samedi 20 août 2011

Union nationale

Lorsqu'on commence à douter  du soutien des siens, on fait appel au sentiment d'union nationale de l'opposition.

Ainsi va t-il de l'infatigable mais bien bronzé Fillon, qui nous revient de vacances et enfonce le gros clou que son patron avait commencé à planter dans le cul pied des socialistes sur sa "règle d'or" . Il ressort ce concept fourre-tout d'union nationale : une sorte d'appel patriotique sensé redonner de la motivation aux troupes. 

La réalité est que le premier ministre cherche surtout à regonfler de courage les membres de son gouvernement qui se rendent compte, à son instar,  qu'ils ne servent à rien et  qui aimeraient  bien, pour une fois, aller se faire voir dans leurs circonscriptions où ils sont tout juste capables de mener à bien des projets de rond-points et de tenir des réunions de la plus haute importance sur la question cruciale des balcons fleuris dans les quartiers historiques.

L'union nationale, c'est le truc que ressort Sarkozy à chaque fois qu'il est aux abois : union nationale pour la maintien des troupes en Afghanistan, pour continuer à bombarder Kadafi, pour le maintien de l'ordre dans les banlieues, pour voter des lois répressives à la suite d'un fait divers etc ... L'union nationale, c'est un truc de sale gosse pour dire : pardon on a merdé, on le refera plus ... c'est pas notre faute !

Mais l'essentiel est que Fillon y croit. Il fait sa rentrée médiatique (nulle doute que ses communicants s'attacheront à le présenter le moins bronzé possible : la moitié des français n'est pas partie en vacances, et l'autre a eu un temps pourri) pour dire qu'il faut se préparer à la grosse saignée généralisée et qu'il lui faut l'assentiment de l'opposition et la bénédiction des acteurs sociaux.

D'ailleurs à cet égard, il tient en la personne du patron de la CFDT (toujours les mêmes) un bon pourvoyeur de vaseline. Ce dernier croit bon de demander une table ronde avec le premier ministre pour faire semblant d'avoir discuté les modalités de la rigueur à venir avec les salariés. Cela prouve clairement deux choses :

1. La rigueur va tomber sur la coin de la gueule des salariés-travailleurs. Le petit commerçant , l'entrepreneur  et le propriétaire en tout genre ne la sentiront même pas passer.

2. Les syndicats sont plus que jamais affaiblis dans ce pays et sont obligés de se mettre en situation de demandeurs pour faire parler d'eux.

Si vous permettez, j'ajouterais un troisième point personnel qui est que le leader de la CFDT reste dans la lignée de ses glorieux prédécesseurs, surtout de Notat, grande facilitatrice et fluidificatrice des rapports sociaux.

Fillon n'a aucune crainte à avoir, il pourra compter sur le soutien des centrales pour faire passer sa potion et pour l'opposition, comme à l'époque de la révision de la constitution, quelques postes prestigieux proposés à des vieux kroums du PS fera facilement l'affaire.

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