enseignants, des journalistes des jeunes et des intellectuels. Il enferme ainsi une partie des français dans l'angoisse de la dépossession et du déclassement. Il les oblige à maintenir la tête enfoncée dans des traditions rétrogrades et dans un folklore désuet et grotesque. Il a toujours dans l'idée de "siphonner" l'électorat populiste de la dynastie le Pen.

Dans la réalité, le petit président en mousse aime les yachts, les montres de prix et les mannequins italiennes. Il aime faire son shopping à New-York et passer des vacances gratuites dans de somptueux palais royaux. Il n'a rien de terroir ni de populaire mais l'essentiel c'est que les gens y croient ...enfin, pour le moment.

Alors, pour une petite république en mousse, tous ensemble : tututu...tuutuu ...tutuuuuuuu ....

Copains d'avant.com

Les contours de la prochaine élection présidentielle commencent à se dessiner nettement, il ne reste guère qu'un miracle de dernière minute pour en donner le coup de départ officiel. 

Ainsi, notre nouveau pénitent a délaissé la matraque de l'insécurité pour brandir le bâton du pèlerin. Il s'en va  sur la bonne terre bénie du Puy pour honorer le patrimoine de la France et y  prendre de la hauteur. Rien de tel qu'un plongeon dans le bénitier pour se laver des derniers miasmes tout en se refaisant une virginité de fille aînée de l'église. 

Les nouveaux chemins de compostelle passent par Disneyland-Marne-la-Vallée. 

Faut admettre que la manœuvre est des plus fines (le conseiller Hortefeux a déjà commencé son œuvre) : aller respirer l'humidité sacrée des fonds de baptistères et les effluves chargées d'encens  pendant que les seconds couteaux aboient leur débat sur l'islam, c'est bien mené !

Ce retour aux fondamentaux en fait penser à un autre : les tendres retrouvailles des copains d'avant. Les joyeux drilles de la bande d'Occident reforment un bloc grâce à leur dernier petit protecteur en date. Ainsi après avoir découvert les vertus de la démocratie en même temps que les avantages d'un secrétariat d'état, Hervé Novelli retrouve son vieil ami Gérard Longuet. 

En attendant le retour de Madelin,  ils doivent se retrouver autour du feu avec Devedjian et Goasguen pour parler du bon vieux temps où il y avait encore des communistes en France.  L'époque où JF Copé n'était même pas né !