C'est une rançon mondiale que s'apprête à payer le monde occidental aux tribus afghanes. Ce bourbier qui dure depuis neuf ans et qui semble plus que jamais sans issue, continue à faire des victimes des deux côtés. Après la violence et l’interventionnisme armé, la solution du fric contre la paix commence à faire son chemin. Alors ....choix judicieux ou bien, fuite en avant ?
L’Afghanistan est devenu depuis longtemps le terrain d’affrontement officiel du monde dit libre contre l’intégrisme islamiste teinté de terrorisme.Al Qaida a opéré un glissement vers cette région pour continuer son oeuvre morbide : le recrutement et l’entraînement d’une soi-disant armée sainte, levée pour tenir tête aux tenants de la guerre de civilisation. Une justification de la notion d’axe du mal et autres balivernes d’illuminés mystiques. Donc, les forces occidentales en place, veulent acheter la paix. Payer pour préserver la vie des soldats. Trouver des talibans « modérés » et négocier avec eux une paix sonnante et trébuchante. Pourquoi pas ?
Seulement voilà, cette région est une poudrière par sa proximité avec l’Iran et le Pakistan . Deux pays puissants au niveau local et stratégiques au plan géopolitique international. Ces puissances sont à la recherche d’un équilibre des forces et je doute fort que quelques millions de dollars versés à de vénérables chefs tribaux suffiront à régler les choses. Le terrain y est compliqué militairement et les coutumes tribales y ont la peau dure. Même les russes y avaient laissé des plumes. La solution est beaucoup plus globale.
Ouvrir cette boîte de Pandore c’est oublier que l’argent a un goût délicieux et qui rend addictif. Plus on en a , plus on en voudra et je doute que les réserves de la banque fédérale suffiront à éteindre l’incendie. Nul ne doit dicter leur conduite aux afghans car leur solution, ils l’ont en eux. Il faut juste les aider à trouver la volonté pour qu’ils puissent régler leurs problèmes et gérer leur pays au mieux. Les afghans ne sont pas des obscurantistes ignorants. Ils sont comme les autres peuples, ils ne supportent pas la tyranie et l’injustice. Et ils aiment encore moins faire la guerre.
L’Europe aurait un rôle à jouer sur le plan diplomatique si quelques présidents n’étaient pas pourvus d’un égo aussi surdimensionné, ne laissant aucune place à la démarche concertée. Certes, l’entité est dotée d’un « Président », mais il a justement été choisi pour sa capacité à s’effacer devant les leaders, qui contre vents et critiques, continuent à montrer un activisme vain et à jouer perso. Une démarche européenne pourrait atténuer l’effet hégémonique des USA.
Justement à ce sujet, j’ai entre-aperçu une émission de tv5 Monde dans laquelle, notre pauvre ministre des affaires étrangères était interviewé sur les sujets brûlants. C’est un homme crispé et cassant, constamment sur ses gardes. On sentait qu’il déployait une énergie peu commune pour ne pas dire ce qu’il pensait réellement. Il est de notoriété publique qu’il est sévèrement cadré par les hommes de l’Elysée et n’a prise sur presque rien. Du fait qu’il soit dépossédé des dossiers importants, il reste dans l' incapacité désarmante d’apporter des réponses aux questions importantes du moment.
Salam aleikoum
RépondreSupprimertu dis : "Les afghans ne sont pas des obscurantistes ignorants. Ils sont comme les autres peuples, ils ne supportent pas la tyranie et l’injustice. Et ils aiment encore moins faire la guerre."
je crois que les Afghans vivent dans une autre dimension que nous, occidentaux, et que nous ne pouvons les comprendre.
Je crois que les Afghans aiment la guerre, ce sont des moudjahidins, des guerriers. Surtout, ils sont en guerre depuis plus de 30 ans. Et si les occidentaux finissent par les laisser tranquille, ils ne les laisseront pas en paix. Les chefs de guerre se feront toujours la guerre plus ou moins.
Je viens de lire la bande dessinée "le photographe" qui est un vrai reportage sur la guerre contre les russes dans les années 80, au travers d'une mission de Médecins sans frontière. Extrêmement instructif, cette lecture m'a fait comprendre un peu la différence entre notre pensée et la leur, et que s'ils ont une morale et des valeurs, ce ne sont pas les notres.
Voilà, je voulais juste réagir sur cette phrase qui n'est pas vraiment juste.
Remember CCCP ! Les Yankees, les Européens et tous les autres quitteront l'Afghanistan comme les chouravis l'avaient fait en leur temps. La queue basse ! Souvenez-vous que Gulbudin Ekmatyar était le chouchou des Américains dans les années 80 et qu'il recevait dollars et armes (dont les fameux stingers) via le Pakistan et son fameux ISI... Le même Gulbudin qui combat aujourd'hui avec les gars de son Hezb toutes les troupes "du monde libre" !
RépondreSupprimerSalam Rimbus et bienvenue
RépondreSupprimerIl est juste de rappeler que ce pays a traversé de longues périodes de conflits qui pour la plupart étaient motivés par les vues expansionnistes du voisinage immédiat. Le travail de Didier Lefèvre est un témoignage important pour saisir toute la différence entre nos cultures. Néanmoins, c'est à mon avis un peu réducteur de dire qu'une nation si ancienne, qui a joué un rôle si important dans l'histoire des échanges entre l'orient et l'europe ne veuille pas aspirer à la tranquillité, à la paix et au progrès pour ses enfants. Je continue à croire que personne n'aime vraiment la guerre. Evidemment, les échanges parfois brutaux entre tribus pourraient faire croire qu'ils ont un penchant pour la violence. Les moudjahidines dont tu parles, n'ont obtenu ce titre que grâce au combat qu'ils ont mené contre les différents envahisseurs de leur pays et non pas parce qu'ils se battaient entre eux. Du reste, je garde toujours une part de méfiance vis-à-vis des visions occidentales idéalisées de l'Orient.
Il me vient à l'esprit le cas des tribus amérindiennes qui se frottaient entre-elles parfois violemment pour diverses raisons. Elles furent décrites comme sauvages pour justifier leur anéantissement. Elles ont fini domptées, résignées à vivre dans des enclos et mourant d'alcoolisme et de misère.
@courtial
nous sommes d'accord qu'aucune intervention extérieure impérialiste n'a réglé vraiment les problèmes du monde.