Le mektoub, littéralement "ce qui est écrit" est un mot très répandu dans la langue Arabe qui désigne l'acceptation soumise d'une destinée auquel personne ne peut échapper. Les traditions estiment que chaque être humain possède son propre livre de vie que lui confère le créateur dès sa naissance : El Mektoub.
Les populations arabes du Maghreb et du moyen-orient croient fermement en cette notion presque mystique de fatalisme teinté de soumission. Disposition qui a fait les affaires de tous les maîtres de passage dans ces régions, qui en ont profité, usé et abusé.
Politiquement parlant, depuis l'accession vers leurs indépendances, ces nations n'ont cessé de voir des dictateurs et autres présidences à vie les priver de libre arbitre et de liberté d'expression. Ils se sont vus confisquer tout espoir de démocratie sans soutient de la part du reste de la communauté internationale. La seule alternative qui a pu leur être proposée par ces derniers ainsi que par leurs tyrans, c'est l'Islamisme.
Le citoyen arabe a fini par croire que c'était son mektoub et qu'il ne pouvait y avoir nul autre possibilité. (Expression qu'on pourrait traduire ainsi : There Is No other Alternative.)
Le citoyen arabe a fini par croire que c'était son mektoub et qu'il ne pouvait y avoir nul autre possibilité. (Expression qu'on pourrait traduire ainsi : There Is No other Alternative.)
Mais c'était sans compter cette étincelle venue de nulle part. Cette force qui lui a permis de dégommer deux potentats réputés indéboulonables. Certes le chemin à parcourir reste compliqué et les ennemis d'hier ne lui faciliteront pas la tâche, cependant, le plus dur a été fait et l'incroyable est arrivé.
Alors, mektoub ou pas mektoub ?
Alors, mektoub ou pas mektoub ?
Noam Chomsky a réveillé les consciences en parlant de l'emprise des grands prédateurs économiques sur les moyens de l'information et a dénoncé le martèlement permanent de la pédagogie de l'impuissance par les médias dominants. Il a l'a appelé TINA .
Les sociétés occidentales seraient-elles en voie d'accepter un fatalisme, un no way-out sur le modèle du mektoub arabe ?
A voir comment les politiques occidentaux appliquent aveuglément les principes d'un libéralisme néfaste sur le plan économique et liberticide sur le plan de l'information et de la justice, on serait tentés de répondre par l'affirmative. Le politiques qui privilégient l'intérêt privé au bien commun, qui détournent scandaleusement les missions des institutions publiques et qui réforment aux dépens de la société toute entière, suivent minutieusement un plan TINA qui vise à réduire toute capacité d'indignation. A anéantir ou marginaliser toute autre possibilité. A canaliser vers les voies de garage toute entreprise non-compatible idéologiquement.
Pendant que l'Orient se libère, nos sociétés naguère décrites comme émancipées et cartésiennes, rationnelles et éduquées, héritières de J.J Rousseau et des lumières sont entrain de sombrer dans le fatalisme dolent de la tradition orientale .
TINA serait-il devenu notre mektoub ?
TINA serait-il devenu notre mektoub ?
Oh que c'est bien trouvé, Captain !
RépondreSupprimerFélicitations.
Très belle analyse, dans un parallèle ou une civilisation semble évoluer et sacrément se libérer, là où l'autre s'enfonce ("dans l'immobilisme" diraient ces enfoirés de libéraux qui, comme les publicitaires, adorent détourner le sens du langage pour soumettre l'homme aux impératifs du marché).
RépondreSupprimerBon, on se libère comment, nous, maintenant, avec nos merveilleux "modèles occidentaux" qui sentent la pisse ?
Cui, merci.
RépondreSupprimerMHPA, je n'en ai aucune idée. Enfin, si j'en ai une peut-être : Il faudrait que le prochain président renonce à sa charge et laisse la plus haute charge à un premier ministre comme la plupart des pays européens. Un régime parlementaire qui inscrira dans la constitution des principes inaliénables comme la couverture sociale, la protection des plus faibles, la solidarité. Bref écrire à nouveau un nouveau CNR.
Mais ça, c'est une autre histoire :)