Ce qui nous est le plus cher

Après la douleur, viendra le passage obligé de la polémique, de l'analyse et des tentatives d'explication. Je suis certain que les cons s'en donneront à cœur joie, à commencer par les premiers d'entre-eux, dans les réseaux dits sociaux , ceux qui ont décidé que les dessinateurs n'ont eu que ce qu'ils méritaient. A ceux-là je n'ai rien à répondre que le mépris et la tristesse.

Ce qui me fait dire que j'aimerais juste qu'on n'oublie pas une chose qui me parait essentielle : que toutes ces petites choses qui font notre mode de vie ne sont jamais acquises définitivement. 

Parfois, dans les discussions, j'entendais dire que les jeunes ne trouvent plus de causes à défendre, qu'ils étaient moins politisés que nous autres et qu'ils s'en foutaient. Pourtant dans les rassemblements, ils sont nombreux. Même s'ils n'avaient jamais ou peu entendu parler de Charlie Hebdo. Même s'ils ne savent pas vraiment ce qu'il représente pour nous et ce qui véhicule comme principe, ils sortent et se tiennent debout sur les places de la République de toutes les villes de France car ils savent que ce qui est en jeu c'est plus qu'un journal. C'est leur avenir.

Finalement, je suis rassuré de voir que le nouveau militantisme politique n'est pas uniquement dans le camp de l'extrême droite avec les manif pour tous et les adhésions présentées comme massives au nouveau FN.

Ce que je n'aime pas non plus, c'est entendre dire par une certaine gauche que cette monstruosité est quelque part le fruit d'une histoire pleine de frustrations, d’humiliations etc... Rien que le fait d'y penser est pour moi une trahison et une balle supplémentaire tirée sur les victimes. L'inhumain n'a pas besoin bonne raisons pour commettre le pire, il n'en a que des mauvaises.

Soyons vigilants car rien n'est jamais acquis définitivement. Ils voudront toujours nous arracher ce qui nous est le plus cher.