Aujourd'hui j'ai décidé de faire une fleur au président en mettant son patronyme en tête dans le titre de ce billet qui je n'en doute pas, restera gravé dans vos livres d'histoire, ce qui justifiera amplement ma thèse et ainsi la boucle sera bouclée et chacun pourra ensuite retourner dépenser son stock de minutes avec sérénité.
Seuls les grands hommes et les grandes femmes marquent l'histoire de leur vivant. Ceux qui le font après avoir avalé leur bulletin de naissance auront beaucoup moins de mérite, ils le sont un peu moins, l'éternité étant plus facilement accessible à un mort.
En France, on peut dire que nous sommes de sacrés veinards d'avoir des politiciens de la trempe de notre président. Ses discours sont annoncés comme historiques avant même qu'ils ne soient prononcés. Quel talent médiumnique ! Il faut admettre que les communicants ont fait d'immenses progrès et qu'ils méritent largement les émoluments inhumains pour un smicard comme moi et néanmoins conséquents, car au début du quinquennat ils nous vendaient les discours avec la bannière "historique" après qu'ils aient été prononcés. Ils avaient sans doute un peu plus de pudeur.
Aujourd'hui on nous annonce avec force trompettes et cymbales un discours historique une semaine avant sa tenue. Les médias en parlent en boucle, les commentateurs déploient leur art, les éditorialistes éditorialisent plein gaz : l'annonce de l'événement devient elle même l'événement ! Une grande prouesse technique !
La politique applique exactement les même recettes médiatiques que le monde du spectacle et cela n'étonnera personne étant donné le cirque auquel nous assistons tous les jours. Au départ, le cinéma a instauré la technique de la bande-annonce pour organiser la sortie d'un nouveau film. Les acteur principaux viennent ensuite sur les plateaux pour faire le pitch et donner envie aux spectateurs d'en savoir plus. La bande annonce est savamment construite : les meilleurs extraits sons et lumière ainsi qu'un commentaire emmené par une belle voix en fond sonore vous encourage à vous délester de quelques euros pour vous payer une toile.
Le sport s'y est mis récemment, on voit sur les chaînes télé des bandes-annonce de gros matches prometteurs bien filmées et artistiquement bien léchées.
Depuis une semaine, les leaders de la droite se succèdent sur tous les plateaux médias pour nous faire le pitch d'un discours annoncé comme historique pour nous encourager à le regarder toutes affaires cessantes. Ils prévendent ce moment médiatique pour le mettre au crédit électoral à venir d'un président candidat . Une bande-annonce efficace à laquelle peu de citoyens auront échappé et qui laisse présager du nanar à gros budget. Faut dire que les précédents épisodes sont loin d'avoir convaincu. Beaucoup d'agitation, de paroles et de promesses pour un résultat assez maigre voire indigent. Le film n'est pas à la hauteur de tout le battage fait autour de lui.
Il est à craindre que le prochain discours historique ne soit du même tonneau et finira une nouvelle fois par révéler aux français l'urgence de changer. L'urgence de choisir l'action plutôt que les paroles.
Qui regarde ou écoute l'un ou l'autre de ces despotes à ce jour
RépondreSupprimerBien vu ! C'est en effet du grand art en matière de com ! Quant à la dimension historique, il ne faut pas être surpris de l'inculture de nos gouvernants vis à vis de l'histoire, quand on voit qu'ils ont supprimé le programme d'histoire en 1ère S
RépondreSupprimerIl a fait des efforts, il dit toujours autant de conneries mais calmement maintenant.
RépondreSupprimer@Kalondour, exact!
Quand il y a un tel évènement, je commence une sieste médiatique de 2 jours pour me purger les boyaux de la tête...
RépondreSupprimerC'est grave, docteur ?
"Grand diseux, petit faiseux".
RépondreSupprimerdieulefit, encore pas mal de monde hélas.
RépondreSupprimerKalondour, l'histoire ne se relèvera pas du passage d'un grand homme pareil. :)
El camino, tout à fait juste. Finalement, il a changé !
Cui, une sieste réparatrice est toujours recommandée. par contre pour ce qui est d'avoir des boyaux dans le cerveau, ça pourrait être grave :)
Romain, joli proverbe !