La guerre nucléaire.

L'annonce par Angela Merkel de l'abandon définitif du nucléaire par son pays pour la prochaine décennie, a l'air de provoquer une tempête dans le crâne de certaines personnes et à leur tête l'inévitable patronne de AREVA ainsi que le premier ministre . 

Afin de relayer l'inflexible parole présidentielle sur le sujet, ministres et experts font un tintamarre médiatique hallucinant, nourrissant un feu tendu sur la politique énergétique allemande. Parfois même on assiste à un festival de mauvaise foi qui frise le mensonge voire l'insulte (ce matin un soi-disant expert proclamait sur BFM que l'Allemagne était un pays "mercantile" et qui, par son excédent commercial, tirait l'économie de la France vers le bas).

Fillon et ses experts sont venus expliquer que cette décision ne regardait pas la France qui se targuait d'avoir une énergie propre, durable et bon marché et que, bien au contraire, comme nous sommes plus intelligents que nos voisins, nous allons redoubler d'investissements dans le nucléaire pour les prochaines années au nom de notre "indépendance énergétique". L'Allemagne devra  revenir au moyen-âge en important de l'électricité, en recourrant au charbon et en polluant un max .

C'est charmant, mais bourré d'erreurs de jugement. D'abord parlons-en de l'indépendance énergétique de la France qui jusqu'à présent, oblige notre cher exécutif à faire force courbettes aux potentats du Golfe. D'ailleurs même la matière première du nucléaire ne se trouve pas sous les bottes du premier auvergnat venu. 

Affirmer que nos voisins ne se préoccupent guère de l'augmentation des rejets carboniques car ils recourront plus au charbon conduit à penser qu'ils sont en retard en matière d'écologie et ça, c'est de la désinformation. Tout le monde sait que même sans les flashes des "Grenelle" les allemands ont une conscience écologique et investissent nettement plus dans ce domaine que la France . D'ailleurs les chiffres parlent : la part d'énergie renouvelable baisse en France pendant qu'en Allemagne elle augmente. Personne en France ne vient envisager la possibilité qu'en décidant de la sorte, nos voisins démultiplieront leurs possibilités d'investissement pour trouver une solution écologiquement convenable pour subvenir à leurs besoins dans le futur.

Contrairement à l'adage : en France on a pas de pétrole et pas d'idées non plus et on ne change pas d'avis ! Notre politique énergétique est livrée aux mains de lobbys puissants qui sont de tous les voyages officiels et bénéficient de la quasi totalité des investissements dans la recherche, au détriment d'autres alternatives plus respectueuses des peuples et de l'environnement . 

Pas plus de Fukushima chez nous que de nuage de Tchernobyl .

La presse de droite a titré aujourd'hui "Merkel cède devant les écologistes" (démerdez-vous je fais pas de lien). C'est aussi l'un des arguments que nous servent les pros-nucléaire  pour discréditer la décision de la chancelière. En admettant que ce soit vrai, je ne vois pas où est le problème ?

Je préfère encore un exécutif qui cède devant des écologistes sur des sujets fondamentaux pour l'humanité et son avenir plutôt que voir le nôtre courir derrière l'extrême droite en crachant en permanence sur les immigrés et leurs enfants. Chacun son combat.