C'est vrai ça ! on n'était pas habitué à ce genre de comportement de la part d'un patron de la CFDT.
Le message sur ce badge traduit parfaitement les relations qui existaient entre la direction de la CFDT et sa frange la plus radicale ainsi que la CGT, FO, Sud et autres extrêmes.
Pourquoi un tel revirement ?
En aurait-il eu enfin marre de s'entendre reprocher de vouloir négocier avec le pouvoir, comme à l'époque de Notat et Chérèque ? Pourquoi subitement adopter une posture aussi tranchée digne du grand moustachu ?
Finalement, cette réforme des retraites n'est pas si différente des précédentes, pourquoi alors ce drame ?
J'ai entendu un vague journaliste évoquer la proximité historique entre le PS et la CFDT. J'avoue ignorer ce pan des relations entre syndicats et politiques. En piochant un peu, il s'avère que la centrale a pratiquement participé en second rideau à l'élaboration de projets politiques depuis Rocard. Les personnels passaient de l'un à l'autre sans souci (Chérèque à Terra nova par exemple), des lois pouvaient être rédigées en collaboration et présentées à l'assemblée pendant les alternances de gauche.
Mon avis est que Berger a été simplement et finalement évincé de ce rôle d'éminence grise de façon assez brutale par Macron. L'inimitié entre les deux hommes date depuis Hollande, elle vient de trouver un dénouement à l'occasion de cette réforme.
Mais il croyait quoi Lolo ?
Que macron était socialiste parce qu'il a taillé des croupières au PS et nommé la moitié de l'exécutif dont la première ministre issue de ce parti ? Lolo a pas compris que Macron était le pire des légalistes, qu'il a justement été élu pour casser le ronron de la politique française. Briser les codes gauche-droite, faire bosser les uns avec les autres pour exhiber au grand jour la toxicité et l'incurie des extrêmes. Renvoyer chacun à son rôle : les syndicats n'ont rien à faire dans les décisions politiques.
Iconoclaste ! C'est comme ça qu'on dit je crois.
Lolo il est tout rouge de colère, non pas à cause de la réforme des retraites, mais parce qu'il ne joue plus dans la grande cour. Il crie partout à la crise démocratique et à la crise des institutions parce que le président l'a remis simplement à sa place et l'a rendu à sa fonction première : défendre l'intérêt des salariés.
Il devrait cesser d'agiter aussi dangereusement les concepts car les autres agités du bocal attendent la moindre étincelle pour se lâcher.