Ça sent le gaz.

Ce qu'il y a fantastique dans le doux monde du libéralisme c'est la notion de concurrence et les mythes qu'elle charrie pour amadouer le peuple. Presque élevée au rang suprême de service public, la concurrence n'a cessé de nous être présentée comme la panacée, le remède infaillible contre cette maladie dégénérative qui atteint nos comptes en banques : la baisse constante de notre pouvoir d'achat.

Donc faire entrer la concurrence sur le marché ferait baisser les prix. C'est sur ce socle de pensée que les crânes d'œufs des commissions européennes (les grosses), avec l'aide des partis populaires PPE (regroupement des partis de droite) légifèrent sans débander pour déreglementer  et obliger les pays à ouvrir leurs domaines stratégiques comme les communications,  les transports, l'énergie, la poste etc. Ainsi les anciens monopoles régaliens des états se trouvent soumis aux règles du marché qui ne reconnait qu'une seule et unique loi, celle de la rentabilité et il compte bien le prouver à chaque petite signature, à chaque main levée lors d'un vote et à chaque petit apéro champagne petits fours dans les salons privés, à l'abri des regards.

Seulement voilà, il se trouve qu'en préparation de l'entrée de fournisseurs privés de gaz dans le circuit  de distribution français, donc de la concurrence,  GDF augmente ses tarifs de façon éhontée. Bien sur on nous explique que c'est dû au prix du pétrole, que notre m3 est le moins cher d'Europe et d'autres fariboles du genre. La réalité est simple : GDF devra vendre son m3 dans une fourchette acceptable par rapport à ses futurs concurrents. Elle leur livrera des m3 sur lesquels elle devra en toute logique prendre de la marge. Cela s'appelle dans le jargon ne pas faire de distorsion à la concurrence. C'est un peu pour cela que tous les prix que vous payez sont à peu près identiques quelque soient les fournisseurs : internet, téléphonie, l'électricité, assurances, pâtes et smartphones.

Parfois, certaines sociétés sont soupçonnées d'entente sur les prix comme dernièrement les opérateurs téléphoniques mais l'affaire aurait fait long feu et est retombée faute de soutien médiatique et juridique. Pour les premiers, les principaux annonceurs ont menacé d'aller voir ailleurs pour les seconds, toujours la réticence obstinée des pouvoirs publics de légiférer dans le sens de class-actions à l'américaine. Les boites qui ont fraudé ont été quittes en payant une amende ridicule et ont recommencé leur manège. Demandez à vos voisins combien leur coute la minute de conversation sur le portable et comparez !

Le mythe de la concurrence qui fait baisser les prix a vécu. L'arrivée d'opérateurs privé du gaz est annoncée tambours et trompettes par une augmentation de 20% cette année et 20 autres pour les cinq prochaines années.Je rappelle que l'exploitation du gaz de schiste américain va permettre aux US de s'affranchir d'environ 20% de leur dépendance extérieure au gaz naturel faisant baisser en cela la demande mondiale de manière drastique. (je suis contre la production de ce gaz de toutes façons)

Malgré cela G. Mestrallet continue à demander des augmentations des tarifs à l'état tout en rêvant de Dolce Vita avec ses stocks options. Finalement les libéraux c'est un peu comme les communistes : ils veulent mettre tout le monde au même niveau, même les profits des grandes compagnies. Sauf que eux le font au détriment de l'état et de la société.