La sortie des derniers bulletins de wikileaks semblent mettre pas mal de monde mal à l'aise. Je peux le comprendre mais je ne suis pas d'accord avec l'analyse qu'on en fait.
Effarant ce matin, B.Guetta sur Inter et la manière dont il s'est pris pour vilipender l'information quand elle circule sur le net. Voilà donc l'angle d'attaque que la plupart des journalistes "responsables" ont choisi pour exprimer leur méfiance et leur dédain de wikileaks et tout ce qui circule sur le net : on met tout dos à dos : journalistes d'investigation, blogs , sites porno ou d'astro-voyance ! Ce manque d'objectivité et de recul laisse sans voix.
Une société transparente est totalitaire. C'est exactement ce que l'on ne cesse de crier depuis des années lorsque les pays dits- développés restreignaient les libertés fondamentales pour soi-disant combattre le terrorisme : écoutes téléphoniques abusives, hackage informatique, surveillance des sources journalistiques, caméras vidéo et surveillance dans tous les coins de rue et fichiers ADN outranciers. Oui, je le dis moi aussi tout haut : une société transparente est totalitaire.
Sinon de quelle société parle t-on exactement ?
Sinon de quelle société parle t-on exactement ?
Faudrait-il juste laisser les pays de l'alliance envoyer les gosses (de pauvres ou d'immigrés) se faire trouer la peau en Afghanistan et en Irak et interdire de photos les cercueils qui en reviennent. Poursuivre impunément des opérations contre des civils et pratiquer la torture. Continuer à faire tranquillement de la vente d'armes à des pays peu recommandables au nom de la compétitivité économique et utiliser les personnels diplomatiques comme des indics. A ce sujet, personne n'est venu rappeler la lamentable affaire Plame-Wilson survenue pendant l'ère de l'ami Bush. Pourtant il y aurait matière à grouiner là aussi, M Baroin.
Ce qui ne passe surtout pas, c'est le fait que dorénavant le plus gros travail journalistique se fait en dehors des rédactions habituelles et que l'événement arrive par les sites internet. La horde de journalistes qui recopient les dépêches, qui rient des plaisanteries douteuses du président sur leurs collègues et qui accourent au dîners du siècle enragent contre les journalistes en ligne et contre les révélations qui arrivent par le web. On peut les comprendre les pauvres, ils ont choisi de ne pas décevoir l'actionnaire.
Guetta parlait ce matin de "choisir" l'information à divulguer et ne pas envoyer la sauce sans distinction. En vertu de quoi, un journaliste devrait-il choisir entre telle information et telle autre? De ses convictions politiques? Que devrait-il craindre? Que des révélations menacent notre démocratie ? Qu'elles portent atteinte à "la sureté de l'état" ?
Tous les jours, au nom de je-ne-sais quelle éthique de fumiste qui se voudrait préserver la démocratie et la cohésion nationale, nous découvrons de nouveaux scandales. Ainsi au nom de ces belles valeurs, M.Roland Dumas, président du conseil constitutionnel en 1995 et grand amateur de chaussures de luxe, nous apprend que les comptes des candidats de droite Chirac et Balladur recelaient de notables irrégularités qu'il ne fallait surtout pas divulguer. C'est un vrai scandale dans une démocratie d'estimer que dénoncer un délit serait beaucoup plus grave que le délit lui-même.
De cette façon, le conseil a préféré poser un couvercle de plomb sur la marmite débectante des pratiques électorales en France donnant ainsi implicitement l'absolution et le feu vert pour que l'élite politique continue à gruger le citoyen.
Que Wikileaks révèle que Berlusconi fréquente les prostituées ou que Nicolas est un teigneux, on en a fondamentalement rien à cirer et on le sait. Mais que tout le monde sache que cela se raconte dans les couloirs feutrés de la diplomatie mondiale, ça prend tout de suite une dimension très importante et c'est bien cela qui les emmerde.
Dévoiler les comptes de campagnes truqués d'un candidat n'est nullement une atteinte à la démocratie n'en déplaise, et livrer des documents qui pourraient compromettre des personnalités influentes n'est pas une atteinte à la sécurité de l'état.
Alors messieurs, sortez-vous la tête du sable et dites que la vérité, même si à court terme pourrait provoquer quelques remous et contrariétés, elle ne peut qu'être bénéfique pour l'exercice de la démocratie. La chasse aux sorcières engagée contre certains journalistes et contre l'information sur le web en général est l'expression d'un grand malaise chez certains politiques. Leurs fonds de tiroirs recèlent des choses bien peu avouables pour qu'ils veuillent obstinément de les garder fermés.
Tout à fait d'acord avec toi!
RépondreSupprimerQue penser du "Monde" qui relaie Ouikiliksse mais ne veut pas nous servir les enregistrements de Mamie Zinzin ?
RépondreSupprimerWikileaks ne mange pas de pain pour l'exécutif.
RépondreSupprimerIl faut se débarrasser de toutes ceux qui sont au pouvoir depuis bien trop longtemps...
RépondreSupprimerPeut être devrait t-on rendre "le service politique obligatoire" pour chaque française et français.
En effet, au lieu d'avoir des gens qui ne pensent qu'à leur carrière, on pourrait demander que chaque français travaille pour la nation pour une durée de un ou deux mandats maximum, et ce à n'importe quel niveau de notre administration. Après on redevient un citoyen normal et on reprend notre travail.
Ainsi, chacun pourrait exprimer ses idées et essayer de les mettre en oeuvre.
J'admets bien sûr que celà serait un beau bordel, mais on en a déjà un de bordel, et puis je suis sûr que l'on ne pourrait pas faire pire que nos hommes politiques...
Enfin, on peut toujours rêver...
Chat, entièrement d'accord pour dé-professionnaliser la politique. Nos hommes et femmes politiques ont une longévité incroyable aux manettes que ça en devient insupportable. En plus, ils ont une espérance de vie beaucoup plus grande que le commun des mortels. C'est vrai que ça bouffe bien et ça n'a jamais manqué de rien ces bebêtes. :)
RépondreSupprimerVoici un article très interressant que je viens de lire sur wikileaks :
RépondreSupprimerhttp://cablegate.wikileaks.org/cable/2010/01/10PARIS58.html
C'est en anglais, mais il est assez récent et nous donne une vision de comment les américains perçoivent notre non assimilation des "minorités" au sein de nos administrations et grandes entreprises.
Il s'en suit suis un plan stratégique pour convaincre notre pays à tous les niveaux d'avoir plus de représentation de ces minorités dans notre pays.
Bien entendu, les USA ont des raisons pour le faire. A lire, et à traduire pour ceux qui ne pratiquent pas la langue de Shakespeare..