Arte proposait hier un documentaire très édifiant sur la présidence de Sarkozy vue par des correspondants de journaux étrangers. Un film violent qui nous met devant nos faiblesses et qui nous donne un mauvais goût de lendemains honteux.
En écho à cette piqûre de rappel, j'ai trouvé ce matin ce gros titre sur un canard en ligne : scandale des prothèses, le fondateur de PIP était charcutier.
Je ne reviendrai pas sur le côté burlesque du charcutier qui, en bon spécialiste en viandes qu'il est, devient leader dans la fabrication de prothèses censées redonner forme à une viande avachie (80% de chirurgie esthétique). Seulement signaler par ce téléscopage d'événements que finalement, nous vivons dans un pays formidable quoiqu'en disent les mauvaises langues. Un pays de cocagne où tout le monde a droit à sa chance, un pays offrant des opportunités incroyables pour faire surgir les talents les plus inattendus.
Comment un type qui avait été charcutier se retrouve à la tête de la troisième marque mondiale de la fabrication de matériel médical d'implantations sans que cela ne gêne personne ni n'attire la curiosité du monde médical : résultat un scandale sanitaire sans précédent dont les conséquences commencent à peine à être effleurées.
Pareil pour notre président : comment un type dont le CV était connu de tous, n'a pas suscité la moindre curiosité ni le moindre questionnement sur son aptitude à diriger un grand pays : même pas diplômé, juste médiocre capacitaire en droit (10/20), a redoublé sa sixième, recalé de l'Institut Politique, avocat d'affaires spécialisé dans le contentieux immobilier (expropriations) et pour couronner le tout : soigneusement parrainé par Charles Pasqua.
Résultat : cinq ans de pouvoir et un bilan scandaleux. Il a réussi à mettre à bas tous les contre-pouvoirs qui assurent à un pays sa place parmi les démocraties : presse, justice et syndicats. Il a détruit le lien solidaire qui unit la nation aux citoyens. Un charcutage en règle dont nous n'avons pas encore commencé à sentir les conséquences.
Scandale en France : le président était un cancre pistonné et un incapable.
Oui, c'est incroyable. Il aurait du vendre des implants mammaires.
RépondreSupprimerOu bien du saucisson hongrois.
RépondreSupprimerPour une fois je vais indiquer ma totale opposition à ce que ce billet laisse entendre.
RépondreSupprimerCaptain, veux-tu une société élitiste où les plus hauts diplômés parviennent au sommet de l'État ?
Souhaites-tu des majors de polytechnique, de l'ENA, de Normale Sup, ceux qui nous conduisent dans l’abime depuis 50 ans ?
Désires-tu que des familles d'oligarques, car seuls, eux peuvent par leur entregent, propulser leurs descendants au firmament, accèdent aux plus hauts postes ?
Quand bien même, un type avec le certificat d'étude parviendrait au poste suprême, en serait-il pour autant disqualifié ?
Il y a tellement de cons qui sortent de grandes écoles et pensent tous pareil (TINA, etc). D'ailleurs notre société est le reflet de ces gens là qui sont partout, hauts fonctionnaires, chefs d'entreprise et tous les postes clefs !
Te connaissant par tes brillants papiers, je suis certain que tu ne peux pas penser de telles abominations.
Le pays crève parce que dans les gens qui ont un pouvoir, il y a trop peu de diversité sociale, culturelle, de brassage, de gens humbles, d'employés. Sûrement pas parce que un Sarkozy n'est pas enarque ! D'ailleurs il n'est entouré que de cette belle élite dont tu fais le panégyrique.
Voili-voilou, Captain
Bonnes fêtes à toi et à ta famille !
Cui, je comprends ton point de vue mais tu fais une lecture au premier degré. Je ne parle pas d 'enarques ou d'une quelconque oligarchie. J'ai utilisé l'image du charcutier vendeur d'implants frelatés pour la mettre sur un président inculte et vulgaire. Il faudrait admettre qu'il faille un minimum de qualités requises pour exercer ce genre de métiers. Sinon toute élection relèverait de l'imposture.
RépondreSupprimerCaptain !
RépondreSupprimerMais quelles qualités ?
Tout homme qui atteint un notoriété susceptible de le faire élire à un poste hors norme (j'élimine les députés, évidemment) devient dans 90 % des cas, un paranoïaque égocentrique.
L'excès de puissance et de pouvoir chez un homme, comme chez tous les mammifères sociaux, provoque des comportements aberrants et violents.
C'est hélas inscrit dans nos gènes à moins de tomber sur des hommes détachés des choses matérielles et lavés d'une ambition personnelle aventureuse.
Dans les tribus, le choix de vieux sages pour prendre des décisions est bien loin d'être absurde. Mais soyons sérieux ! ;)
Sous ton premier degré il y avait matière à réflexion.
Je te l'ai déjà dit : sur le Web, tu es un des blogueurs qui m'inspirent le plus ! -DDD
Il n'y a pas de sot métier, il n'y a que des sottes gens.
RépondreSupprimer(...)
Cui, merci pour le compliment. :)
RépondreSupprimerIl reste cependant qu'en 2007, de nombreuses personnes connaissant le parcours du candidat, savaient et ont dénoncé son peu d'enclin à la chose sociale et au bien commun. On le savait aimant l'argent et sensible à des idées d'extrême droite ...et pourtant la communication a joué et la France s'est retrouvée avec un ministère de l'identité nationale et une libération incroyable de la parole xénophobe (sans parler du reste que nous dénonçons tous les jours). Un charcutier ne peut être vendeur de prothèses mammaires, un homme qui ne se préoccupe que de son confort matériel et des intérêts d'une poignée de personnes ne doit pas prendre ne charge la destinée d'une communauté de 60 millions de personnes.
Dans d'autres pays, et non des moindres, le président doit obligatoirement en passer par les chambres d'élus pour toute décision. Nous on pourrait laisser les pleins pouvoir à un détraqué, sans possibilité de le poursuivre, ni le juger ... juste parce qu'il aurait été sur-vendu par des communicants.
Mtislav, oui et il y a mieux encore : chacun son boulot.