lundi 2 avril 2012

Cinq semaines et demi

La campagne électorale du président sortant ressemble en tous points à son quinquennat. C'est un peu la version accélérée de cinq années de sarkozysme. Un quinquennat modèle réduit. Cinq semaines et demi dans lesquelles nous avons eu droit à tout le catalogue.

Une campagne sans programme mais jalonnée de décisions prises à chaud en fonction de l’événement.  A l'image de ce quinquennat où les réformes ont été appliquées tambour-battant, sans examen préalable ni évaluation. La plupart des décisions prises, l'ont été à chaud sans autre considération que la résonance populiste propre au fait divers. Aucun cap ni ambition nationale juste des miettes de pain jetées sur le chemin, vite picorées par les connivences et les compromissions.

Une campagne où les grandes questions sont escamotées, on ne parle pas des choses qui fâchent ou si peu. On n'évoque jamais la facture à venir des plans de rigueur qui ne disent pas leur nom. Pareil durant le quinquennat : toutes les questions cruciales pour les français ont été traitées de façon régalienne et par la seule volonté du prince. Les assemblées ont avalé maintes couleuvres et ont légiféré en loucedé, soit la veille des vacances, soit la nuit et parfois même en glissant des chevaux de Troie législatifs.

Une campagne où les seconds couteaux se mènent une lutte acharnée pour être aux avant-postes. Où les ralliements se font en dernière minute, sans doute suite à d'âpres négociations. Les alliances les plus bancales, le rouge au front et la queue sous le bras. Ainsi en était-il durant la présidence où les reniements idéologiques furent appelés ouverture et la promotion de quelques adjudants zélés à la tête de micro-partis appelés courants ou alliés. Même les porte-parole sont foulés au pied, NKM à l'image de l'imbécile Martinon, obligée la malheureuse de manger son étiquette écologiste et rester à la porte du salon de l'agriculture tout en délaissant ses hauts talons aiguille si familiers.

Une campagne où même les promesses du candidat se retrouvent réduites à l'état de poussière et se révèlent mensongères 24 heures après avoir été annoncées avec force conviction et trémolos à grand spectacle. Alors que nous avons eu cinq longues années pour constater que les promesses du candidat de 2007 n'étaient que du baratin de foire. 

Sarkozy n'attend même plus d'être élu pour démontrer qu'il a vendu des salades à ses supporters les plus motivés que sont les jeunes : ces jolies têtes blondes que son parti prend en otage à chaque meeting pour vociférer et brandir les drapeaux. Il fait conspuer l'assistanat et le RSA jeunes que lui même avait mis en place et promet une banque des jeunes qui s'avère n'être guère plus qu'un site internet qui jouera l'interface entre banques et jeunes en quête de crédit. Oh la belle bleue ! Sarkozy choisit l'endettement contre la solidarité. Il préfère un jeune avec une carte Visa qu'avec une carte de réduction pour étudiants.

Une campagne sens dessus-dessous à l'image du quinquennat. Sarkozy avance par à-coups, une opération de comm derrière l'autre. Il chiffre son programme sans en dévoiler la teneur, un peu comme si au restaurant on vous présentait l'addition avant le menu.

Vivement le changement !


1 commentaire:

  1. Mercredi 4 avril 2012 :

    Affaire Bettencourt : le procureur Courroye savait dès 2010 que des espèces arrivaient de Suisse.

    http://www.lepoint.fr/societe/exclusif-bettencourt-courroye-savait-des-2010-que-des-especes-arrivaient-de-suisse-04-04-2012-1448293_23.php?google_editors_picks=true

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