La cour des comptes est une vieille institution française qui subsiste depuis la monarchie et qui détient un rôle extrêmement important dans une démocratie moderne comme la nôtre. Sa fonction est de contrôler la régularité des comptes publics, mais il est clairement indiqué que ses rapports n'ont aucun caractère contraignant.
Ce gros fromage devenu républicain, permet comme son nom l'indique de caser, en fonction de la stratégie politique du moment, des hauts fonctionnaires chargés d'unir leurs efforts pour pisser de concert dans un énorme violon. Mais seuls les esprits étroits n'y verront qu'un moyen de fournir gros émolument et chauffeur aux copains qui s'emmerdent, car au-delà du travail fourni par ses services sous forme d'enquêtes souvent bien fouillées et qui se terminent par la livraison pompeuse de rapports épais qui finissent dans les tiroirs de l'oubli, cette institution a une action psychologique qui est loin d'être négligeable.
En effet, certains de ces rapports sont la plupart du temps portés à la connaissance du citoyen-lecteur par les médias lorsqu'il est question de révélations croustillantes sensées soulever une vaguelette d'indignation. Oui, vous l'aurez bien compris : le rôle de ces rapports relève plus de la soupape de sécurité populaire que d'une quelconque incrimination des gestions parfois hasardeuses de l'exécutif car, je le rappelle, aucun caractère contraignant. En somme, une bonne psychothérapie collective qui permet un lâcher citoyen, qui nous réconforte et nous réaffirme qu'on vit bien en démocratie et que les vaches sont bien gardées.
Ainsi donc, la cour des comptes vient d'épingler le gouvernement pour avoir engagé des frais excessifs en communication et en sondages. Il s'agit quand même de 600 millions d'euros sur un exercice de quatre années ! (excusez du peu) . Les ministères abuseraient des sondages et de coaches et il est même question de soupçons de manquement aux règles de la mise en concurrence des marchés et d'attribution exclusive et abusive de gros contrats à des conseillers du palais.
Pourtant lorsqu'on regarde de plus près ce gouvernement, on a du mal à comprendre où est passé tout le pognon. Ces couteuses séances de coaching professionnel n'ont eu aucun effet positif sur des gus comme Lefebvre, Bougrab, Courtial, Morano, Bachelot, Wauquiez ou Besson. Remboursez !
Allons donc ! En pleine période crise économique, le premier ministre avec sa mine déconfite nous annonce tous les jours qu'on va voir ce qu'on va voir, qu'il faudra se serrer la ceinture à se chier parmi. Que l'état providence c'est marre, qu'on est en faillite et qu'il faudra réfléchir à deux fois avant de tomber malade ! Et pendant ce temps, son gouvernement dépense sans compter des centaines de millions d'euros en ... com et ce, sans que personne n'y trouve à redire : ah oui ! aucun caractère contraignant.
Voilà à quoi sert la cour des comptes : permettre à des clampins comme moi (d'autres appellent ça des moderneux) d'émettre leur petit hoquet d'indignation pour se soulager, puis passer à autre chose. Matignon vous salue bien et vous tire un bras long comme ça !Au revoir mesdames, au revoir messieurs.
Alors après avoir dit ça, est-ce que je me sens soulagé finalement ?
ah! J'ai eu un temps un maitre de conférence qui était à la cour des comptes. Jamais compris exactement ce qu'il y faisait, j'ai toujours eu l'impression que c'était secondaire par rapport à son boulot à Sciences Po!
RépondreSupprimerBombay, ce n'était peut-être pas une impression. La république se montre parfois très bonne avec des personnalités de rang supérieur. Dans quelques cas, il peut s'agir de fonctions honorifiques bien rémunérées. Certains appelleraient ça : emplois fictifs.
RépondreSupprimerQue ce soit Didier Migaud qui la préside est-il réconfortant ?
RépondreSupprimerSolveig, clairement non.
RépondreSupprimerÇa ne fait que renforcer le côté "on s'indigne avec la gauche " pour donner un supplément de change, mais c'est peine perdue.