
Plenel sait. Plenel pense. Plenel donnait son avis ce matin sur Inter : une opinion irréversible et non négociable.
La politique : "Il y a un petit groupe qui a recueilli 5% du suffrage des sympathisants qui a mis la main sur le pouvoir à gauche."
Un groupe qu'il juge illégitime puisque selon lui l'ordre politique protocolaire et hiérarchique doit suivre les résultats de la primaire socialiste de 2012. Aubry premier ministre pendant un quinquennat, ouais !
Parceque, voyez-vous, un groupe aussi minoritaire ne peut que mener une politique erratique, non conforme à l'idéal de gauche dont les contours infranchissables intellectuellement ont été décidés par de sombres penseurs qui voient des pauvres partout et qui pensent que ces derniers doivent les aimer malgré eux.
L'Islam : Il n' y a pas de problème lié à l'Islam en France, il n' y a que du ressentiment générationnel et de la pauvreté. Plenel voit encore des pauvres derrière le djihadisme. De la colère sociaaaale des enfants d'ouvriers qui fabriquent nos voitures... qui construisent nos routes" Plenel vit en soixante dix, à l'époque où le PCF hier faisait les scores du FN d'aujourd'hui... et avec les mêmes électeurs !
Plenel prend la tête du troupeau: pêle-mêle sondeurs qui se branlent quotidiennement et s'essuient dans les journaux et les réseaux sociaux foutraques, vraie gauche qui veut mettre le feu au pays et dézinguer l'institution avec un ancien trader à gourmette repenti, la vrai droite tatouée SS qui manifeste avec les curés et l'islamisme hipster proHamas et quenelle, contre les pédés et la ministre "ayatollah" qui veut mettre des tutus à nos garçons.
Les trente frondeurs à qui on donne 90% du temps médiatique, qui vous expliquent doctement et avec force conviction et deux cachets d'aspirine qu'ils ne veulent pas voter contre le gouvernement pour ne pas se faire sortir du PS et risquer leur peau électorale qu'ils doivent intégralement au parti. Ils ne sont même pas sûrs de monter un groupe parlementaire suffisant pour leur permettre de fronder dans les brasseries de Paris à la note de frais. Chier dans les bottes : oui, cracher dans la soupe : jamais ! Les verts avec un score microscopique qui trouvent tout de même le chemin des ministères pour ensuite mieux déballer dans des livres "vérité". Une ex-concubine hystérique qui se fait du blé en allant faire des selfies avec des enfants qui meurent de faim en Afrique.
Alors le troupeau s'emmerde, fait de la rumeur, amplifie des mots malheureux, surveille les faits et gestes de l’exécutif : qui n'a pas payé son kiné? Qui n'a pas réglé son cordonnier ? Qui n'est pas exemplaire ? Lapidons-les !
Plenel prend la tête du troupeau, guidé par un Sarkozy qui n'en demande pas davantage pour revenir. Revenir pour leur donner ce qu'ils veulent au fond : une affaire par jour, une polémique par jour, un événement, une sortie, un coup de menton, un jogging, du fric, du rêve, du glamour, de l'autoritarisme et de l'ambition... tout ce qu'ils aiment détester.
Pourtant hier Valls a fait beaucoup d'efforts : il a promis de distribuer du fric et a ressorti Sarko du placard. Il fait du gauchisme correct ! C'est pas formidable ?