Les politiciens ainsi que les édiles locaux redécouvrent en ce moment l'existence des jeunes en France. Que le "jeune" existe. Qu'il se réunit avec d'autres "jeunes" et qu'ils en profitent pour se bourrer la gueule.
Généralement on ne parle des jeunes qu'à l'occasion de caillassages de bus ou de feu de poubelles dans les cités qui fleurissent extra-muros. Dès que les jeunes se rencontrent dans un hall d'immeuble, dès qu'il y en a deux : c'est une bande alors il y a délit. Souvent il s'ensuit des scènes de guérilla urbaine puis le cortège habituel : journalistes-ministre de l'intérieur-journalistes-bataillon de CRS-journalistes-mouvements de menton volontaire et promesse de sévir-journalistes-élections... puis rien.
Apéros fessebouc, voilà comment la presse et les politiques appellent ça. A l'occasion d'un décès dramatique, les voix commencent à s'élever et la tentation répressive, toujours la première à se manifester, reprend du poil de la bête et tente de gueuler plus fort que les autres. Parions que le gouvernement voudrait en faire une affaire politique et justifier le tout-sécuritaire en vigueur en dénonçant une fois de plus "l'angélisme d'une certaine classe politique qui trouve toujours des excuses à ce genre de dérives... suivez mon regard ... etc."
Oui, je pense qu'il y aurait des réflexions à mener pour tenter de comprendre le phénomène, plutôt que de sortir tout de suite la grosse artillerie. Certains médias s'y collent et cherchent à nous éclairer davantage en donnant la parole à des sociologues, qui sans vouloir prétendre avoir la science infuse, ouvrent des pistes intéressantes. J'en ai retenu quelques unes qui me paraissent coller le plus à l'idée que je me fais de la situation :
1-Les abonnés aux réseaux sociaux virtuels ont décidé d'apparaître au grand jour afin d'en finir avec cette idée d'isolement et d'individualisme sous tendu par l'usage du web.
2-N'ayant pas d'organisateurs connus, ces événements montrent que la jeunesse refuse l'idée de leadership qui est érigée en principe de base d'une société que l'on voudrait leur imposer.
3-Ce qui reviendrait à nier le dogme de l'individualisme porté par la politique mondiale libérale et capitaliste : donc recherche idéologique implicite ou du moins tâtonnements.
4-La jeunesse française voit son avenir compromis par ce qui se trame aujourd'hui et voudrait surmonter la morosité qui l'étreint en se donnant l'occasion de faire la fête.
5-Boire de l'alcool devient un acte tellement facile et anodin. On voudrait les persuader qu'ils peuvent faire la fête sans, alors qu'ils voient leurs propres parents en boire régulièrement et sans occasion précise.
6-Les jeunes votent rarement à droite.
J'en rajoute une dernière qui pourrait servir.
7-La pression des vignerons étant trop forte dans un pays où la vente d'alcool est autorisée dans les .... stations service, le lobby des pinardiers a fini par infiltrer fessebouc pour tenter de sortir la profession du marasme.
Mais noooon, je plaisante évidemment !
Quoi ?
On vient de me confirmer que la vente d'alcool est vraiment autorisée dans les stations service.
Si quelqu'un voit d'autres trucs, prière de les noter dans la rubrique commentaires. Je ferai suivre.
Bon billet , j'aime assez et il va bien avec le mien :)
RépondreSupprimerbonne journée !
Je suis d'accord. Et en plus tu m'as inspiré !
RépondreSupprimerNe pas sous-estimer l'émulation collective inhérente à tout phénomène de masse. celle-ci affranchit l'individu des limites habituelles et lui donne l'illusion de vivre quelque chose de transcendant et d'exceptionnel.
RépondreSupprimer@corto
RépondreSupprimerJ'ai bien lu le tien, bien vu.
@gwendal
être ton inspirateur du jour m'honore.
@vlad
Une émulation collective vers la fête est plutôt une bonne chose. Il reste que la consommation d'alcool devrait être maîtrisée, un peu.
Oh la la, la vache... Le captain va chercher ses infos dans le Figaro... Le Figaro ? Le seul journal qui tache le poisson !...
RépondreSupprimerCourtial est doué pour la mémoire.
RépondreSupprimerVous conviendrez ami que je prends des gants (moralement parlant) en regardant dans la version en ligne du Figaro. C'est aussi peut-être pour mettre ces gens devant leurs contradictions.
Remerciements pour la réflexion.
Un billet pour la foire bio à Nyons ?
Mis en ligne à l'instant !
RépondreSupprimerBien vu, à ceci près que je me demande si les jeunes votent... et si même cette notion de "jeunes" est pertinente.
RépondreSupprimer@des pas
RépondreSupprimerla dénomination jeune je l'entends ici dans le sens généralement utilisé par "l'autorité " pour désigner ce qui se situe entre 15 et 25 ans.
je me disais aussi !
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