lundi 3 septembre 2012

La minute tendance

Aujourd'hui, j'inaugure une nouvelle lubrique rubrique dans ce blog pour vous parler mode et tendances. J'avertis d'ores et déjà mon lecteur, même moyennement intelligent, que ce sera la dernière néanmoins.

Oui, mes amis ... pourquoi laisser le blogage de mode et tendance à la seule gent féminine, bien connue pour son penchant vénal, qui s'empresse de claffir (verbe du second groupe) ses blogs de rose, de pompons, de froufrous et actuellement de godemichés de toutes formes qu'elles appellent pudiquement sex-toy comme si l’anglicisme allait lui attirer le pardon de Monseigneur vingt-quatre (oui, il a pris du grade le zig),  pour attirer l'annonceur alléché par le compteur des visites, oui pourquoi ?

Donc, afin d'attirer vers ce digne blog quelques subsides consistant en quelques centimes d'euros la journée pour justifier le statut d'auto-entreprise cher à ma conseillère pôle-emploi, je m'en vais vous parler de la nouvelle (10 ans environ) mode mais qui persiste chez les bobos malgré le taux surprenant de militants FDG qu'on a observé dans ses rangs (petit saludo fraternel aux amis de la vraie gauche qui m'écoutent) et qui s'appelle la mode indus dans l'ameublement. Prononcer indusse.

C'est une mode lancée par les riches parigots qui se sont mis à racheter les anciens ateliers de la rue St Antoine pour les transformer en lofts spacieux. Afin de garder l'esprit de l'endroit, ils ont consenti à ne pas mettre aux ordures quelques menues pièces de l'ancienne fabrique pour les mélanger au reste du ménage acquis pour des sommes exorbitantes. Ainsi, lampadaires grossiers et tables d'ouvrage zinguées et usées se sont retrouvées par la grâce d'une simple crise de pudeur sur les premiers magazines de décoration branchouilles jetés en pâture à la curiosité du patient attendant sagement son tour dans le cabinet de l'ostéopathe-naturopathe-aromathérapeute du quartier (75 euros l'heure pas (encore) remboursée par la sécu).

Depuis on assiste à un déferlement d'objets ayant fait partie d'usines, d'ateliers. A une féerie de couleurs grises, rouille et béton. De l'acier brossé, de l'ardoise etc ...Hier, au milieu d'un de mes zappements furieux, j'ai entrevu une émission qui traitait du sujet : évidemment comment éviter les arnaques chez les pseudo antiquaires qui vous fourguent une lampe indusse à 1599 euros TTC. J'ouvre ici une parenthèse sur les antiquaires, qu'on appelait autrefois ferrailleurs ou bien fourgues lorsqu'ils étaient installés porte Clignancourt et pilleurs de bas-reliefs et dépouilleurs de vielles aristocrates lorsqu'ils ont pignon sur la rue du Louvre ... mais c'est un autre sujet.

Je ne sais si c'est à cause de la braderie de Lille, mais les sujets foisonnent : on veut vous fourguer le moindre clou rouillé à des prix fantastiques juste parce que le vendeur a décidé que l'objet avait une âme, une histoire, qu'il a été manipulé par des grosses mains de prolo bien pouilleux, d'ailleurs on sentirait presque la sueur de l'ouvrière qui s'est penchée sur cette table de coupe ... approchez !

S'approprier des objets témoignant d'un passé ouvrier et prolétaire pour justifier son amour immodéré pour les pauvres : voici la nouvelle forme de charité chrétienne bobo. 

Oui camarades travailleurs, la désindustrialisation de la France est en marche et ses derniers soubresauts sont palpables. la déprolétarisation des masse est en voie d'achèvement. Tout ceci va désormais appartenir au passé. Vos anciens outils de travail deviennent des objets d'art que l'on se dispute à coup de milliers d'euros, et vos ateliers et usines l'objet de toutes les convoitises immobilières. La spéculation et la mode auront eu votre peau cradouille et malodorante. Vous êtes une classe vouée aux musées et vos outils seront à mettre sous vitrine dans la nouvelle aile du Louvre consacrée aux civilisations disparues.

Aujourd'hui, les canards économiques en arrivent à titrer leur Une ainsi : Peugeot choisit la France pour construire son nouveau modèle ... Je rappelle juste que Peugeot avait choisi d'être une marque française, que ses propriétaires ont choisi d'encaisser des aides françaises et que beaucoup de français ainsi que les pus hautes autorités ont choisi d'acheter cette marque de chiottes pour le prestige national.

Les ouvriers concernés n'oublieront pas de dire merci à Peugeot de leur octroyer un sursis et aux bobos de leur accorder la vie éternelle ... en attendant la prochaine mode.


10 commentaires:

  1. Les ouvriers sont des renégats et n'ont pas reconnaissance.

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  2. En attendant, cette mode serait passée du côté populaire pendant que j'écrivais le billet. Le prolétaire s'est auto-détruit.

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  3. L'ouvrier-e a toujours gagné son pain à la sueur de son front.
    Le riche gagne le sien à la sueur du front des autres.
    C'est dans la bible (à qq chose près)
    Il était juste que l'Art s'en empare et le célèbre :)

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    1. Oui, c'est bien connu, le riche ne sue pas, il transpire :)

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  4. Quelle tendance! J'aime la rubrique...

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  5. Bobo aux loyers qui montent dans les anciennes banlieues populaires surtout.

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  6. Oui, c'est un effet pervers qui éloigne de plus en plus loin, les smicards. Bientôt Tours sera desservie par le RER B.

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  7. Ps : merci de n'avoir pas écrit la "gente" féminine ...

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