Du pétrole et des idées

Plus que jamais, la phrase proférée il y a quarante ans suite à la crise pétrolière de 73, prend paradoxalement tout sens avec cette baisse historique du combustible.

Les premiers effets se font sentir dans les pays dont le sort est directement lié ce qu'on appellera désormais le plomb noir pour cause de démonétisation galopante puisque dans peu de temps son exploitation ne sera plus rentable et les puits devront fermer.

Je vois plusieurs avantages à cette occurrence dont la plus importante serait un retour logique et attendu parmi leurs troupeaux des bédouins du moyen-orient, juchés fièrement sur la bosse de leur coursier du haut des dunes majestueuses du désert d'Arabie. Un retour aux sources de l'ascétisme propice à l'érection de tant de spiritualité et belles bites matinales sous les djellabas.

Ainsi le sable reprendra ses droits sur les tours vertigineuses de bureaux vides, érigées au milieu de nulle part, désormais désertées par les traders et leurs Ferrari rutilantes. Les supporters débiles pourront enfin montrer leur culs dans les gradins pour encourager des équipes de foot chichement financées par les slips Eminence et les Palaces remettront leurs chambres à des dimensions plus raisonnables d'avant l'arrivée des harems en masse pendant les soldes sur les Champs.

Déjà certaines économies "émergentes" vont replonger faute de n'avoir pas su et voulu préparer la suite.  L'Algérie par exemple qui a tout misé sur la rente pétrolière pour remplir les comptes suisses de ses dirigeants et qui n'a pas dépensé un seul des centaines de millions de dollars emmagasinés ces dernières années, pour préparer la génération menaçante et nombreuse qui lui arrive dessus comme une déferlante. Ce pays comme d'autres, a préféré se lancer dans des projets pharaoniques sans autre but que la glorification de ses leaders dérisoires ainsi que la possession de joujoux dispendieux dont ils sont incapables de jouir convenablement.

Je dédicace l'illustration comme il se doit, à mon estimé camarade El Camino.

(j'avais commencé à écrire ce billet mercredi dernier, avant de savoir de ce qui s'était passé à Paris)