La nouvelle bien-pensance de droite croit malin d'atténuer des propos bassement beaufs et racistes en se retournant systématiquement contre ceux qui les fustigent juste pour en faire oublier la source et la dédouaner.
Une guerre des tranchées où cette belle droite rend coup pour coup usant des ficelles devenues à présent des cordes (à nœud) qui consistent à démonétiser la parole anti-raciste dans le discours national et opposer l'argument de la bien-pensance d'une sorte de gauche prompte à s'indigner.
Les raisons pour lesquelles la droite moisie choisit ce biais pour affaiblir la gauche sur ses principes, sont diverses.
Appelons cela une conséquence de la dédiabolisation de l'extrême droite : qui ne voudrait pas montrer un soutien direct à l'auteur des mots racistes, comme elle le faisait auparavant sans aucun complexe, attaque aujourd'hui par la bande. Détourne l'attention et s'en prend aux "bonne âmes, castratrices et liberticides" celles qui dénoncent. Mais comme tous les chemins mènent où vous savez, prendre le moins boueux idéologiquement rend la chose présentable et par là, reproductible, voire soutenable par certains à gauche. L'ennemi de mon ennemi n'est pas forcément mon ami, ne nous trompons pas de sujet. (je dis cela à l'attention de mes deux camarades blogueurs frisés, le noir et le blanc... enfin souvent gris,hips !)
Appelons cela le refus de digérer la loi Gayssot. En effet, cette loi, dont l'auteur qui avait eu l'heur d'être communiste pénalise les propos qui contestent les crimes contre l'humanité avait trouvé des ennemis parmi les amis de la "liberté d'expression". Sont venues d'autres lois comme la loi "Taubira" -vous voyez qui c'est ? Cette dame qui a retrouvé la Banane selon Minute- loi portant sur le déni de la traite négrière etc.. En gros la droite a toujours défendu son droit à la liberté d'expression surtout lorsque celle-ci est truffée de propos racistes ou révisionnistes. Chacun à droite voudrait raconter "son" histoire car selon les moisis, il n'y aurait pas de "vérité officielle". Certes, la vérité ne se décrète pas, mais on ne doit pas laisser l'histoire aux mains de n'importe qui pour autant.
Appelons cela la fatigue généralisée par rapport aux indignés professionnels qui enfourchent leur chevaux habituels sur tout et n'importe quoi. La gauche de la gauche qui défigure tous les bons principes avec son outrance langagière et intellectuelle rémanente. Qui transforme l'or en plomb dès qu'elle ouvre la bouche, au point que les gens s'en défient et lui accorde des scores électoraux de plus en plus microscopiques.
Dans le cas de Sagnol, n'allons pas trop loin tout de même. Le racisme dans le sport existe justement parce que les caractéristiques physiques diffèrent de façon majoritaire en fonction de ce que vous êtes : noir ou blanc... Mais je parle bien de caractéristiques "physiques" seulement. Si je dois faire une autre différenciation, je fais du Willy débile, donc du racisme.
Willy a parlé comme on parle dans le sport : cru et raciste et ça ne le dédouane pas pour autant.
Willy a parlé comme Sarkozy a parlé aux moisis de la manif pour tous hier : il leur a dit ce qu'ils aiment entendre, ce qu'ils aiment répéter, ce qu'ils aiment penser. Pour se faire aimer d'eux.
Willy veut se faire aimer des supporters qui jettent des bananes dans les stades, des gus qui lèvent le bras droit tatoué dans les virages des stades et qui achètent les billets de matches, s'abonnent à canal + et les maillots à 75 euros pièce.
Willy véhicule toute la connerie de son environnement proche. Faut-il l'exonérer pour autant et l'autoriser à dire que les noirs ont de gros mollets, voire une (très) grosse bite mais un petit cerveau ?
Si on laisse dire cela, laissons aussi dire que les bonnes femmes n'ont leur place que derrière les fourneaux ou bien avec une culotte fendue accrochées lascivement à une barre de pole-dance, hein ! Je ne parle même pas de salaire égal ou de capacité à diriger une boîte : "elles ont un beau cul, mais dans la vie, y a aussi l'intelligence". On peut multiplier les cas sur les pédés, les arabes, les juifs etc... indéfiniment.
Il se pourrait très bien que Willy ne soit pas raciste au fond, mais il donne l'air de quelqu'un qui ne mesure pas l'étendue de ses propos puisqu'ils sont banals dans ce milieu. Nous ferons le procès des footeux et des sportifs un autre jour mais pour le moment je dis oui, je suis d'accord pour que Willy soit poursuivi car le racisme n'est pas une opinion, c'est un délit.
Un jour la beauferie crasse deviendra aussi un délit. Je l'espère aussi.
Mais y a beaucoup de travail encore !