Historiquement et culturellement, c'est la patrie du salafisme car les cheiks se voudraient légitimes de l'islam sur le monde. Ils sont les gardiens de ses lieux saints et les détenteurs des clés du coffre-fort. Malgré cela, ce pays est un allié objectif des occidentaux et des américains dans la région et continue de recevoir de leur part aide et assistance.
Premier paradoxe.
Ces mêmes pays occidentaux ont érigé le combat contre l'islamisme comme une cause sacrée, une nouvelle guerre de civilisations, un choc de cultures la défense des valeurs du monde libre.
Sur le plan interne en jouant sur la peur de leur concitoyens, ils ont laissé prospérer les discours xénophobes pour mieux récupérer électoralement la mise. Ils ont de surcroît trouvé un prétexte en or qui est la lutte contre le terrorisme pour mettre en place un arsenal sécuritaire inimaginable même pendant la guerre froide. Et pour finir, cela a permis la mise en place d'un système de censure et d'auto-censure sur le plan de la circulation de l'information aux citoyens sans donner l'impression de porter atteinte aux fondamentaux démocratiques.
Sur le plan international, un soutien diplomatique et logistique impressionnant est fourni aux potentats arabes qui en profitent pour écraser les demandes démocratiques dans leurs pays et se livrent à tous les excès sous couvert de contenir la montée des intégristes.
Mais l'exemple tunisien est entrain de se répandre comme une traînée de poudre, faisant tomber en pans entiers cette politique internationale cynique et défavorable aux libertés humaines. La plus grande preuve est que l'Arabie Saoudite est le seul pays capable d'accueillir les dictateurs arabes en fuite. Paradoxalement, le meilleur allié de l'occident abrite les meilleurs ennemis de la démocratie. La boucle est bouclée.
Ceci nous questionne sur notre propre positionnement diplomatique dans ce que l'on pourrait appeler bientôt le nouveau monde arabe. Pour le moment, les équipes en place sont largement disqualifiées pour proposer une quelconque vision objective. Il serait temps que l'opposition fasse un proposition d'idées sur ce que sera cette future diplomatie et commence à poser ses jalons car, qu'on le veuille ou non, il s'agit-là de nos plus proches voisins.
"...Il serait temps que l'opposition ..."!
RépondreSupprimerComme c'est venu de la jeunesse en Tunisie, ça viendra peut être des jeunes ici (et ailleurs)...Dans combien de temps ...???!!!??
Complètement d'accord avec toi, mais en ce qui concerne la critique REELLE de ces soutiens aux dictateurs locaux, pour l'instant je n'ai vu qu'un parti, Europe ecologie les verts (à moins que je me trompe).
RépondreSupprimer(le parti dont tout le monde ricanait du programme non-réaliste, semble le seul ancré dans la réalité. Paradoxe qui fait plaisir car il accrédite l'idée que l'humain et les peuples cherchent toujours à avancer...)
D'où tenez-vous que les pays occidentaux sont en guerre contre l'islamisme?
RépondreSupprimerIci au Canada (et aux USA), il n'y que certains gropuscules pour affirmer de telles choses?
Autre chose, en Tunisie c'est surtout la belle famille de Ben qui détournait l'argent public. Plusieurs de ces hurluberlus sont ici même, à Montréal. Il n'y a donc pas qu'en Arabie pour accepter ces dictateurs. Nous aussi nous pouvons recevoir ces charmantes personnes.
Accent Grave
Gildan, d'où que ça vienne, faudra bien un jour qu'on démontre que l'islamisme et l'allié du libéralisme.
RépondreSupprimerMHPA, quand j'évoque l'opposition dans notre pays, je ne parle pas nécessairement du PS.
Accent, oui tu as raison , les pays occidentaux sont exclusivement en guerre contre la liberté d'expression qui touche aux intérêts économiques de leurs grands groupes. Il serait temps de se libérer du joug des vendeurs d'armes et de pétrole.