Habituellement en cas de conflit social durable, l'exécutif tente toujours une sortie permettant plus ou moins à toutes les parties prenantes de sauver la face et retourner au dialogue après s'être défait du fusible sensé concentrer les rancœurs.
Cette présidence n'a pas jugé utile de s'encombrer d'un dispositif pourtant essentiel pour la fluidification des relations à l'intérieur d'une démocratie moderne. Notre président a décidé d'entrée de jeu de s'occuper de tout à l'aide d'une poignée de conseillers plus ou moins éminences grises (pas du slip) . Il nomme personnellement les dirigeants aux postes clés, il décide de ce qui doit être dit et cornaque habilement le troupeau législatif.
Il a trouvé en Fillon un shadow premier ministre idéal, uniquement versé dans la palabre et la parade. Un gouvernement fantomatique et spécieux, composé comme une peinture (de mauvaise facture) : un touche de diversité ethnique par ci, une touche d'ouverture sur des vieux canassons de gauche par là, un brin de libéralisme, une louche de xénophobes et de racistes et une belle poignée d'affairistes. Bref un somme d'individus incapables de travailler ensemble mais tous unis dans une allégeance aveugle envers le chef.
Le conflit social en cours devient doucement l'expression d'un ras le bol généralisé et pas uniquement pour des questions de mauvaise réforme des retraites. C'est l'expression d'une accumulation subie depuis le début du quinquennat avec l'affaire de l'EPAD, puis du scandale de l'affaire Woerth ainsi que le gros bidouillage en cours des morts de Karachi.
Ce manque de fusible commence à se faire sentir et la panique monte car les moyens de trouver une sortie honorable se heurte à la personnalité du président et de son omnipotence sur tous les domaines. Ceci provoque une cristallisation peu commune de l'opinion vis-à-vis du chef qui fatalement aboutira à un choc dont on ignore encore la nature.
Contrairement à ce qui peut se passer dans d'autres régions d'Europe touchées elles aussi par la crise et la rigueur budgétaire, l'opinion publique française en majorité, ne s'est pas laissé entraîner dans les fosses puantes de la xénophobie et du racisme. La tentation fut pourtant grande et les occasions opportunément servies par l'exécutif furent belles à travers le débat sur l'identité nationale, suivi des démantèlements de camps de roms puis du pitoyable discours de Grenoble. Le levier de la discrimination et du rejet qui aurait pu servir de dérivatif n'a pas vraiment fonctionné et on se retrouve toujours avec ce satané fusible manquant.
Les français sont majoritairement contre cette réforme et pour une fois, ils soutiennent les mouvements sociaux. Ils ne sont plus sensibles aux artifices de cet exécutif et exigent une réponse.
Nous voulons une réponse Monsieur le Président.
Très juste ton billet.
RépondreSupprimertu m'as linké sur le mot honorable, ça me fait penser à cette série avec le moine tibétain qui erre au pays des cow boys ( je sais plus le nom...ma mémoire fout le camp :-)
RépondreSupprimerIl doit s'agir du moine shaolin qui se balade au far west avec sa flûte en bois, joué par D.Carradine.
RépondreSupprimerSi jeune pourtant et déjà plus de
mémoire ? :)
Merci Mtislav. Toujours pas d'explications pour #klöt oe@fligg. désolé ! :)
RépondreSupprimer*köprt atre @zëm oùl rkox#... Tu pourrais au moins nous expliquer comment le prononcer !
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