"Sarkozy exalte le sentiment national" Voilà comment le Figaro, officine de droite bien connue, qualifie le curage d'égouts sans gants qu'effectue le président candidat.
A plusieurs reprises, l'histoire récente de la France a démontré comment une petite minorité prend en otage toute les aspirations et les espoirs d'un peuple. On continue malgré tout à appliquer les mêmes recettes qui font que 10 ou 12 % du noyau dur de l'électorat d'extrême droite joue les arbitres et impose ses thèmes dans une période d'expression démocratique cruciale pour tout un pays.
De quel droit ?
Pourtant les sujets à débat sont nombreux. Les idées et les propositions doivent répondre à la demande de la majorité des citoyens ... pas à une minorité d'excités de l'identité nationale, des salafistes ( littéralement : qui voudraient vivre selon les préceptes des fondateurs) de la civilisation et des racines occidentales, des apôtres de la peur et de l'enfermement.
Sarkozy a balayé tout autre sujet de façon bien opportune car le système électoral français l'y autorise ... l'y encouragerait presque. Toutes les études, les sondages, les rapports, les experts économiques et les sociologues sont d'accord pour dire que la peur d'un déferlement migratoire n'est pas à l'ordre du jour des préoccupation des français. Les vrais sujets qui inquiètent le plus les citoyens sont ceux auxquels le président n'a pas su répondre. Auxquels il n'a pas de réponse à venir... et il le sait parfaitement.
Tant que ce système existera, nous en tant que citoyens conscients, serons perpétuellement les victimes collatérales de ces professeurs de mensonges, zélateurs de tout ce qu'il y a de plus régressif dans la société.
La démocratie nous est confisquée aux moments où on en a le plus besoin, c'est à dire aux élections et nous assistons avec le monde entier au spectacle ahurissant d'un président aux abois, débordé par ses propres contradictions, incapable d'apporter la moindre proposition concrète aux citoyens, proférer sans retenue un discours d'enfermement et de haine, empruntant les mots et les idées d'une extrême droite ... finalement marginale dans le paysage politique français.
Je ne sais pas si place Trocadéro il y a des palaces de luxe, mais demain, Sarko appelle les vrais travailleurs, le peuple qui souffre, qui ne demande rien, qui ne dit rien (et qui souvent ne voit rien) à se réunir pour le soutenir ... il ne faudrait pas qu'il fasse comme la dernière fois place de la Concorde. Il faudra que le peuple lève la tête bien haut pour bien voir cette fois-ci qui l'attend au balcon.
* Merci au Canard Enchaîné pour l'illustration.
* Merci au Canard Enchaîné pour l'illustration.