lundi 11 janvier 2021

Régulons les réseaux

 Ce matin, j'ai failli glisser de mon pieu en entendant à la radio un journaliste affirmer que les réseaux sociaux devaient pratiquement tenir du service public. Le sujet était l'effroi, feint ou réel -dépend du degré de connerie de chacun- suscité par la fermeture des comptes du président pitre des amerloques.

Parce que le débat fait rage dans les milieux médiatiques et politiques en France. 

Les sociétés privées comme Tweeter ou Facebook, ont-elles le droit de fermer le clapet de quiconque sans en référer à on ne sait qui ? En voilà une question qu'elle est bonne.

Naturellement je ne vais pas me gêner pour répondre à cette question un peu débile avec le ton péremptoire qui me caractérise nonobstant les esprits chagrins et les pisse-vinaigre qui vont de pinaillages en procédures pour tenter de teinter leur réponses déjà nuancées du voile pudique du doute, voire du questionnement subsidiaire afin de reporter soigneusement leur réponse à une date ultérieure histoire de ne pas insulter l'avenir et se rendre compte qu'ils avaient eu tort de s'avancer trop vite.

Trump a délibérément opté de communiquer par cet unique canal puisque son idéologie populiste et soi-disant anti-système lui commandait de vouer aux enfers  les médias traditionnels (journaux et télés) vendus selon lui à ce système. Cette fantasmagorie est largement partagée en France par les leaders du FN et des Insoumis qui passent leur temps à conspuer les médias, insulter les journalistes en les traitant de larbins et de collabos. 

En faisant cela, Trump et les autres nains politiques ont fait des réseaux sociaux un élément incontournable de leur communication et c'est là l'erreur. Croire qu'en éructant trois phrases likées par des milliers d'abrutis qui pourraient tout aussi bien suivre une pétasse à gros nichons ou bien un chef cuisinier fielleux, ferait d'eux des leaders d'opinion. 

La communication seule, ne suffit pas. Il faut pouvoir développer sa pensée et être capable de soutenir la contradiction. Essayons de le faire avec 240 caractères face à @paytabitch42 pour voir !

Alors par pitié les journalistes, arrêtez de vous tirer des balles supplémentaires dans les pieds, cessez de pleurnicher sur une éventuelle censure de la liberté d'expression. Celle-ci ne peut s'exercer que dans les médias multiples, portant diverses opinions et permettant l'expression de tous dans le respect des lois. Les réseaux sociaux ne sont pas faits pour ça. Leurs utilisateurs ne sont pas journalistes même si quelques blaireaux casqués s'en autoproclament dans les manifs en filmant avec leur portables des feux de poubelles et les excités exigeant leurs éphémères secondes de pignole numérique. 

Twitter n'est pas un service public, ce n'est pas un média, ce n'est pas un outil de liberté d'expression, les gens qui y travaillent ne sont pas des journalistes, il n'a pas d'éthique professionnelle et il rechigne à respecter les lois.  Il a le droit de fermer le compte de qui il veut, c'est une boîte privée. 

8 commentaires:

  1. Ca aurait dû être le sujet de mon billet d'hier : j'ai eu la flemme (on verra ce soir...). Les types des réseaux sociaux sont devenus fous et je me suis fait engueuler en disant que les RS avaient évidemment le droit de refuser les publications qu'ils voulaient et de virer des types.

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  2. Twitter est un média. "Le terme média désigne tout moyen de distribution, de diffusion ou de communication, d'œuvres, de documents, ou de messages écrits, visuels, sonores ou audiovisuels".

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    1. Un crachat mental de 250 signes n'est ni une œuvre, ni un document digne de ce nom.

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  3. Ce serait comme interdire à Coca d'arrêter ses livraisons au Mexique où il est boisson nationale.

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  4. Même si Twitter était un médium à part entière, qu'est-ce que ça changerait ? Est-ce qu'un directeur de journal n'a pas le droit de refuser tel ou tel article dont le fond ou la forme lui déplaisent ?

    Ajoutons que ces officines – Twitter, Facebook et autres – disposent d'une charte d'utilisation et que, si j'ai bien compris, chaque nouveau venu chez eux doit signer (ou cliquer…) pour dire qu'il s'engage à la respecter. Donc, si ensuite il y contrevient, je ne vois pas pourquoi monsieur Twitter ou madame Facebook n'aurait pas le droit de le virer.

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  5. Je vois mal le patron de tweeter en directeur de journal. Rapport à la CGU dont il est question, il vise davantage à préserver les droits de ces boites contre d'éventuelles poursuites judiciaires, rien à voir avec une quelconque préoccupation éthique ou éditoriale.

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  6. Oui, tout à fait d'accord. La relation entre un utilisateur et Twitter ou Facebook est un contrat de droit privé américain. Rien d'autre à ajouter.

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