Succombant a une envie irrépréhensible, j'ai allumé mon poste de télé sur une chaîne tout info ce matin histoire de faire le tour de ce qu'on nous présente comme étant des nouvelles. Puis d'un coup, la greluche écervelée qui fait office d'épouvantail annonce après la pub la venue d'un expert des réseaux terroristes car dit-elle, c'est votre premier sujet de préoccupation.
Heu ...!
D'abord, je ne lui permet pas de me dicter la nature de mon premier sujet de préoccupation ce matin car je ne sais toujours pas si je vais traînouiller devant mon ordinateur ou bien, aller poster un méga courrier puis préparer un truc sérieux à manger pour midi. Non mais !
Ces chaînes, grosses pourvoyeuses d'émoluments pour les publicitaires, font tourner en boucle jusqu'au matraquage et la mort cérébrale complète du spectateur, leurs infos très orientées politiquement. Les journalistes de ces rédactions vivent dans leur bocal, sourds et aveugles à leur entourage et s'auto-alimentant de leur propres déjections. Un vrai modèle d'auto-suffisance. Ils ont leurs experts, leurs observateurs, leurs analystes et même pour se donner un semblant d'impartialité, leurs contradicteurs attitrés.
Hier, ils titraient au gros rouge : Non, les arrestations dans les milieux islamistes ce n'est pas un coup de com' prévient Guéant, pendant que leurs équipes tournaient en direct l'assaut donné à 5 h du matin au domicile des apprentis terroristes. Le jour même, le clown candidat faisait son show en costume du GIGN devant ses jeunes pops fatigués d'être trimballés de meetings en meetings. Comment alors ne pas décréter aujourd’hui que le terrorisme est la préoccupation numéro un des français devant le chômage, la santé et le pouvoir d'achat ?
Les chaînes tout info sont un vrai danger pour la démocratie : il imposent leur cadence infernale qui n'autorise aucun repli, aucun retour sur image, aucune aire de repos dans laquelle le spectateur est invité à s'arrêter pour réfléchir sur un sujet. Un peu comme Sarkozy et son quinquennat mené tambour battant : réformes, lois et décrets qui s'empilent, mis en œuvre dans le désordre et l'empressement avec nulle possibilité d'évaluation ni de bilan. Pas le temps, pub !
Quand bien même ils cèdent sur une séquence dite d'analyse et de débat d'idées, nous voyons arriver les mêmes experts, contents de venir cachetonner des piges pour quelques centaines d'euros, avec leur papier pondu par je ne sais quel stagiaire de think-tank de droite et dans lequel on s'entend répéter qu'il n y a rien d'autre à faire.
Bon, je vais à la poste puis je vais préparer un truc sérieux à bouffer pour ce midi.