Les ministres des économies de la zone euro se sont réunis pour apporter un soutien financier à l'Irlande pour "réconforter les marchés" .
C'est une belle expression qui fait tout de suite penser à l'enfance qui rime avec innocence et insouciance. L'enfant n'est pas responsable de ses actes, il est imprévoyant et léger. Il faut sans cesse lui faire les yeux ronds, le menacer, le réprimander, mais on finit toujours par lui céder.
Le marché serait donc une petite entité faible et inquiète et qui a besoin que les états viennent à son chevet pour la cajoler et le rassurer à coup de milliards.
Les banques font en sorte que l'unique préoccupation de l'union européenne soit la solidité et la fiabilité de son système financier. Toute l'énergie déployée et tous les moyens vont en direction du secteur bancaire et de la finance.
Pourtant il y aurait tant à faire. Il y aurait tant de secteurs et tant de gens qui ont besoin d'être réconfortés eux aussi. Je pense à ces salariés qui se font maltraiter pour un SMIC. A ces travailleurs qui se font virer peu de temps avant leurs retraite. A ces jeunes qui perdent leur motivation dans les stages gratuits et les emplois précaires. A cette économie sous perfusion et sans innovation. A ces banlieues sans avenir. A ces SDF. A ces mal-logés, mal chauffés, mal soignés, malmenés.
L'Europe est riche. Beaucoup trop pour que cette richesse profite aux citoyens.
Xavier Bertrand est parti hier se faire photographier aux Restos du cœur. Pourquoi faire ? Pour réconforter les pauvres ? Pour leur assurer de sa solidarité et celle de son gouvernement fantoche ? Ou bien pour signifier aux autres : voilà ce qui pourrait vous arriver si vous n'êtes pas sages. Cessez de râler et de manifester. Estimez vous chanceux et pensez à votre repas de noël, on s'occupe du reste.
Je ne sais pas vous, mais je ne me sens pas complétement réconforté moi.