C'est un type mort depuis trois ans et qui a permis à Sarkozy de passer tout l'après-midi sur France 2 sans aucune coupure publicitaire.
J'aurais pu aussi titrer : " entre de force ici , Aimé Césaire avec ton terrible cortège !" C'est ce qu'aurait pu dire le petit gars tout noueux qui lisait attentivement sa rédaction de CM2. Probable que n'ayant lu de littérature antillaise que la pochette du cd de la compagnie créole, il n'aurait pas pu improviser. Mais bon, il se raconte qu'il n'a besoin de rien pour être réélu (je demande à voir).
Césaire détestait tout ce que ce président représente. Il refusa d'ailleurs de le recevoir à Fort de France en 2005. Il méprisait cette droite conquérante et autoritaire, fière de son histoire coloniale, solidement accrochée à ses avoirs et son patrimoine ultramarin arraché à la sueur du front de ses ancêtres. Alors récupérer Césaire comme naguère il récupérait Moquet, qui pour s'en plaindre ?
Césaire n'a rien à faire dans un mausolée glacial perdu dans une contrée où l'on traite encore ses semblables comme des êtres inférieurs. Césaire est né en terre chaude des Antilles et devait y rester à jamais mais c'était sans compter un petit être vaniteux et inculte, décidé à faire feu de tout bois pour monter sur sa petite estrade et ne s'adresser qu'à lui même.
« On entre dans un mort comme dans un moulin », a écrit Sartre, qui en savait quelque chose pour avoir plusieurs fois pratiqué l'exercice.
RépondreSupprimerCela étant, lorsqu'on accepte de devenir un homme public, quand on désire le devenir même (ce qui est le cas de tous les artistes), on ne peut pas venir se plaindre après d'être “récupérés” par des gens qu'on aime peu ou prou : c'est un peu la règle du jeu.
Et puis, bon, Césaire : comment faites-vous, si c'est le cas, pour aimer un verbe aussi boursouflé et filandreux ? Senghor je veux bien, mais Césaire, franchement !
Didier, tu ne lis pas correctement mes billets !
RépondreSupprimerTout comme dans le précédent, il est question que l'écrit m'intéresse bien moins que l'homme.
Derrière son œuvre, l'homme restera et l'on ne peut juger la première en négligeant le second car bien des fumiers ont l'encre séduisante.
Filandreux, c'est bien vu.