lundi 9 janvier 2012

Le chainon manquant

Le sarkozysme est un révélateur d'évolutions politiques car dès le début du mandat il a prôné un positionnement idéologique décomplexé sur tous les sujets.

Il a clairement démontré sa volonté d'abattre les fines cloisons que ses prédécesseurs avaient laissées entre eux, l'extrême droite et les tenants de l'économie libérale.

Ainsi, tout en vantant l'ouverture à gauche devant un électorat  perplexe.  Il a  tenté de présenter un faux profil social en recrutant quelques personnalité fragiles, il n'aura cessé de creuser le tunnel qui le reliera à ses teigneux petits cousins bruns. 

Une fausse bivalence qui continue à constituer le cœur de la geste sarkozienne : je souris à la caméra mais je continue à creuser. De l'autre côté du grillage barbelé idéologique, l'héritière tarde à faire sa partie du tunnel car les outils que lui a légués son papa sont usés, mais qu'importe, elle sera quand même actionnaire de l'ouvrage final.

Lionel Luca représente avec ses petits copains de la droite populaire de beaux spécimens servant de chaînon manquant et de lien entre la droite, l'extrême droite avec le libéralisme économique le plus sauvage. Dernièrement, il a affirmé "qu'il préfère une usine au Maroc que des travailleurs immigrés de plus en France" au sujet de l'installation d'une usine Dacia flambant neuve à Tanger.

Ainsi, ce brillant stratège, sous couvert d'une pseudo aide au développement, estime que Renault a parfaitement raison de délocaliser son usine de tacots au Maroc car pour faire tourner les chaînes de montage en France, il n'emploierait strictement que de la main d'œuvre d'origine marocaine, ce qui est complètement faux. Les autres ouvriers de la marque apprécieront.

Oui amis industriels, délocalisez et faites du dumping social pour éviter à la patrie un afflux massif d'immigrés d'origine arabe ou africaine. Et dire que ce sont les mêmes qui vous parlent de la désindustrialisation du pays et qui dénoncent la mondialisation des productions. Ils vont jusqu'à revendiquer le vote populaire !

«Que vaut-il mieux ? Une usine Renault au Maroc qui donne du travail à 6.000 Marocains sur place (avec 250 cadres français) et contribue au développement du pays ? Ou 6.000 travailleurs immigrés de plus dans une usine Renault en France ?»

Je serai tenté de dire encore heureux que les marocains acceptent encore les 250 cadres français, car bientôt, à force de virer les brillants diplômés étrangers du pays, Guéant finira également par mettre au chômage, ces 250 français,  remplacés par des cadres locaux tout aussi compétents. 

Rappelons simplement à ce garçon qu'à la grande époque de l'automobile française, les populations immigrées étaient encouragées à venir occuper des emplois considérés comme peu qualifiés et sous-payés dans les usines ... par des gouvernements de droite.  A l'époque, ils ne représentaient aucun danger pour l'identité nationale ni un péril pour la nation.

Luca a fini par trouver l'argument qui manquait au patronat français pour justifier les licenciements et les délocalisations : la peur de l'immigration. C'est ce qu'on appelle de l'idéologie à prix discount.

2 commentaires:

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