mardi 27 mai 2014

Le coupable

Nicolas Sarkozy est le seul coupable de la situation actuelle. Les conséquences de son entrée dans un gouvernement français en tant que ministre puis de son quinquennat présidentiel sont comme les répliques d'un tremblement de terre que la France continue à ressentir.

Pas que la France d'ailleurs, Copé vous le dira... mais ça je m'en fous.

La souillure est plus profonde qu'on croyait. Elle n'est pas juste de l'ordre de l'escroquerie aux frais électoraux. Elle ne se limite pas uniquement aux affaires de pognon qui vérole la droite. Ces affaires ne sont que la couche superficielle, la partie judiciaire qui se réglera (ou pas) devant les tribunaux. Ce n'est pas notre affaire, c'est celle de la justice. 

Cette souillure a profondément déstabilisé la vie politique.

Aucun doute, ce type laissera son nom dans l'histoire de la France comme une tâche honteuse, un peu comme Reagan ou Thatcher dans leurs pays respectifs. Il sera l'homme qui a fait dévier le cours intellectuel de la politique, réduit la notion du temps et conceptualisé l'idée de l'événement médiatique et surtout dernièrement repeint en marron la France sur la carte européenne.

Les conséquences de son passage sur son propre camp sont connues : il a tellement décomplexé la droite qu'il a offert une caisse de résonance inédite au Front National. Il a arraché l’imperméabilisant républicain qui préservait son camp de l'extrême droite et banalisé ses idées. L'UMP ne lui survivra ni moralement ni politiquement malgré la supposée faiblesse de la majorité et les résultats des municipales.

L'autre conséquence, beaucoup plus grave à mes yeux est la démobilisation de la gauche. Ceux qui gueulent depuis le début comme le FdG ne proposent rien. Ils sont même incapables de se parler entre alliés (PG et PC). D'ailleurs ils ne profitent pas électoralement de la défiance qu'ils participent à créer contre le gouvernement. Ils passent leur temps à exciter une catégorie de la population qui ira finalement voter FN ! Résultat : perte sèche pour eux, perte sèche pour la gauche. Par contre pour pleurer, ça ils savent faire. 

Je ne supporte pas les pleureuses ! 

D'autres pleureuses de gauche se coalisent ça et là, victimes justement de l'emballement médiatique et l'impatience que leur a imposés  Sarkozy. Ils osent demander un bilan après deux ans seulement d'exercice de pouvoir à Hollande sans aucun regard à la situation laissée par la droite ! Ils demandent des comptes à leur propre camp et oublient qui est le vrai adversaire. Ils osent rappeler les promesses de campagne les plus difficiles à tenir comme s'il ne connaissent rien en politique et des impératifs qu'impose parfois la pratique du  pouvoir. Ils se joignent aux autres comités de pleureuses de gauche pour troubler davantage le message, mettre dos-à-dos, discréditer et déprécier l'effort déjà fait et les résultats obtenus. Ils ne tiennent aucun compte de la capacité de discernement politique du citoyen lambda qui au bout du compte sera submergé, préférera s'abstenir ou même pire encore : voterait pour la liste Esperanto ou Lévitation Chamanique !

La souillure politique indélébile qu'a laissée ce personnage c'est l'hystérisation volontaire autour de tous les sujets. N'ayant toujours pas accepté sa défaite, il mise tout sur le blocage politique. Aucune réforme de fond possible, aucune avancée sociétale envisageable. La France doit rester figée, immobile, terrifiée dans l'attente de son retour. Un groupe de veilleurs lisant des psaumes sur un parvis de cathédrale en attendant le messie. On guette les signes,  les déclarations, les sorties, les messages Facebook, rien ne doit bouger. Semer la zizanie en permanence et discréditer. C'est la politique du combat de rue, du harcèlement. En l'absence d'un dialogue avec une opposition solide et sérieuse, impossible d'avancer politiquement et économiquement avec le reste de l'Europe.

La souillure sociale laissée par Sarkozy s'exprime aujourd'hui par les urnes. La sabordage en règle de l'éducation nationale laissera encore plus de traces dans ce pays. Des générations entières mal prises en charge, démotivées par l'école, méprisant la culture et prenant toujours les mauvais exemples de réussite formeront la majorité de demain. Une majorité captée par les écrans, les programmes débiles, la désinformation continue... l'ignorance heureuse. Une population de plus en plus gonflée par la certitude que tout doit être de l'instant, que l'état pourvoie. Le président père noël à qui on glisse des enveloppes pour demander un service, un job... un miracle! Au moins Saint Nicolas lui, promettait tout ! 

On fait croire que les français attendent Hollande et ses ministres sur des questions économiques, le pouvoir d'achat, le chômage : en réalité, il n'en est rien. C'est un mensonge, une fable d'éditorialistes et de pseudo-experts en économie.  Comment expliquer sinon l'acharnement mis pour éclipser le moindre bon résultat, la moindre amélioration dans ces domaines ? Décision de baisser les impôts sur les ménages fragiles ? Mettre en place une politique pour encourager les embauches, retour des investisseurs étrangers + 9% cette année, baisse du chômage des jeunes, baisse des déficits combat contre la fraude fiscale etc ... Certes on peut toujours faire mieux, mais les résultats sont quand même là et ils ne profitent pas à l’exécutif lors des élections. Un peu d'honnêteté serait trop vous demander ?
 
Parfois l'honneur consiste à taire les reproches à son allié et rechercher avec lui les points qu'ils ont en commun pour mieux tenir tête à l'ennemi. Les sanglots n'y feront rien.

Moi je n'ai aucun doute sur qui est mon ennemi politique.

Pouvez-vous en dire autant ? 

4 commentaires:

  1. Vous devriez quand même y aller plus mollo sur le champignon mexicain…

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    1. Non, Didier. Il a parfaitement raison sauf peut-être à part pour Mme Thatcher (que je n'aime pas pour autant). Que vous vous réjouissiez des événements récents est logique mais Nicolas Sarkozy a bien fait basculer la vie politique dès 2002.

      Vous devriez voir le niveau des discussions des types de gauche dans Twitter. C'est affligeant. Aucun recul, aucune réflexion,...

      Sarko n'est néanmoins pas le seul coupable, c'est ce que je voulais répondre au taulier avant de me mettre à vous répondre.

      La presse française a sa dise de responsabilité (pas "votre presse", mais tous ces guignols qui veulent faire l'information en continu). Je ne sais pas ce que vous foutiez ce matin, mais vous auriez vu le cirque sur internet avec cette histoire d'ump.

      Hier, c'était presque pire avec le résultat des élections. Voyez ses blogueurs réjouis du FdG (que vous épinglez dans votre annexe) qui arrivent à considérer que seul leur parti a gagné les élections. Ou d'autres, parmi mes meilleurs potes de blog qui considèrent comme bon le résultat de Nouvelle Donne. Ils sont tous devenus fous et c'est ce qu'explique le taulier, je crois.

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    2. Didier ... je n'aime que le péruvien.

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    3. Oui, je ne me suis pas trop appesanti sur le rôle des médias, je parle de désinformation continue et la recherche de l’instantané. Pour le reste, personne n'est obligé : chaque rédaction prêche pour sa paroisse et dieu reconnaitra les siens toussa.

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