Le fruit de vos entrailles

Depuis quelques temps déjà, le parti unique de la droite française,  entame sa danse vaine et désordonnée de poulet sans tête. Les caïds du parti commencent à sentir les faiblesses du patron à le voir ainsi tergiverser et prendre des positions contradictoires : un jour à droite, un jour au centre, un jour à gauche.

Et un poulet sans tête qui commence à perdre son aile droite est une bête à moitié morte qui tourne en rond. 

Ainsi l'aile ultra droitière du parti menée notamment par les méridionaux (olives et pastaga) commence à montrer des signes d'énervement. Lionel Luca a piqué sa petite crise de voir balayée la question de la binationalité (des arabes) à laquelle il tient tant on se demande bien pourquoi, par Copé et a démissionné pendant trente secondes de la convention sur l'immigration. Il a tenté une Baroïnade (geste qui consiste à criser et se rouler par terre pour obtenir une faveur) qui a fort bien marché là aussi. On saura assez tôt ce qu'il a réussi à obtenir.

Je rapporte ici une déclaration du député Vanneste que je trouve assez juste : 

"Je n'en ai rien à faire de me faire taper sur les doigts par l'UMP... Nous ne sommes pas dans la majorité, nous sommes la majorité !" Et d'ajouter : "Le problème de l'UMP, c'est qu'ils ont peur des idées, ils ont peur des valeurs. Et nous, nous sommes là pour rappeler que Sarkozy a été élu sur des valeurs." 

Soyons clairs, je n'ai aucune sympathie pour ce gugusse, néanmoins je pense qu'il a raison de rappeler à son patron et à la France entière que ce président a été élu sur les valeurs très à droite et qu'il est, par conséquent, légitime que cette tendance soit majoritaire au sein du parti et du gouvernement alors que dans les faits il n'en est rien.

Vanneste a raison de reprocher au président d'avoir tourné casaque vers le centre et la droite molle après avoir été élu sur des idées franchement droitières. Encore une promesse non tenue. Si l'UMP  commence à perdre ses députés à moustache, ce parti finira par ressembler à un mur qui ne tient que par le papier peint car soyons honnêtes, ce parti aura beau se parer de ses plus beau atours Gaulliens, il n'en demeure pas moins qu'il doit son quinquennat à son aile extrême qu'il n'a cessé de nourrir au biberon depuis des années à force de dérapages verbaux, de lois infâmes et de débats xénophobes.

Bientôt la créature vorace ne se contentera plus de promesses, elle finira par dévorer ses géniteurs. Sarkozy et Copé croyaient pouvoir manipuler les esprits en ouvrant un gouffre idéologique entre droite et gauche et se retrouvent piégés à leur propre jeu de dupes. Ils finiront  mangés par les petits cochons.