Pour fêter dignement la journée de la femme, un institut de sondages nous fait cadeau d'une hypothétique victoire de la blonde fille à son papa lors du premier tour des prochaines présidentielles. Cette piqure de rappel salutaire viendrait à point nommé révéler les failles et les défauts des uns, les tentatives de jouer avec le feu des autres.
Les réactions de mes copains blogueurs ont été rapides et diverses, elles ont à peu près rejoint les analyses des médias sur la question. Rien à redire.
Une fois de plus donc, la famille LePen va jouer les arbitres ou les épouvantails de la vie politique française, c'est selon. C'est le triste lot de toute troisième force politique dont le gros de l'électorat réputé volatile, par définition, devient l'enjeu de surenchères. Quelques années auparavant, l'électorat à gagner était au centre. Autres mœurs...
A force d'être tirée vers la droite, la société française a fini par se laisser haler paresseusement et a cédé au confort.
On lui a laissé croire que la fille était moins pire que le père car elle a troqué l'antisémitisme, devenu ringard et fâcheux contre un anti-islamisme bon teint et bien plus tendance . Pour la rendre plus présentable, la droite a joué à sa médiatisation et l'a dédiabolisée en adoptant son vocable : libération de la parole, décompléxation, lutte contre la soi-disant censure, la bien-pensance et le politiquement correct.
La droite a préparé la mariée pour les noces de 2012. Les maquilleuses et les coiffeuses de l'UMP sont à l'oeuvre : Marine négocie en ce moment ses places dans les ministères dans la sarkozie version 2.0 .
Remettre en selle la famille LePen est une façon de remettre au centre de la société les questions qui déchainent les passions et les clivages. Bref amplifier la bonne politique de comptoirs pour en faire, à tort, des sujets fondamentaux pour notre société. Je dis à tort car toutes les études et tous les sondages sur les préoccupations des français mettent en première place le chômage et le déclassement social puis la retraite et le pouvoir d'achat et enfin la santé.
Le français moyen (qui n'est pas forcément un troll de la gauchosphère) n'en rien à cirer des 350 grognaces qui veulent se distinguer en s'attifant comme des épouvantails dans la rue. Il n'en a cure du Don Juan des douars qui fraude les allocations familiales car il est conscient qu'un exemple martelé à longueur de journée ne fait pas la généralité et que les vrais voleurs sont ailleurs.
Ces sondages c'est de la manipulation des esprits et de la fumée. Cependant ils sont utiles dans la mesure où il obligeront certains à retirer leurs doigts du cul et à se bouger. En ce qui me concerne, je pose la question à ceux qui doutent encore : en cas d'Avril 2002 à l'envers est-il absolument certain et acquis que l'électorat de droite voterait en masse pour un candidat de gauche ?
La réponse est bien-sûr non. Alors il faut arrêter les jérémiades et refuser CE débat. Ne pas se laisser enfermer dans ces questions dont les droites se sont avérées depuis longtemps expertes et qui fatalement en sortiront vainqueurs.
D'accord avec ta conclusion... Mais plus facile à dire qu'à faire.
RépondreSupprimerIl faudrait laisser pisser, ils finiront bien par se fatiguer d'aboyer.
RépondreSupprimerEn 2002 : Chirac / Le Pen, j'suis allé voter.
RépondreSupprimerSi en 2012 on a : Sarkozy / Le Pen, j'vais taquiner le goujon. Sûr !
Le problème des blogueurs ( moi idem) c'est d'imaginer que l'électeur réfléchit :-)beaucoup ne sont informés de rien, ne sont pas au courant des nouvelles lois, des décisions que les politiques prennent pour eux...Ils sont gavés de faits divers, de documentaires racoleurs et de télé réalité !
RépondreSupprimerce n'est pas de la condescendance mais un constat, le candidat qui gagnera sera celui qui tiendra un discours simple, et simpliste, comme ce fut le cas en 2007...face à des gens au bout du rouleau, endettés jusqu'au cou, noyés dans la précarité, des gens effrayés par le monde qui les entoure et qu'ils ne comprennent plus.
Isabelle, ton point de vue est juste mais je le relativise car en 2007, l'énergumène avait gagné avec 53,06 % (je dirais) seulement. Les gens certes se laissent distraire par les idioties ambiantes, mais il n'empêche qu'à chaque fois qu'on leur demande leurs inquiétudes, jamais ils ne penseraient en premier lieu à aller foutre le feu à l'épicier arabe. L'époque "Ducon Lajoie" est révolue et heureusement. Il ne reste que certains attardés qui y croient encore.
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